Archives for septembre, 2011
Cancer du bitume: la «faute inexcusable» d’Eurovia examinée en appel à Lyon
JUSTICE – La cour d’appel de Lyon va se pencher vendredi sur le recours de l’entreprise…
La cour d’appel de Lyon va examiner vendredi le recours de l’entreprise de travaux publics Eurovia qui avait été reconnue coupable en 2010 de «faute inexcusable» par le Tribunal des affaires sociales (Tass) de Bourg-en-Bresse dans la mort il y a trois ans d’un ouvrier du bitume.
En mai 2010, pour la première fois en France, le Tass de Bourg-en-Bresse avait reconnu «la faute inexcusable» de cette filiale du groupe Vinci dans le cas d’un ouvrier de 56 ans décédé d’un cancer de la peau. La sécurité sociale avait qualifié son cancer de maladie professionnelle mais l’avait attribué «à l’exposition aux UV solaires», a précisé mercredi une porte-parole d’Eurovia. Le tribunal «a pu trouver que la conjonction de projections, voire d’inhalations, du bitume avec les UV favorisait soit le risque né des UV, soit le risque né du bitume». Il y a donc une «faute inexcusable de la part d’Eurovia», avaient estimé les magistrats dans leur délibéré.
Un embryon de jurisprudence
L’entreprise de travaux publics avait immédiatement fait appel de la décision, estimant que «ce jugement (allait) à l’encontre des études les plus récentes, qui ont conclu à l’absence de lien entre le bitume et toutes formes de cancer». «Depuis 20 ans, toutes les études internationales convergent» dans ce sens, a réaffirmé à l’AFP la représentante de l’entreprise.
L’affaire avait débuté à la suite du décès, le 3 juillet 2008, de José-Francisco Serrano Andrade, ouvrier spécialisé dans l’épandage du bitume et du macadam sur les routes et autoroutes, atteint d’un cancer qui s’était déclaré sur le visage.
L’audience de vendredi «est importante», selon le défenseur de la famille Andrade, Me Jean-Jacques Rinck: «Avec la décision du Tass de Bourg, nous avons un embryon de jurisprudence. Mais si la cour d’appel de Lyon confirme le jugement, ce sera une bombe atomique, parce que le bitume est épandu sur la planète entière, sauf en Amérique et en Allemagne», ce que conteste Eurovia, d’après qui les USA sont le plus gros consommateur mondial et l’Allemagne le plus important en Europe.
Des indemnisations à la clé
La reconnaissance d’une faute inexcusable permet «l’indemnisation» des ayants droit, mais surtout «on obtiendra justice pour lui (M. Andrade) et ses copains», a ajouté l’avocat. La faute inexcusable sanctionne la responsabilité d’un employeur qui a manqué à une obligation de résultat de sécurité, selon Me Rinck.
Une autre affaire pour faute inexcusable doit être jugée en appel à Aix-en-Provence, concernant la même entreprise, relaxée en première instance. Parallèlement, trois plaintes pour «crime d’empoisonnement» ont été déposées contre Eurovia-Vinci, Jean Lefèbvre (autre filiale de Vinci) et la DDE du Doubs devant les parquets de Bourg-en-Bresse, Orléans et Montbéliard (Doubs) par la famille Andrade et deux autres familles de victimes.
Du poison
«On vend un produit qui est un poison, tout le monde sait que c’est un poison et personne ne fait rien», a estimé Me Rinck. Le bitume, substance composée d’un mélange d’hydrocarbures, provient presque exclusivement de la distillation des pétroles bruts. Plusieurs pays européens reconnaissent le cancer de la peau lié à l’utilisation de bitume comme une maladie professionnelle.
Selon la CGT, 80.000 ouvriers seraient en contact de façon plus ou moins prolongée avec le bitume, alors que les ouvriers du BTP détiennent le record des accidents du travail mortels.
KHIMKI : un 14 juillet contre les petits soldats russes de Vinci
Vu sur Les liquidateurs du vieux monde.
juillet 24, 2011, par deselectronslibres
Vinci degage!
En 2007 est lancée une campagne populaire dans la banlieue nord de Moscou contre le projet de construction d’une nouvelle autoroute Moscou – Saint Petersbourg, qui doit traverser la forêt millénaire de Khimki.
Le projet collossal a pour objectif affiché de désengorger Moscou et de relier l’aéroport de Sheremetyevo à la capitale. Le tronçon sera responsable du massacre de 144 hectares de forêt et coûtera plusieurs milliards de roubles. Le projet de construction est confié à l’entreprise française VINCI, qui par le biais de sa filiale EUROVIA, crée la SARL Severo-Zapadnaïa kontsessionnaïa kompania (SZKK) chargée de réalisée les travaux sur place, avec le soutien de la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), de la Banque mondiale, de la Banque européenne d’investissement et de Coface France.
En 2009, malgré quelques oppositions à la mairie de Moscou, Poutine ordonne le reclassement du territoire de la forêt en terrain constructible. En juillet 2010, la coupe commence sans autorisation, réalisée par la SARL Teplotekhnik. C’est à ce moment que les habitants de Khimki et leurs soutiens installent un camp dans la forêt de Khimki et engagent une lutte acharnée et quotidienne contre la destruction des arbres.
Les autorités locales négligent les expertises et ignorent la gronde. Des aggressions sont commises à l’encontre des activistes et journalistes qui dénoncent le projet : « Le journaliste local Mikhaïl Beketov a été mutilé et abandonné dans la rue en 2008. Il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales et amputations le laissant gravement handicapé. Le lendemain de l’aggression, le collaborateur d’un journal local Sergueï Protazanov est également mutilé, avant d’être assassiné. En 2009, le militant pour les droits de l’Homme Albert Ptchelintsev est kidnappé à Khimki en plein jour et atteint d’un coup d’arme automatique à la bouche. Il survit mais perd l’usage de la parole. Le journaliste local Anatoly Iourov est aggressé à plusieurs reprises, dont une fois à l’aide de plusieurs coups de couteau. Le militant local Vitaly Kapytsev échappe à une tentative d’étranglement et à un attentat à la bombe à son domicile. La militante Evguenia Tchirikova échappe également à une tentative d’assassinat en 2010. Les habitants de Khimki défendant leur forêt deviennent les cibles des provocations policières et des attaques d’“inconnus”, ils sont brutalement arrêtés lors des manifestations, torturés dans les bureaux de police, le feu est mis à leur voitures et à leurs maisons. » Le 23 juillet 2010 dans la nuit, une cinquantaine de fascistes masqués attaquent le camp de Khimki. À la suite d’une manifestation et d’échauffourées le 28 juillet 2010 devant la mairie de Khimki, les activistes antifascistes Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov sont arrêtés et emprisonnés, avant d’être remis en liberté en octobre 2010.
À la suite de ces événements, beaucoup de militants locaux ont peur de s’engager davantage, mais la lutte reste vive. Quotidiennement, des activistes mènent des actions contre le chantier de construction.
Momentanément suspendu suite aux violentes protestations des activistes, le chantier de 5,6 milliards d’euros reprend en décembre 2010 et conserve le tracé initial. Le renoncement au projet aurait pu coûter 85 millions d’euros de pénalité à la Russie pour rupture de contrat. Poutine vient platement s’excuser de ce retard auprès du vice-président de l’entreprise Vinci Yves-Thibault de Silgy lors de son déplacement au salon du Bourget le 27 juin 2011.
Lors d’une action de blocage des pelleteuses du chantier le 14 juillet 2011 menée par une douzaine de militants, les agents de sécurité (ЧОП « Витязь ») en charge de la surveillance des véhicules de chantier se montrent extrêmement violents à l’égard des activistes, prétextant une attaque nocturne sur l’un de leurs véhicules. Cette violence n’a pourtant rien d’inhabituel pour les activistes de Khimki.
Les images suivantes rapportent un témoignage du quotidien :
Voir également les rapports et vidéos publiés sur les sites locaux :
www.polit.ru/article/2011/07/15/himki_foto/
Ce que les activistes français devraient noter, c’est l’implication encore une fois de VINCI dans la réalisation d’un projet impopulaire et contraire aux libertés et à la protection de l’environnement.
