Khimki – Russie

Le Groupe Vinci s’égare dans la forêt de Khimki

  • août 11, 2012

Ecrit par Woodward et Newton sur le site Backchich

lun, 23/07/2012 – 00:15

 

En charge de la construction d’une partie de l’autoroute entre Moscou et Saint Petersbourg, le géant français du BTP fait assez peu de cas des écolos russes.

 

A l’occasion de sa première incursion d’envergure en territoire russe, le groupe tricolore de BTP Vinci est sur le point de se faire une publicité gratuite dont il se serait sans doute bien passé.

 

La polémique qui prend des proportions embarrassantes, concerne les  conditions dans lesquelles le bétonneur – l’unique participant ayant été capable de satisfaire aux contraintes du cahier des charges aux dires de la commission d’attribution ! – a décroché en 2008 l’appel d’offre relatif à la construction du premier tronçon (du kilomètre 15 au kilomètre 58) de l’autoroute à péage Moscou-Saint Pétersbourg.

 

L’affaire a grossi à la suite de la découverte que le Ministre local des Transports avait vaguement bossé dans le passé pour l’une des sociétés devenue très discrètement membre du consortium ayant décroché le jackpot, sur lequel plane une opacité totale d’assez mauvaise augure.

 

Une jolie PPP russe

 

S’y ajoutent que le projet prévoit la mise en œuvre du premier «Partenariat Public Privé» (PPP) russe dans le secteur de la construction routière (qui va générer 1,5 milliards d’euros de rentrées sur une durée de 30 ans au bénéfice du concessionnaire) mais surtout que le tracé retenu va ravager la forêt de Khimki, ultime réserve d’oxygène au nord de la capitale russe, et rayer de la carte la Kliazma, l’une des rivières encore pures qui alimentent Moscou dont les berges abritent une réserve naturelle et dont le lit doit être comblé sur 1,3 km pour installer le poste de péage…

 

En guise de mise en bouche, un canal de dérivation des eaux du fleuve a été creusé entre octobre 2010 et avril 2011 et les dernières images-satellite disponibles à fin novembre 2011 démontraient que le lit de la rivière a déjà été coupé sur 200m.

Enragés, les écologistes russes menées par Evgenia Chirikova qui a déjà été arrêtée plusieurs fois et un brin rudoyée par la police, ont organisé une vigoureuse campagne de riposte et de sensibilisation internationale.

 

Le 26 juin, c’est au Parlement Européen que les défenseurs indignés de la forêt de Khimki sont passés recueillir le soutien de plusieurs députés qui se sont engagés à approfondir leurs connaissances sur le sujet. Le 9 juillet en fin de journée, un débat devait intervenir au Sénat à Paris où Evgenia à fait étape pour dire tout le bien qu’elle et ses potes pensent de Vinci. 

 

Le même jour, à la librairie Le Globe (67, boulevard Beaumarchais 75003 Paris) un rassemblement a été organisé sur le même thème (www.facebook.com/events/466569706688126/.)  Le lendemain, ils devaient mettre le cap sur Nantes pour manifester leur solidarité aux opposants au projet de construction de l’aéroport du Grand Ouest de Notre Dame des Landes…  

 

 

Un tracé qui préserve 

les intérêts privés

 

Même à Moscou où l’on possède une certaine expérience dans l’art de réduire les opposants au silence, le scandale a pris de telles proportions que le président Medvedev a suspendu le projet en août 2010 en ordonnant un complément d’enquête « d’utilité publique ». Le  compte-rendu des auditions complémentaires n’a bien entendu jamais été rendu public, et les opérations ont repris de plus belle dès le mois de décembre 2010.

 

 

La publication en février 2011 d’une étude menée par un Comité d’experts  trop indépendants et concluant sans langue de bois « que le tracé retenu était l’un des pires parmi plusieurs solutions alternatives », n’a en rien ébranlé la résolution des autorités.

 

Lesquelles n’ont pas d’avantage réagi à la déclaration en forme d’aveu du même Dimitri Medvedev lors d’une session du Conseil Présidentiel Pour le Développement de la Société Civile et les Droits de l’Homme à Yekaterinburg en avril 2011, selon laquelle le tracé choisi était loin d’être le meilleur et semblait avoir été surtout retenu pour favoriser des intérêts privés. 

