À Décines, demi-tour du car de l’OL et retour direct sur Gerland

  • mai 11, 2012

Face à l’opposition à la construction de l’OL-Land à Décines, un autocar rempli de journalistes avec tout le staff de l’OL a dû rebrousser chemin ce mercredi 2 mai 2012 en retournant à Gerland.

Jean-Michel Aulas avait affreté un auto­car, ce mer­credi 2 mai, pour une visite à des inves­tis­seurs finan­ciers des ter­rains sur les­quels il a l’inten­tion, avec le « mer­de­lyon » Collomb de faire cons­truire un grand stade privé sur Décines. Pour faire sa publi­cité, il avait convié moul­tes jour­na­lis­tes dans cet auto­car.

Mal lui en a pris ! En effet des per­son­nes pré­sen­tes sur place, pour beau­coup habi­tant l’agglo­mé­ra­tion lyon­naise, repré­sen­tants de nom­breu­ses asso­cia­tions comme « Carton rouge », « Les Gones pour Gerland », « ADEL » etc…., tout comme celles qui cam­pent sur des terres agri­co­les appe­lées à être expro­priées au profit de ce projet débile ont réussi à blo­quer le car de l’OL au rond-point avant l’espla­nade de la gare rou­tière sur l’avenue Jean Jaurès de Décines.

Auparavant, de manière très dan­ge­reuse en rou­lant à vive allure à contre sens de la cir­cu­la­tion, les poli­ciers avaient bloqué eux-mêmes sans raison la cir­cu­la­tion alors que le car de l’OL n’était même pas encore arrivé. Cependant de joyeux clowns fort bien­ve­nus ten­taient tant bien que mal d’aider les per­son­nes au volant de se sortir de ce mau­vais pas. Cette situa­tion bur­les­que a sus­cité un énorme fou rire de la part des nom­breux col­lé­giens et lycéens fai­sant partie des cinq établissements sco­lai­res situés tous très pro­ches de cette espla­nade. On peut d’ailleurs se deman­der vrai­ment si un jour le stade se fait, lors des jours de match, tous les dan­gers pos­si­bles, tous les bou­chons de cir­cu­la­tion, toutes les gênes sans com­mu­nes mesu­res pour la cir­cu­la­tion pié­tonne des jeunes lycéens, col­lé­giens, écoliers pour se rendre chez eux ou à la gare rou­tière de cette espla­nade, qui vont être occa­sion­nées par ce projet insensé.

Donc, lors­que le car de l’OL est arrivé, et comme la cir­cu­la­tion était déjà blo­quée par les poli­ciers, toutes les per­son­nes pré­sen­tes refu­sant ce stade de mal­heur n’ont eu aucun mal à s’ins­tal­ler sur la chaus­sée devant le car en chan­tant : « L’OL à Gerland ! », « Pas de stade du fric à Décines ! », « Retournez à Gerland ! » et c’est d’ailleurs ce que le car a fait…

Cette situa­tion a duré un cer­tain moment avant que les poli­ciers ne traî­nent les per­son­nes orga­ni­sées en sit-in hors de la chaus­sée. Il y a eu d’ailleurs quel­ques bles­sés légers par la bru­ta­lité de cer­tains poli­ciers, ainsi que des insul­tes pro­fé­rées par des poli­ciers telles que « connas­ses ! » etc…

Du coup, ces per­son­nes du staff de l’OL, voyant qu’elles n’arri­ve­raient pas à faire une visite tran­quille entre capi­ta­lis­tes et presse sur ces hec­ta­res de Décines et Chassieu qu’elles ne sont nul­le­ment pro­prié­tai­res aujourd’hui, ont décidé de faire rebrous­ser chemin au car pour retour­ner direc­te­ment à Gerland !

Ce retour à Gerland est un signe d’autant plus sym­bo­li­que qu’il semble que l’énorme finan­ce­ment de ce stade privé n’est pas encore assuré et de tout le com­plexe com­mer­cial ate­nant, ainsi que de toutes les infra­struc­tu­res (que la col­lec­ti­vité doit d’ailleurs payer pour un établissement privé !). C’est un comble !

Les capi­ta­lis­tes comp­tent sur le peuple pour assu­rer le paie­ment de leurs actions en bourse et toutes leurs rétri­bu­tions. On voit que ce sys­tème va dans le mur, puis­que qu’il est loin d’être auto­nome et qu’il est obligé de fonc­tion­ner par le vol de l’argent du peuple et les caram­bouilles. Mais le sys­tème capi­ta­liste se mord la queue jusqu’aux entrailles : on voit com­bien l’OL est en perte de vitesse depuis qu’il est côté en bourse…

Commentaire d’un gamin de Décines habi­tant à proxi­mité : « Il n’y a jamais eu de thunes pour nous pour des acti­vi­tés dans le quar­tier et aujourd’hui ils inves­tis­sent tous ces mil­lions pour ce stade ! »

Au vu de la logi­que poli­cière sys­té­ma­ti­que qui accom­pa­gne ce type de visi­tes, on peut réel­le­ment se poser le pro­blème de la légi­ti­mité de ce projet, dit men­son­gè­re­ment « d’uti­lité publi­que », étant donné qu’ilzs ne peu­vent se dépla­cer sans une armada de poli­ciers.

En réponse à MM Illiou et Aulas :
– Pas besoin d’être Lyonnais pour s’occu­per de ce qui se passe à Lyon de grave. Il suffit d’être enfant de la terre et de s’occu­per de sa sau­ve­garde.
– Assumons le « crime » de penser qu’un autre monde est pos­si­ble et que d’autres rap­ports peu­vent relier les per­son­nes autre­ment que la pure exploi­ta­tion mar­chande dont l’impasse n’est plus à démon­trer.
– La résis­tance s’orga­nise effec­ti­ve­ment en Europe et dans le monde contre la colo­ni­sa­tion qu’elle soit mili­taire, indus­trielle ou par des pro­jets coû­teux et écologiquement dégra­dants, dont l’OL-Land fait évidemment partie.

P.-S.

Communiqué « des Gones pour Gerland »

Le 2 mai 2012


Le tour du propriétaire selon Monsieur Aulas

Et oui, le dossier du Grand Stade de Lyon à Décines n’en finit plus… Après la visite surprise (et très discrète) de la semaine dernière sur le site du Montout par quelques financiers en mal de convictions sur ce dossier, voilà que l’OL Groupe mobilise la presse pour une visite du propriétaire. En effet, la demande de prorogation du protocole d’accord de Vinci a effectivement « mis le feu aux poudres… » il convenait impérativement de « donner le change » pour démontrer que ce projet est bien (sic) toujours en route… … mais, c’est bien sur la route que le car (affrété par OL Groupe) a été immobilisé à plusieurs reprises dans le centre de Décines, et malgré le concours des forces de police ( très utilisées de manière presque dictatoriale, sur le domaine public), a dû rebrousser chemin (il a même fallu s’arrêter pour permettre aux journalistes de se soulager, dur !).

Ainsi, les « batards » de Décines et d’ailleurs… ont défendu le site du Montout, propriété commune de tous les lyonnais, contre la main mise d’un OL Land et de bétonneurs de tous bords, qui, comme le disait très bien Koué, se réjouissent d’un plan de financement qui sera bientôt ficelé, enfin bientôt ?… Las d’être brinqueballés, la cinquantaine de journalistes, « consignés » à l’intérieur du car ont finalement rejoint le site plus hospitalier de Gerland et sa filiale gastronomique d’Argenson… elle, propriété effective d’OL Groupe !