Rappelons, entre autres projets juteux (dizaines de centres commerciaux, de stades, de ports, de métros, d’autoroutes, de ponts et de tunnels à travers le monde), que VINCI est responsable ou participe à la réalisation des centres pénitentiaires de Baie-Mahault (Guadeloupe) et de Remire Montjoly (Guyane Française), des barrages d’Ertan et de Xiaolangdi (Chine), de Melado (Chili) et Zimapan (Mexique), de plusieurs centrales thermiques au Pakistan, en Égypte, à Sumatra, en Nouvelle Calédonie et au Vietnam, de la centrale nucléaire de Daya Bay (Chine), du laboratoire d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure (France), de réservoirs d’hydrocarbures en Égypte, au Nigéria, en Algérie, au Mexique et aux Émirats Arabes Unis, des aéroports de Casablanca (Maroc), Tripoli (Libye), Dammam (Arabie Saoudite), Karachi (Pakistan), Pochentong (Cambodge) et Notre Dame des Landes (France)…
Et c’est sans compter les projets en cours comme la centrale nucléaire de Taishan (Chine), le réacteur EPR de Flamanville (France), le complexe touristique pour riches de Dahlak Island (Érythrée), les stations de pompage de pétrole Al Gardabiya Assdada (Libye) et Doha Pumping Station (Qatar), le cinéma 3D du président mégalomane turkmène Gurbanguly Berdimuhamedov à Ashgabat ou le sarcophage de Tchernobyl !
Autant dire que VINCI et ses dirigeants ne se soucient guère de l’endroit où ils posent leurs cubes de béton. La destruction méthodique de la nature est leur domaine de prédilection, la collaboration avec les pouvoirs mafieux leur ligne de conduite et le mépris pour les populations locales leur moyen de défense.
Par ailleurs, VINCI a des intérêts également dans les centres de rétention de Marseille et Roissy, dans lesquelles intervient sa filiale GTM Multiservices ou dans celui de Lille que sa filiale SOGEA Caroni a participé à construire.
VINCI, parce qu’il est un vautour parmi les plus avides, mérite une vaste campagne de dénonciation et de lutte !
Sites des activistes de Khimki :
Action contre Vinci et en solidarité avec les défenseurs de Khimki
Le 26 août 2010, le président russe Medvedev cédait aux pressions et interrompait le chantier de l’autoroute entre Moscou et Saint Petersbourg, qui prévoyait de dévaster des centaines d’hectares de la forêt de Khimki. Les activistes locaux ont alors senti le goût de la victoire, qui leur a été volée quelques mois plus tard, lorsque le président, comme toujours influencé par l’oligarchie corrompue, a décidé de reprendre les travaux de l’autoroute.
La lutte pour la forêt de Khimki, contre le projet d’autoroute et contre la corruption qui gangrène la société russe a donc repris de plus belle, se poursuivant jusqu’à aujourd’hui avec une ardeur admirable. Mais cette lutte rencontre une opposition farouche et souvent violente des autorités, des forces de police, de la sécurité privée du chantier et des fascistes…
L’entreprise Vinci, chargée de mener à bien le projet contre une manne de 1,5 milliard d’euros pour le seul tronçon qui défigure Khimki, est directement impliquée dans cette nouvelle tentative de la part des autorités russes d’écraser la population et de lui imposer encore une fois des décisions iniques.
L’entreprise Vinci, à force de déposer ses merdes tout autour du monde, et particulièrement là où les droits et libertés de la population sont baffoués, doit s’attendre à ce que notre colère grandissante se dirige un peu plus chaque jour contre elle.
Les projets en béton armé de Vinci, sponsorisés et financés par le capitalisme, doivent rencontrer, partout où ils cherchent à sortir de terre, notre rage sans concession.
C’est donc en solidarité avec les copains et copines russes que nous sommes allés, dans la nuit du 26 août, coller sous les fenêtres du siège de Vinci, à Rueil-Malmaison, un petit message à son attention : FORET DE KHIMKI, AEROPORT DE NANTES VINCI DEGAGE !
En vidéo : http://rutube.ru/tracks/4762959.html?v=581a020d86a8b68c81ef615f8cbbc61c
Des relais de la lutte contre Vinci en France