 

Pourquoi s’enliser en effet dans de fastidieuses procédures d’expropriation lorsque l’on peut directement s’approprier la nature vierge ? Face à la résistance acharnée des écologistes et des activistes russes, Vinci a tenté sournoisement de calmer le jeu.

 

 

Un écolo français à la botte du BTP

 

Le 22 novembre 2011, les indignés de la forêt ont vu rappliquer dans leur campement, un certain Tristan Lecomte, fondateur d’Alter Eco qui fait dans le commerce équitable, et animateur du réseau Pur Projet qui s’enorgueillit en première page de son site, « de développer des projets socio-environnementaux pour régénérer, préserver et dynamiser les écosystèmes en partenariat avec des communautés défavorisées ». Sans doute une forme d’humour d’origine slave…

 

Le garçon a expliqué à Evgenia Chirikova et à ses adjoints sidérés qu’il avait été mandaté par Vinci pour superviser les aspects environnementaux du projet. L’air de rien, il a insisté sur le fait « qu’il était extrêmement dangereux pour les activistes de tenter de s’opposer à l’ouverture du chantier prévu dans la forêt » et a fini par proposer un « soutien financier » à la communauté locale s’il lui venait l’idée intelligente de lever le camp.

 

Sans grande surprise, c’est la police qui s’est pointée en force le lendemain.

 

Un certain Senin, chef du 2ème commissariat de Khimki a fait preuve d’une exquise courtoisie envers ses interlocuteurs ; devant 3 témoins, il s’est notamment référé à l’un d’entre eux en des termes choisis : « Rassolov a touché de l’argent pour protéger la forêt. C’est un juif et en tant que tel il n’a rien à faire dans la forêt de Khimki et doit quitter la Russie et foutre le camps dans sa patrie d’Israël… »

 

Chirikova a qui on ne la fait pas, décryptait ainsi l’enchaînement des faits  : « Evidemment, je n’ai aucune preuve d’un rapport quelconque entre les 2 évènements, à savoir la visite de Mr Lecomte et le raid policier du lendemain contre notre camp. Mais une telle coïncidence semble très suspecte puisque nous n’avions pas connu de visite musclée de ce genre depuis deux mois. Il semble bien qu’ils essaient plusieurs manières de nous faire décamper ; lorsque le scénario « commercial » ne donne pas de résultat, c’est la « force » qui prend le relais. Entendre Mr. Lecomte nous affirmer qu’il est habité de la volonté sincère de réaliser une véritable analyse environnementale alors que la plus grande partie des arbres ont été coupés, est simplement ridicule. C’est deux ans plus tôt qu’il aurait fallu le faire ; maintenant c’est simplement du pipeau. ». Ce qui n’a pas empêché le brave Lecomte de réapparaître le 24 pour passer une deuxième couche aux insurgés restés désespérément inflexibles.

 

Vinci participait activement depuis le 3 avril 2003 au projet « Global Compact » des Nations Unies qui recense les entreprises internationales dont les stratégies et les pratiques opérationnelles respectent 10 principes universels en matière de droits de l’Homme, de droit syndical, de respect de l’environnement et de lutte contre la corruption.

 

Des sociétés exotiques poussent en pleine forêt

 

Conséquence de son refus d’engager le dialogue avec la société civile russe au sujet du projet d’autoroute et de répondre aux questions qui fâchent  posées par les médias locaux, le groupe de BTP français a été signalée le 6 février 2012 comme « non communicant»  dans le fichier de l’organisation internationale. 

 

Pour seule réponse, l’entreprise de Rueil Malmaison se contente d’affirmer que c’est l’entreprise d’état Avtodor et le gouvernement russe qui sont les seuls responsables du tracé retenu et des dégâts provoqués par les travaux préparatoires.

 

Quant à fournir des explications sur le montage juridique baroque ayant présidé à la création du consortium concessionnaire à savoir, la Société Concessionnaire du Nord-Ouest basée à Moscou, et la raison pour laquelle une nuée de sociétés exotiques ont poussé comme des champignons dans la forêt de Khimki, c’est une autre histoire…

 

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Des nouvelles de Khimki

  • mai 8, 2012

Posté le dimanche 1er Avril 2012 sur zad.nadir.org :

Les activistes et journalistes russes ont survécu aux coups, intimidations et arrestations durant la campagne pour sauver l’une des dernieres forêts millénaires moscovites de la destruction. Notre mouvement pour modifier le trajet de l’autoroute qui doit couper à travers la forêt de Khimki est devenu l’un des mouvement activistes les plus inspirés et le plus large depuis longtemps. Il s’agit de plus qu’une forêt. Nous combattons le règne de la corruption et du pot de vin dans le gouvernement, la loi et l’industrie, qui a permis à ce projet d’avancer. L’année dernière, après la manif de milliers de citoyens dans le centre de Moscou, nous avons gagné une énorme victoire quand le président Dimitri Medvedev a arrêté momentanément la construction. Une de nos principales organisatrices, Yevgenia Chirikova, est mère de 2 enfants et a courageusement propagé la campagne depuis 2007 au risque de mettre sa famille en danger. Maintenant la construction doit reprendre. Depuis ce mois ci la multinationale française Vinci est autorisée à entamer la première étape de l’autoroute. C’est la meilleure chance pour nous d’arrêter le projet avant que l’équipe de construction n’arrive. Nous nous tournons vers vous afin d’augmenter le soutien international. Comme le gouvernement russe nous a laché, nous ciblons Vinci, qui compte faire des profits énormes avec ce projet. C’est la seule compagnie occidentale investie dans la construction.

nous vous demandons de diffuser l’appel pour la Pussy riot les 15 et21 avril prochain !

As promised, I send you the links with more information on the topics.

http://khimkiforest.org/ English Française Deutsch Español Русский

Brief description of the problem http://khimkiforest.org/about

Videos from the forest : http://khimkiforest.org/video

Direct Action. Stopping machines in the Khimki forest. http://www.youtube.com/watch?v=uv64…

’The Symbolic Road’ http://www.youtube.com/watch?v=TF-w…

The Battle against the Road http://www.youtube.com/watch?v=9bVk…

Khimki forest, 2010, nazi coming http://wisegizmo.livejournal.com/35… One of the girls, standing with hands wide against the clearing, is Nadejda Tolokonnikova, or Tolokno, who is now arrested for taking part in the action of Pussy Riot.

Pussy Riot http://freepussyriot.org/

The incredible story in English Française Deutsch Español Русский

Pussy Riot on the Red Square https://www.youtube.com/watch?v=yqc…

Pussy Riot on the roof https://www.youtube.com/watch?v=CZU…

Pussy Riot in the Cathedral, St Virgin deliver us from Putin https://www.youtube.com/watch?v=5bP…

The other questions in contemporary Russia mentioned during the discussion.

Nizhny Novgorod anti-fascists need your solidarity and support ! http://avtonom.org/node/17032

5 years in prison for cutting a piece of fence of an illegal residence of Krasnodar region governor http://khimkiforest.org/news/action…

KHIMKI : un 14 juillet contre les petits soldats russes de Vinci

  • septembre 5, 2011

Vu sur Les liquidateurs du vieux monde.

juillet 24, 2011, par deselectronslibres

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1310970313.jpg

Vinci degage!

En 2007 est lancée une campagne populaire dans la banlieue nord de Moscou contre le projet de construction d’une nouvelle autoroute Moscou – Saint Petersbourg, qui doit traverser la forêt millénaire de Khimki.

Le projet collossal a pour objectif affiché de désengorger Moscou et de relier l’aéroport de Sheremetyevo à la capitale. Le tronçon sera responsable du massacre de 144 hectares de forêt et coûtera plusieurs milliards de roubles. Le projet de construction est confié à l’entreprise française VINCI, qui par le biais de sa filiale EUROVIA, crée la SARL Severo-Zapadnaïa kontsessionnaïa kompania (SZKK) chargée de réalisée les travaux sur place, avec le soutien de la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), de la Banque mondiale, de la Banque européenne d’investissement et de Coface France.

En 2009, malgré quelques oppositions à la mairie de Moscou, Poutine ordonne le reclassement du territoire de la forêt en terrain constructible. En juillet 2010, la coupe commence sans autorisation, réalisée par la SARL Teplotekhnik. C’est à ce moment que les habitants de Khimki et leurs soutiens installent un camp dans la forêt de Khimki et engagent une lutte acharnée et quotidienne contre la destruction des arbres.

Les autorités locales négligent les expertises et ignorent la gronde. Des aggressions sont commises à l’encontre des activistes et journalistes qui dénoncent le projet : « Le journaliste local Mikhaïl Beketov a été mutilé et abandonné dans la rue en 2008. Il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales et amputations le laissant gravement handicapé. Le lendemain de l’aggression, le collaborateur d’un journal local Sergueï Protazanov est également mutilé, avant d’être assassiné. En 2009, le militant pour les droits de l’Homme Albert Ptchelintsev est kidnappé à Khimki en plein jour et atteint d’un coup d’arme automatique à la bouche. Il survit mais perd l’usage de la parole. Le journaliste local Anatoly Iourov est aggressé à plusieurs reprises, dont une fois à l’aide de plusieurs coups de couteau. Le militant local Vitaly Kapytsev échappe à une tentative d’étranglement et à un attentat à la bombe à son domicile. La militante Evguenia Tchirikova échappe également à une tentative d’assassinat en 2010. Les habitants de Khimki défendant leur forêt deviennent les cibles des provocations policières et des attaques d’“inconnus”, ils sont brutalement arrêtés lors des manifestations, torturés dans les bureaux de police, le feu est mis à leur voitures et à leurs maisons. » Le 23 juillet 2010 dans la nuit, une cinquantaine de fascistes masqués attaquent le camp de Khimki. À la suite d’une manifestation et d’échauffourées le 28 juillet 2010 devant la mairie de Khimki, les activistes antifascistes Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov sont arrêtés et emprisonnés, avant d’être remis en liberté en octobre 2010.

À la suite de ces événements, beaucoup de militants locaux ont peur de s’engager davantage, mais la lutte reste vive. Quotidiennement, des activistes mènent des actions contre le chantier de construction.

Momentanément suspendu suite aux violentes protestations des activistes, le chantier de 5,6 milliards d’euros reprend en décembre 2010 et conserve le tracé initial. Le renoncement au projet aurait pu coûter 85 millions d’euros de pénalité à la Russie pour rupture de contrat. Poutine vient platement s’excuser de ce retard auprès du vice-président de l’entreprise Vinci Yves-Thibault de Silgy lors de son déplacement au salon du Bourget le 27 juin 2011.

Lors d’une action de blocage des pelleteuses du chantier le 14 juillet 2011 menée par une douzaine de militants, les agents de sécurité (ЧОП « Витязь ») en charge de la surveillance des véhicules de chantier se montrent extrêmement violents à l’égard des activistes, prétextant une attaque nocturne sur l’un de leurs véhicules. Cette violence n’a pourtant rien d’inhabituel pour les activistes de Khimki.

Les images suivantes rapportent un témoignage du quotidien :

interstice.over-blog.org/article-khimki-un-14-juillet-avec-les-petits-soldats-russes-de-vinci-79650104.html

Voir également les rapports et vidéos publiés sur les sites locaux :

www.ecmo.ru/news/n-2151/

www.polit.ru/article/2011/07/15/himki_foto/

Ce que les activistes français devraient noter, c’est l’implication encore une fois de VINCI dans la réalisation d’un projet impopulaire et contraire aux libertés et à la protection de l’environnement.

Rappelons, entre autres projets juteux (dizaines de centres commerciaux, de stades, de ports, de métros, d’autoroutes, de ponts et de tunnels à travers le monde), que VINCI est responsable ou participe à la réalisation des centres pénitentiaires de Baie-Mahault (Guadeloupe) et de Remire Montjoly (Guyane Française), des barrages d’Ertan et de Xiaolangdi (Chine), de Melado (Chili) et Zimapan (Mexique), de plusieurs centrales thermiques au Pakistan, en Égypte, à Sumatra, en Nouvelle Calédonie et au Vietnam, de la centrale nucléaire de Daya Bay (Chine), du laboratoire d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure (France), de réservoirs d’hydrocarbures en Égypte, au Nigéria, en Algérie, au Mexique et aux Émirats Arabes Unis, des aéroports de Casablanca (Maroc), Tripoli (Libye), Dammam (Arabie Saoudite), Karachi (Pakistan), Pochentong (Cambodge) et Notre Dame des Landes (France)…

Et c’est sans compter les projets en cours comme la centrale nucléaire de Taishan (Chine), le réacteur EPR de Flamanville (France), le complexe touristique pour riches de Dahlak Island (Érythrée), les stations de pompage de pétrole Al Gardabiya Assdada (Libye) et Doha Pumping Station (Qatar), le cinéma 3D du président mégalomane turkmène Gurbanguly Berdimuhamedov à Ashgabat ou le sarcophage de Tchernobyl !

Autant dire que VINCI et ses dirigeants ne se soucient guère de l’endroit où ils posent leurs cubes de béton. La destruction méthodique de la nature est leur domaine de prédilection, la collaboration avec les pouvoirs mafieux leur ligne de conduite et le mépris pour les populations locales leur moyen de défense.

Par ailleurs, VINCI a des intérêts également dans les centres de rétention de Marseille et Roissy, dans lesquelles intervient sa filiale GTM Multiservices ou dans celui de Lille que sa filiale SOGEA Caroni a participé à construire.

VINCI, parce qu’il est un vautour parmi les plus avides, mérite une vaste campagne de dénonciation et de lutte !

Sites des activistes de Khimki :

ECMO

BATTLE FOR KHIMKI

Action contre Vinci et en solidarité avec les défenseurs de Khimki

  • septembre 5, 2011

Publié sur Indymedia Paris :

Le 26 août 2010, le président russe Medvedev cédait aux pressions et interrompait le chantier de l’autoroute entre Moscou et Saint Petersbourg, qui prévoyait de dévaster des centaines d’hectares de la forêt de Khimki. Les activistes locaux ont alors senti le goût de la victoire, qui leur a été volée quelques mois plus tard, lorsque le président, comme toujours influencé par l’oligarchie corrompue, a décidé de reprendre les travaux de l’autoroute.

La lutte pour la forêt de Khimki, contre le projet d’autoroute et contre la corruption qui gangrène la société russe a donc repris de plus belle, se poursuivant jusqu’à aujourd’hui avec une ardeur admirable. Mais cette lutte rencontre une opposition farouche et souvent violente des autorités, des forces de police, de la sécurité privée du chantier et des fascistes…

L’entreprise Vinci, chargée de mener à bien le projet contre une manne de 1,5 milliard d’euros pour le seul tronçon qui défigure Khimki, est directement impliquée dans cette nouvelle tentative de la part des autorités russes d’écraser la population et de lui imposer encore une fois des décisions iniques.

L’entreprise Vinci, à force de déposer ses merdes tout autour du monde, et particulièrement là où les droits et libertés de la population sont baffoués, doit s’attendre à ce que notre colère grandissante se dirige un peu plus chaque jour contre elle.

Les projets en béton armé de Vinci, sponsorisés et financés par le capitalisme, doivent rencontrer, partout où ils cherchent à sortir de terre, notre rage sans concession.

C’est donc en solidarité avec les copains et copines russes que nous sommes allés, dans la nuit du 26 août, coller sous les fenêtres du siège de Vinci, à Rueil-Malmaison, un petit message à son attention : FORET DE KHIMKI, AEROPORT DE NANTES VINCI DEGAGE !

En vidéo : http://rutube.ru/tracks/4762959.html?v=581a020d86a8b68c81ef615f8cbbc61c

Des relais de la lutte contre Vinci en France

26 août : journée d’action pour Khimki (et contre Vinci)

  • août 18, 2011

Vu sur indymedia Paris

Les luttes en faveur de l’environnement, à Notre Dame des Landes, au val de Suze, à Khimki ou ailleurs, s’inscrivent dans un combat plus large contre le carnage capitaliste. Partout, des entreprises affairistes et corrompues telles que Vinci participent à bétonner la nature et transformer notre monde en immense surface bitumée.

Les contrats de plusieurs millions d’euros passés entre les Etats et les entreprises de construction sont des éléphants blancs, des projets colossaux dont la première visée est de remplir de pognon les poches des représentants de chaque partie. L’intérêt des populations, de tous ceux qui vont voir leurs villages, leurs forêts et leurs jardins défonçés au buldozer, ne prime jamais sur ceux des escrocs qui nous écrasent.

En Russie, les défenseurs de la forêt de Khimki se battent corps et âme depuis plusieurs mois contre le grotesque projet d’autoroute qui doit relier Moscou à son aéroport et à Saint Peterbourg. Certains journalistes ont payé de leur vie d’avoir témoigné de cette lutte. Nombre d’activistes ont pris des coups et sont passés par les cellules du MVD, mais continuent sans relâche d’interrompre le travail quotidien des buldozer et des pelleteuses du chantier.

Le 26 août, ils appellent à des actions de solidarité au niveau international. Pour Khimki, mais aussi pour toutes les luttes similaires engagées ici ou là contre les horribles projets du capitalisme. En France, ces actions devraient pouvoir mettre en exergue le rôle odieux joué dans la plupart de ces projets par l’entreprise Vinci, afin que chacun sache combien celle-ci participe à rendre notre monde invivable.


Voici l’appel lancé par les copains/copines de Khimki :

Chers amis !

Le 26 août, un an aura passé depuis que le président Dimitri Medvedev a interrompu la construction du tronçon d’autoroute passant dans la forêt de Khimki.

Ce fut une des plus grosses victoires des écologistes et plus largement de la société civile russe de ces dernières années.

Pour autant, malgré un pas si décisif, le président a cédé devant la corruption et le chantier a repris.

Mais nous n’avons pas l’intention de nous rendre. Nous sommes convaincus que si le peuple sort dans la rue, alors le pouvoir devra tenir compte de notre existence.

Si l’année passée des milliers de personnes sont sorties sur la place Pouchkine à Moscou, alors nous voulons désormais que les gens prennent part à des actions de solidarité avec la forêt de Khimki dans toutes les villes de Russie.

La forêt de Khimki est un papier carbonne, de son sort dépend la façon dont le pouvoir se comportera à l’égard des défenseurs de l’environnement et de la population. Nous rappelons que 66% des russes sont opposés à ce que les routes traversent la forêt. Ce n’est qu’au profit d’une poignée d’oligarques et personne ne se soucie des intérêts des citoyens russes.

Laissons le gouvernement corrompu dire que tout est décidé, nous sommes persuadés que le dernier mot nous reviendra !

Nous appelons tout le monde à se joindre à la campagne du 26 août. Donnons à voir au pouvoir que nous ne nous laisserons pas faire ainsi.

Les 26, 27, 28 août auront lieux des actions dans toutes la Russie et à l’étranger.

Défendons la nature ! Défendons la forêt de Khimki !

Solidarité avec la lutte de Khimki contre le projet d’autoroute Vinci

  • août 18, 2011

En réponse à l’appel pour une semaine de solidarité avec Khimki du 2 au 9 avril 2011, de nombreuses actions ont eu lieu partout en Russie et dans le reste du monde.

Pour vous faire une idée, vous pouvez jeter un oeil sur le site de la campagne contre le projet d’autoroute Vinci entre Moscou et Saint-Petersbourg.

Appel à la semaine d’action à la défense des otages de Khimki les 2-9 avril 2011

  • août 18, 2011

Nous appelons tous les gens qui ne sont pas insensibles à l’injustice, d’être solidaires des militants persécutés Denis Solopov, Maxime Solopov et Alekseï Gaskarov. Ils sont devenus otages d’une histoire hallucinante autour de la forêt de Khimki – histoire de l’opposition de la société civile russe en formation à la junte des fonctionnaires avares et corrompus. Cette histoire a fait une triste publicité à Khimki, cette banlieue nord de Moscou, en Russie et ailleurs.

L’automne 2010 Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov ont passé trois mois en prison suite à de fausses inculpations portées contre eux ; actuellement ces dernières ne tiennent pas débout dans le tribunal. L’instruction a usé des menaces et tortures, autant que de faux témoins (mouchards de la police). La prochaine audience pénale aura lieu le 14 avril.

Le jeune peintre Denis Solopov est détenu dans une maison d’arrêt de Kiev nommée « Loukianovka » (SIZO No 13) dans les conditions inhumains, les prisonniers entassés dans leurs cellules de dormir tour à tour. Malgré le fait que Denis est reconnu réfugié sous le mandat de l’UNHCR, donc a le droit à la protection, le Service des migrations de l’Ukraine a refusé sa demande d’asile. Juste après ce refus il a été arrêté, ce qui veut dire que le Service des migrations a abusé de son autorité en faisant part à la police du visite de Denis à son office. Le durée de son détention provisoire est 40 jours et s’écoule le 11 avril, après quoi il doit soit être libéré, soit mis en arrestation provisoire en vue d’extradition qui peut durer jusqu’à un an et demi.

Les jeunes gens sont persécutés pour une participation présumée à la manifestation contre la déforestation destinée à faire place nette à la construction d’une autoroute à péage et contre l’arbitraire de la municipalité de Khimki (dont le bâtiment avait été légérement endommagé lors de l’action). Pourant cette dernière a été une riposte à l’attaque d’une bande d’extrême-droite soldée par le sous-traitant contre le campement des écologistes. L’autoroute à péage est construite d’après un plan dont le seul fondement est la corruption ; les uniques bénéficiaires en sont le petit nombre des oligarches et des fonctionnaires pourris, ainsi que la direction du groupe français « Vinci » qui dirige la construction d’une route-express. Les défenseurs de la forêt et les militants sociaux de Khimki sont victimes des agressions et des persécutions illégales incessantes. Ainsi deux journalistes et militants, Mikhaïl Beketov et Constantin Fetissov, ont été gravement mutilés.

La vie à notre planète est partout menacée, mais ni la catastrophe nucléaire au Japon, ni l’accident horrible à la golfe de Mexique, ni les incendies aux forêts russes n’arrêtent ceux qui ont soif du gain. Partout en Russie et dans le monde entier, les gens luttent pour leurs droits sociaux, pour leur vraie liberté et non celle d’acheter et de vendre. Lorsque nous autres qui estiment que le monde ne soit pas une marchandise, s’unissons, nos forces se démultiplient. Deux fois déjà les gens des pays et villes différents (de l’Amerique jusqu’à la Chine) ont participé aux Journées d’action internationales à la défense de M. Solopov et A. Gaskarov. Au resultat Maxime et Alekseï ont été mis en liberté, la déforestation et la construction de l’autoroute suspendues, le réseautage des gens du monde entier développé à travers les frontières.

Nous nous rendons bien compte que seuls, nous ne pourons rien faire. C’est pourquoi nous appelons tous ceux qui ne veulent pas souffrir une injustice quiconque, à pendre part à la Semaine d’action internationale du 2 au 9 avril. Faites des piquets de grève devant les ambassades de l’Ukraine, revendiquez la mise immédiate en liberté de Denis Solopov. Organisez des manifs près des ambassades de la Russie, demandez d’arrêter des poursuites criminelles contre Alexeï Gaskarov et Maxime Solopov, de suspendre la déforestation à Khimki. Manifestez devant les antennes du groupe « Vinci », le sommez de renoncer au projet de la construction d’une autoroute Moscou-St-Petersbourg à travers la forêt de Khimki.

La solidarité est notre arme !

Veuillez nous faire part de vos actions solidaires, envoyez-nous les copies de vos lettres, télécopies et publications à l’adresse électronique : info [ARROBAS] khimkibattle [POINT] org

Pour plus d’information :

La Campagne pour la mise en liberté des otages de Khimki

Tel. : +7-915-212-74-17

http://khimkibattle.org

info [ARROBAS] khimkibattle [POINT] org

L’histoire de la prise des otages de Khimki

  • août 18, 2011
Publié sur khimkibattle.org
Photo : Igor Iakovlev

En 2007, les habitants de Khimki, une ville de banlieue moscovite, prennent connaissance d’un projet de construction d’une autoroute à travers la forêt entourant la ville. Ils créent un mouvement pour défendre la forêt et donner une chance à des projets alternatifs, plus écologiques et économiques. L’administration locale néglige invariablement les expertises écologiques, les débats publics et les manifestations citoyennes. Les habitants et les journalistes qui couvrent ce problème sont régulièrement menacés et agressés. En voici quelques cas les plus frappants parmi dizaines d’autres. Un attentat violent contre un journaliste local Mikhaïl Beketov férocement mutilé et abandonné dans la rue (2008), d’échapper à la mort par miracle. Il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales et amputations restant gravement handicapé. L’assassinat d’un collaborateur d’un journal local Sergueï Protazanov mutilé et mort le lendemain de l’attentat (2009). L’agression contre un militant pour les droits de l’homme Albert Ptchelintsev kidnappé à Khimki en plein jour et atteint d’un coup de feu à la bouche d’un arme de l’action traumatique (2009). Survécu, il reste handicapé ayant perdu sa voix. Les attentats, à plusieurs reprises, contre un journaliste local Anatoly Iourov, la dernière fois accompagnés de dix coups de couteau (2009). Deux attentats contre un militant local Vitaly Kapytsev, une fois vécu une tentative de l’égorger à son domicile, l’autre fois reçu une bombe dans sa chambre à coucher (2009). Une tentative ratée d’assassiner une militante Evguenia Tchirikova, dans un « accident de voiture » (2010). Les habitants de Khimki défendant leur forêt deviennent les cibles des provocations policières et des attaques d’« inconnus », ils sont brutalement arrêtés lors des manifestations, torturés dans les bureaux de police, le feu est mis à leur voitures et à leurs maisons (voir la chronique détaillée, en russe).

 

En 2008, la commande de construire l’autoroute à péage Moscou-Pétersbourg passe à la compagnie française Vinci qui, de concert avec sa filiale Eurovia, crée en Russie une SARL Severo-Zapadnaïa kontsessionnaïa kompania (SZKK). Les travaux devraient commencer en mai 2010. D’après l’agence de presse Interfax, « en fin 2009, la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, Coface France et la SZKK ont signé un mémorandum d’accord sur le projet de l’autoroute. Néanmoins la BERD n’a pas pris de décision définitive, compte tenu les conséquences écologiques du projet ». Jusqu’à récemment, la Mairie de Moscou refusait également de donner son approbation.

En mai 2009, le Ministère du Transport russe annule l’arrêté No 358/16 du Gouverneur de la région de Moscou, Boris Gromov, selon lequel la zone de 6km en largeur le long de l’autoroute projetée avait été réservée pour « une infrastructure de transport et d’autres objets des grands travaux ». En outre, l’autoroute coupe la forêt en deux et fait un lacet de 8 km au minimum, ce qu’on pourrait éviter en ouvrant la route le long du chemin de fer Moscou-Pétersbourg. Néanmoins, en novembre 2009, le Premier ministre Vladimir Poutine signe l’ordre No 1642 qui reclasse le territoire de la forêt de Khimki en terrain constructible. En mars 2010, la Cour Suprême russe rejette la demande des habitants de Khimki qui réclament l’annulation de l’ordre No 1642 pour son caractère illicite. La demande des habitants est rejetée malgré le fait que le juge avait dû reconnaître le fait d’une falsification des documents concernant l’état du territoire de la forêt.

En juillet 2010, en faveur du projet de Vinci et de Eurovia, l’agence d’Etat russe Les Routes de Russie et une SARL sous-traitante Teplotekhnik se mettent à la déforestation, sans même avoir l’autorisation de coupe. Les habitants de Khimki, les militants des mouvements écologiste et antifasciste, des organismes politiques et des droits de l’homme arrivent sur le lieu de la coupe pour empêcher la déforestation illégale. Leur camp est plusieurs fois attaqué par des bandes mercenaires, les néo-nazis compris, les militants (et non les agresseurs) sont arrêtés par la police et par les CRS. Les abatteuses-tronçonneuses circulent dans la forêt étant couvertes par la Mairie de Khimki et par les forces de la police, toujours manquant d’une autorisation légale de coupe. La percée dans la forêt est ouverte, mais il est encore possible de la rétablir, au cas où un des projets alternatifs de l’autoroute soit adopté. Cependant la Mairie de Khimki ignore constamment chaque tentative de dialogue, des agressions policières et des attentats continuent contre les habitants et les militants.

Le 28 juillet 2010, une manifestation spontanée se tient devant la Mairie de Khimki. Plusieurs centaines de militants des mouvements sociaux, pour la plupart les antifascistes et les anarchistes, s’expriment contre les démarches illicites de la municipalité locale et manifestent leur solidarité avec les habitants de la ville défendant la forêt. Quelques vitres sont brisées, quelques graffitis « Sauver la forêt russe » sont laissés sur les murs. La police n’interpelle personne sur place. Pourtant le lendemain elle « se venge » en mettant en arrestation deux porte-paroles du mouvement antifasciste, Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov. Les protocole et les témoignages sont falsifiés, l’arrestation et les perquisitions se déroulent accompagnées des violations graves de la loi. Les deux militants font l’objet d’une détention provisoire pour deux mois, sans qu’une mesure si fortement restrictive soit justifiée. L’accusation en matière pénale est portée contre eux, ils risquent de faire face à sept ans de prison. Une chasse policière s’ouvre contre d’autres participants du mouvement antifasciste.

Aujourd’hui la liberté et la vie des antifascistes emprisonnés sont menacées, la sécurité des habitants et des militants locaux est toujours en danger. Ils ont un besoin fort de votre solidarité !