Fresque humaine contre Vinci
Le dimanche 10 juillet 2011, au cours du traditionnel pique nique que l’acipa* organise chaque année contre l’aéroport, une fresque humaine a rassemblée quelques 4500 personnes pour former le message : Vinci dégage !
A cette occasion, le journal Ouest France avait écrit l’article suivant :
Il n’est pas loin de midi, dimanche. L’avion géant s’efface du pré, chassé du paysage par quelques milliers de voix qui scandent « Vinci dégage ! » Combien dans la fresque humaine et animée de Vigneux-de-Bretagne ? Se basant sur le nombre de voitures dans les parkings, les opposants au projet d’aéroport annoncent 4 500 personnes à ce moment-là.
La veille, ils en comptaient 5 000 (et les gendarmes 3500) quand sont arrivés Nicolas Hulot et Eva Joly. C’était à l’heure du meeting politique, en présence des leaders nationaux de la gauche non socialiste (lire dimanche Ouest-France). Peu importe les estimations. Le succès de la mobilisation est incontestable. « C’est une réussite, par l’affluence, par l’écho, par la qualité des intervenants et par la curiosité dont ont fait preuve les participants. Nous sortons renforcés et optimistes », estime Julien Durand, porte-parole de la coordination.
« Il s’est passé quelque chose. Le visage de cette lutte est en train de changer. Notre-Dame-des-Landes devient une cause nationale », analyse José Bové, resté tout le week-end auprès des paysans du secteur, qu’il connaît bien. Beaucoup des marcheurs du Larzac, en 1973, sont partis de Loire-Atlantique, avec le leader paysan Bernard Lambert. « Aujourd’hui, en n’acceptant pas que l’on décide à votre place, en refusant le bétonnage au seul profit de la multinationale Vinci, c’est vous qui reprenez le flambeau », lance-t-il, dimanche après-midi, à la foule, appelant au renforcement de la mobilisation. « L’heure est venue de marcher sur Paris. C’est là qu’il faudra arracher la décision. Les paysans du Larzac seront à vos côtés. »
Le grand méchant loup
Les opposants vont avant tout tenter de ralentir l’acquisition des terres par Vinci, voire bloquer celles dont le groupe, retenu pour construire l’aéroport, aura besoin pour les mesures compensatoires environnementales. Et puis maintenir la pression politique sur les dirigeants socialistes. « Ce dossier est une épine dans le pied du PS. Tout est ouvert », dit, José Bové. le député européen affirme en discuter avec les responsables socialistes dans le cadre de la préparation de la présidentielle.
Dans son analyse, l’arrivée du grand méchant loup Vinci en première ligne est plutôt un facteur favorable. « On sait maintenant à qui profite le projet d’aéroport », rigole le moustachu. D’autant qu’avec le témoignage d’une militante russe, en lutte contre un projet d’autoroute Vinci à Moscou, l’image du géant français du BTP sort lessivée du week-end.
Pour autant, les semaines à venir ne s’annoncent pas faciles, a conclu Julien Durand, devant les militants : « Mais notre combat devra s’inscrire dans la non-violence, même s’il ne faut pas avoir peur de franchir la ligne de la pseudo-légalité. »
Marc LE DUC.
Acipa : Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes