Notre-Dame-des-Landes – 44
24 mars – Nantes – Quand le bocage arrive en ville…
…un récit de camarades sur la manif du 24.
Vu sur Indymedia Nantes, le 28/03/12 :
Retour sur la manif du 24 mars par des ami.e.s d’ailleurs
“Quand on est prêt à faire 1000 kilomètres pour une manifestation, c’est pour qu’il se passe quelque chose” Une source policière citée dans Ouest France le 23/03/12.
La préfecture a annoncé l’arrivée d’éléments « extérieurs », forcément émeutiers aguerris, et une « source policière » admet que les seules manifestations autorisées sont celles où rien ne se passe. On verra bien ! Nous sommes effectivement venu.e.s de loin pour soutenir la lutte contre l’aéroport de Notre dame des Landes, par amitiés, camaraderies, parce qu’on est déjà passé vivre un temps ici, aider à l’installation d’une ferme occupée, où courir dans les champs pour empêcher des forages. Nous sommes venus surtout parce ce que ce qui se décide dans ce coin de bocage nous cause de cette logique de fric, de vitesse et de destruction des territoires qui touche aussi nos quartiers, nos jardins et nos champs . Nous savons qu’il est parfois nécessaire de concentrer nos énergies, « parce qu’une victoire là-bas est la condition de victoire ailleurs »…
Nantes – 24 mars à 12h, 3 cortèges se rassemblent aux carrefours sud, est et nord de la ville. Partout des files de tracteurs. Quelques centaines de motards, interdits de manifestation par la Préf’ qui ne veux pas embrouiller encore plus la situation, ont annoncé qu’ils tenteraient quand même d’arriver en ville, par l’ouest.
Dans les semaines précédentes, des détournements colorés d’invitations officielles à des animations culturelles ont été distribués à quelques milliers d’exemplaires en ville, mettant en scène la mafia pro-aéroport, Vinci et consorts, et invitant à la manif. Les manchettes des journaux ont été remplacées devant les bureaux de tabac et annoncent “Aéroport, Ayrault seul contre tous”. Des affichettes pour la manif ont été glissées partout par dessus les pubs du tram et sur les plans aux arrêts, des slogans peints sur les routes et les ponts de la rocade.
Cela fait plusieurs jours que les élus, le maire, la presse annoncent la présence d’”ultras”, la « radicalisation d’une minorité », des risques de « dégradations aggravées » et de « violence incontrôlées ». La préfecture, dans une lettre ouverte a menacé les associations organisatrices d’être tenues pour responsables « en cas de débordements, quels qu’en soient les auteurs » et les a poussé à déplacer le lieu de rassemblement vers un espace qui puisse être « plus facilement dégagé » et « mieux canalisé ». Sans succès. Pendant les deux journées qui précèdent, des cars de gardes-mobiles à chaque carrefour et en embuscade contrôlent tout ce qui passe sur la ZAD (“Zone d’Aménagement Différé” vs “Zone A Défendre”). Cela n’empêche pas que beaucoup se retrouvent et s’organisent autour de la trentaine de sites occupés et habités ou des fermes qui résistent, quitte à passer à travers champs. La veille, la presse relaie avec enthousiasme une histoire fantasmée “d’agriculteur agressé par un squatteur”. On sent qu’il faut à tout prix casser le front commun qui se constitue pas à pas, souvent en tension malgré tout, entre paysan.e.s, squatter.e.s, habitant.e.s, militant.e.s, associations – contre l’aéroport et pour beaucoup aussi contre le monde qu’il porte.
Une mobilisation policière inédite dans l’histoire nantaise est annoncée, 1500 hommes, des patrouilles et civils partout dans la ville dès la veille, la zone de la mairie et de la préfecture “sanctuarisée”, des caméras mobiles, des barrières, des canons à eau et un helico… Le grand déballage des grands jours. Du point de vue de la pression sur le Maire en pleine période électorale le pari est déjà gagné. Celui-ci a même dû repousser d’une journée l’inauguration prévue de longue date de son grand “mémorial de l’abolition de l’esclavage”, une construction Vinci, pour laquelle des chefs d’Etat sont attendus. La ville devra forcément apparaître comme lisse et maîtrisée, nettoyée au plus vite.. *
Tout le monde s’attend sur le pont Morand, face à la Préfecture. Chaque arrivée motorisée d’un village alentour est saluée et applaudie. Pendant ce temps, un petit groupe d’agents masqués en gilets jaunes grimpent sur les poteaux indicateurs de directions et les recouvrent d’autocollants ad hoc et rigoureusement identiques :”métropole”. L’un d’eux commente au mégaphone : “la métropole est cette manière d’uniformiser le monde et de le bétonner pour la bonne circulation des marchandises. L’aéroport est un des biais par lesquels la métropole cherche à recouvrir nos vies”…
Au point de jonction la presse parlera de 7000 personnes réunies et les organisateurs de 240 tracteurs. Dans le chaos coloré de l’après-midi, entre les chars, les badauds et les moteurs, nous donnions plutôt l’impression d’être indénombrables. Quoi qu’il en soit, nous avons tenu la rue, comme en convient presque piteusement Ouest France deux jours après, reconnaissant à demi-mots qu’ils avaient pourtant fait leur possible pour freiner la participation “familiale” à grands coups d’annonce menaçante. On est là en masse et on passe…
Au cours du cortège ceux qui luttent en Bretagne contre la ligne THT repeignent des bureaux d’EDF, d’autres la mairie, des clowns vont se frotter aux pandores qui gardent la préfecture, des flics en civils se font expulser… Arrivée place du cirque, épicentre nantais, des bennes déversent de la terre, du fumier d’un coté et de l’autre pour marquer l’espace occupé sur 200 mètres et y planter des arbres. On amène le bocage dans Nantes avant que les seigneurs nantais ne tente de l’engloutir. Des cuisines collectives s’installent. Un vache et quelques chevaux se baladent. Deux dragons chinois d’une dizaine de mètres se dandinent, avancent par circonvolutions et s’arrêtent face à des banques et autres enseignes ciblées. La fumée grise qu’ils crachaient jusqu’alors se métamorphose en jet de peinture vive et arrose copieusement les façades. D’autres sont recouvertes de boue ou simplement taguées. Un isoloir/défouloir invite les badauds à s’introduire en son sein pour venir s’exprimer par des pochoirs au sol et laisse sur son passage de grand lettrages blancs : « vinci dégage ! », « la résignation est leur business ». Sous un petit train formé de tentes igloos, un fer à cheval, des pots de fleurs se retrouvent ancrés dans un sol transpercé. Des chaussures enlacées sont lancées sur les câbles du tram pour le bloquer. Des groupes d’italiens « No Tav » font la jonction en chanson avec la résistance montagnarde acharnée à la Ligne à Grande Vitesse dans le Val de Suse. Des centaines de poteaux de géomètres dépiquetés sur les futurs zones de chantiers sont déversés au sol et retournés à l’envoyeur. La redécoration tout azimut des symboles du fric et des complices de l’aéroport, des pubs, poteaux, panneaux ou du siège du PS se déroule sans encombre jusqu’à ce que des flics de la bac tentent une approche en nombre pour alpaguer un peintre. Une banderole vient s’interposer, ça se regroupe, des drapeaux accrochés à des tiges en bambou s’élèvent. Le commando repart vite fait, bredouille. Ils se contentent de guetter en retrait pour le reste de l’après-midi.
Plus loin sur le podium s’enchaînent quelques prises de paroles tempétueuses. Au micro, les « habitants qui résistent » ** affirment qu’ils ne partiront pas et ne se laisseront pas acheter : « Amis d’ici, amis d’ailleurs, ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience… ». Ils attaquent la démission des verts sur ce dossier, dont la docilité a été récemment négociée avec le PS « autour d’une table de monopoly » en échange de quelques postes. Cela n’empêche pas ces derniers d’être présents à la manif drapeaux en main et de se faire embrouiller. D’autant que prévenants ils ont déclaré deux jours avant dans la presse “condamner toute les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant et après la manifestation”. Pas de fumée sans feu, au cours du cortège leur permanence a été repeinte. Une élue locale s’exprime quant à elle de manière plutôt déterminée et le collectif du 24 mars rappelle qu’il faudra résister aux expulsions et qu’une grande manifestation de réoccupation est d’ores et déjà annoncée si nécessaire.
Une première caméra est aveuglée tandis qu’on y pend une effigie du maire de la ville. Une autre a été installée spécialement pour la manifestation en haut d’un toit qui semble hors d’atteinte. Soudain, des cris et des applaudissements, une personne sort d’un vélux sur un toit mitoyen en pente à une vingtaine de mètres du sol et s’avancent jusqu’à la caméra pour en couper le câble. Le troisième oeil, hélico qui stationne en permanence au-dessus de la manif, sera quant à lui visé par deux fois par des feux d’artifice et aveuglé par des miroirs sans que cela suffise à le repousser durablement. Son ronronnement lancinant se mêle au son du char disco glamour, des slogans, des pétards, de l’orchestre, des discours officiels et des discussions dans tous les coins.
Alors que l’après-midi s’écoule, en rythme avec la batucada, des bruits de marteau et de burin se font maintenant entendre sous les dragons. Des ouvriers invisibles se relaient pour creuser le bitume. Lorsque les dragons replient leur ailes, ils laissent apparaître de grosses pavasses soigneusement empilées et des trouées dans lesquelles des arbustes sont rapidement transplantées. Les dragons s’enflamment et donnent naissance à grand feu de joie pétaradant. Les tracteurs sont déjà repartis en cortège. L’étau policier se resserre, boucle petit à petit les rues alentours et lance des sommations insistantes pour une dispersion imminente. Sans effet. Il faut dire que l’hypothèse de l’assaut policier est malaisée face à cette foule entremêlée et dispersée où l’on serait bien en mal d’isoler un groupe de “perturbateurs”. Alors qu’une bonne partie des manifestants s’en va petit à petit, des skaters font des sauts au dessus du feu, des promeneurs se prennent en photos dans les chars laissés en plan, d’autres restent danser, discuter, défier la police et ont l’air apprécier le “zadland” un peu foutraque et le coin de bocage qui est venu s’intercaler sur les trottoirs lisses de la métropole. Le cour des 50 otages a de la gueule et le terrain de jeu qui s’est construit en quelques heures est adopté par les passants. Vers 19h, les flics finissent par charger, se prennent quelques canettes, courent après ceux qui leur tombent sous la main sur les boulevards et finissent malheureusement par en choper quelques uns.
Pour l’heure et malgré les menaces d’expulsion qui se rapprochent et les grands chantiers qui couvent, la rage s’est cristallisée dans une foire subversive et colorée. Ce samedi, la ville s’est surtout métamorphosée, dans une démonstration de force retenue, manière d’avertir aussi que cela n’en restera pas là si les bulldozers pointent le bout de leur nez. Aujourd’hui les forces contre l’aéroport ont composé ensemble avec une multiplicité de présence et de méthodes. Des personnes de partout se sont engrainées dans l’histoire, beaucoup des patelins alentour ou de Nantes, certaines venues de loin comme nous et prêtes à refaire 1000 kilomètres au besoin. Nous ne les laisserons pas passer !
* Le soir même, le ravalement de façade sera acharné. Mais le lendemain les policiers sont toujours en ville en masse autour des inaugurations officielles et des élus nantais tendus. …
** dans son intégralité, l’excellent discours collectif des “habitants qui résistent”, lu au podium :
Amis d’ici, amis d’ailleurs
ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience…
La destruction ici projetée vise un petit morceau de la France, planté à un jet de pierre de Nantes, fief d’un grand féodal socialiste, Jean-Marc Ayrault. Comment est-il possible d’être si lâche ? Comment peut-on s’asseoir sur tant de proclamations ? Sur tant de phrases creuses prononcées depuis vingt ans par cette gauche bien élevée, au nom du soi-disant « développement durable » ? Jean marc Ayrault ne pense pas, il règne. Incurable défenseur des intérêts industriels, comme son maître-candidat,Francois Hollande. Et ce grand seigneur d’opérette sait reconnaître la puissance quand il la croise. Certes, c’est l’État qui a donné le chantier de Notre-Dame-des-Landes à l’entreprise Vinci, mais il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre le maire de Nantes et celui qui au nom de tous pousse à la construction, c’est-à-dire François Fillon, Premier ministre en titre.
Les socialistes ne sont pas seuls en cause, et nous n’oublierons pas de sitôt leurs complices. Nous voulons parler de ces écologistes de salon, toujours prêts à vendre leur pauvre âme tremblotante en échange de quelques places. Comment osent-ils, les Duflot, Magnen,De Rugis , qui sont pourtant venus chez nous clamer leur opposition au nouvel aéroport ? Comment osent-ils – après nous avoir tant promis -, capituler en rase campagne autour d’une table de Monopoly ? Imaginez comment une telle trahison aurait été accueillie à l’époque du Larzac, en 1972, voici quarante ans. Imaginez comment auraient été reçus des écologistes d’alors, pactisant avec l’armée dans le dos des paysans.
En réalité Ces gens de droite et de gauche ne connaissent que la puissance, et la puissance de l’argent. Pour l’eau, voyez Veolia ou Suez. Pour l’énergie, EDF ou Aréva. Et pour le BTP, Bouygues, Eiffage, Vinci. Ces trois derniers connaissent toutes les chansons du répertoire. Tout le monde ici, , comprend ce que cela veut dire…,Parlons de Vinci qui a vertueusement triomphé dans l’appel d’offre pour Notre-Dame-des-Landes,. :
Vinci est concessionnaire du projet d’autoroute Moscou Saint-Petersbourg, qui menace la forêt moscovite de Khimki. Savez-vous que l’opposant au projet Mikhaïl Beketov a été si gravement tabassé qu’il demeure, quatre ans après les faits, lourdement handicapé ? Que Konstantin Fetissov, un autre militant, a été attaqué à coups de batte de base-ball ? Que tant d’autres sont menacés chaque jour ? Ô bien entendu, les beaux messieurs de Vinci ne sont pour rien dans de telles horreurs. Pensez donc. Mais il est bon de garder certains faits dans un coin de la tête.
Comme l’exemple du désastre général des aéroports de province espagnols. Une nouvelle fois, qui veut savoir, sait. Il existe là-bas, en partie grâce aux amis locaux d’Ayrault, socialistes comme lui, une cinquantaine d’aéroports, le plus souvent gérés par des structures publiques. Le bilan en est infernal.. Huesca, dans les Pyrénées ? Vide. Lérida, Cordoue ? Vides. Ciudad Real, qui devait concurrencer Madrid-Barajas ? Un désert qui aura coûté pour commencer 500 millions d’euros.. Castellon, à 50 kilomètres de Valence ? Pas un chat, mais un coût de 150 millions d’euroS. Voilà ce qui se prépare à Notre-Dame-des-Landes.
Un politicien du passé, Ayrault, , veut nous lancer dans une aventure stupide, morbide. Pour faire décoller des avions qui ne décolleront pas, il entend faire disparaître 2 000 hectares d’une terre miraculeusement préservée, où les animaux et les hommes qui la peuplent ne demandent rien à personne. En défendant un mode de vie criminel, qui permet à une infime minorité d’utiliser un engin destructeur du climat. Nous ne pouvons lui pardonner. Nous ne pardonnerons pas, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais à tous ceux qui osent soutenir, de près ou de loin, cette terrible agression contre la beauté de la vie.
En attendant la victoire, que nous espérons de toutes nos forces, nous pleurons un endroit qui pourrait disparaître. Si les machines finissent par gagner la partie, les larmes de crocodile couleront à flots. Il est si bon de pleurer sur le sort des Indiens de l’Amazonie ou des Bushmen du Kalahari. Les bonnes consciences n’hésitent jamais à donner de la voix pour faire croire qu’elles pensent aux autres. Mais nous, nous refusons leur sainte pitié. Nous réclamons la solidarité. Nous appelons au combat. Nous voulons vivre ici. Le soutien de nos compagnons de lutte venus de tout horizon nous donne la force de nous battre. Qu’ils en soient ici remercier. La bataille continue, et nous nous ne pouvons pas la perdre. Seulement, il faut se lever. Et pas à moitié. Il faut s’unir, et sortir nos étendards . Il faut empêcher la construction de cet aéroport de la mort.
Fresque humaine contre Vinci
Le dimanche 10 juillet 2011, au cours du traditionnel pique nique que l’acipa* organise chaque année contre l’aéroport, une fresque humaine a rassemblée quelques 4500 personnes pour former le message : Vinci dégage !
A cette occasion, le journal Ouest France avait écrit l’article suivant :
Il n’est pas loin de midi, dimanche. L’avion géant s’efface du pré, chassé du paysage par quelques milliers de voix qui scandent « Vinci dégage ! » Combien dans la fresque humaine et animée de Vigneux-de-Bretagne ? Se basant sur le nombre de voitures dans les parkings, les opposants au projet d’aéroport annoncent 4 500 personnes à ce moment-là.
La veille, ils en comptaient 5 000 (et les gendarmes 3500) quand sont arrivés Nicolas Hulot et Eva Joly. C’était à l’heure du meeting politique, en présence des leaders nationaux de la gauche non socialiste (lire dimanche Ouest-France). Peu importe les estimations. Le succès de la mobilisation est incontestable. « C’est une réussite, par l’affluence, par l’écho, par la qualité des intervenants et par la curiosité dont ont fait preuve les participants. Nous sortons renforcés et optimistes », estime Julien Durand, porte-parole de la coordination.
« Il s’est passé quelque chose. Le visage de cette lutte est en train de changer. Notre-Dame-des-Landes devient une cause nationale », analyse José Bové, resté tout le week-end auprès des paysans du secteur, qu’il connaît bien. Beaucoup des marcheurs du Larzac, en 1973, sont partis de Loire-Atlantique, avec le leader paysan Bernard Lambert. « Aujourd’hui, en n’acceptant pas que l’on décide à votre place, en refusant le bétonnage au seul profit de la multinationale Vinci, c’est vous qui reprenez le flambeau », lance-t-il, dimanche après-midi, à la foule, appelant au renforcement de la mobilisation. « L’heure est venue de marcher sur Paris. C’est là qu’il faudra arracher la décision. Les paysans du Larzac seront à vos côtés. »
Le grand méchant loup
Les opposants vont avant tout tenter de ralentir l’acquisition des terres par Vinci, voire bloquer celles dont le groupe, retenu pour construire l’aéroport, aura besoin pour les mesures compensatoires environnementales. Et puis maintenir la pression politique sur les dirigeants socialistes. « Ce dossier est une épine dans le pied du PS. Tout est ouvert », dit, José Bové. le député européen affirme en discuter avec les responsables socialistes dans le cadre de la préparation de la présidentielle.
Dans son analyse, l’arrivée du grand méchant loup Vinci en première ligne est plutôt un facteur favorable. « On sait maintenant à qui profite le projet d’aéroport », rigole le moustachu. D’autant qu’avec le témoignage d’une militante russe, en lutte contre un projet d’autoroute Vinci à Moscou, l’image du géant français du BTP sort lessivée du week-end.
Pour autant, les semaines à venir ne s’annoncent pas faciles, a conclu Julien Durand, devant les militants : « Mais notre combat devra s’inscrire dans la non-violence, même s’il ne faut pas avoir peur de franchir la ligne de la pseudo-légalité. »
Marc LE DUC.
Acipa : Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes
Tract de solidarité avec les inculpé-e-s anti-aéroport du 1/12! Soyons présent-e-s le 13/02 (procès)
Article tiré d’indymedia Nantes, le 20 janvier 2012
ILS VEULENT ÉCRASER LA LUTTE PAR LA RÉPRESSION
Le 20 octobre en Loire-Atlantique, une cinquantaine d’opposant.e.s à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes manifestaient devant les locaux de Vinci à Couëron. Après avoir distribué des tracts et tenté de discuter avec les employé.e.s, du fumier a été déversé sur le perron et des œufs remplis de peinture lancés contre la façade.
Ils-elles voulaient dénoncer la destruction des terres agricoles et des habitations, au détriment de l’intérêt collectif, et interpeller Vinci, principal bénéficiaire de ce projet insensé.
A la suite d’une plainte de Vinci, 7 personnes ont été arrêtées à Couëron et Chauvé (Loire-Atlantique).
Alors qu’une simple convocation aurait suffi pour les interroger, ce sont plus de 15 véhicules de gendarmerie et de police qui débarquent sur les lieux, prêts à défoncer portes et fenêtres.
Au cours des interrogatoires, 2 jeunes femmes ont dû se déshabiller pour être photographiées en sous-vêtements sous prétexte d’identification de tatouages. Sur les terres occupées par les opposant-e-s à l’aéroport de Notre-dame-des-Landes, 27 véhicules et un hélicoptère sont venus en force pour rechercher d’autres participant-e-s à l’action.
En fin de journée, 5 paysan-ne-s sont inculpé-e-s de « dégradations commises en réunion » et de « refus de prélèvements d’ADN ». La date du procès est fixée au 13 février 2012.
On constate qu’il y a une volonté de saper la mobilisation paysanne et d’intimider les militant-e-s qui se sont engagé-e-s dans cette lutte.
Cette rafle du 1er décembre n’est que la poursuite d’un acharnement policier contre les opposant-e-s à l’aéroport. D’autres procès sont à venir : pour l’occupation du square Mercoeur à Nantes, le départ de la tracto-vélo et l’action contre la caravane du PS, etc.
La lutte contre l’aéroport n’est qu’un exemple, la répression frappe partout dans l’hexagone : les Conti à Clairoix, les anti-nucléaires à Valognes, les sans-papiers à Calais et à Paris, les faucheurs d’OGM à Colmar.
Alors que les multinationales ne cessent d’accumuler les profits, avec l’aide des politicien-ne-s qui imposent l’austérité et leur désastreuse politique d’aménagement du territoire, la police et la justice intimident et cherchent à casser toute tentative de protestation, de refus ou de résistance.
Soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport !
Soyons présent-e-s au procès du 13 février !
Le procès pouvant être reporté, tenez-vous au courant sur le blog : http://soutieninculpeesnddl.wordpress.com/
contact : csia@riseup.net
Le comité de soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport
Action péage sur l’autoroute Paris-Angers
Article tiré d’indymedia Nantes, le 14 décembre 2011
Récit d’une action péage contre Vinci.
Le 4 décembre 2011, une action péage à prix libre a eu lieu, en soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes. Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne contre Vinci, futur concessionaire del’aéroport, et qui possède, entres autres, 4500 km d’autoroutes sur le territoire français.
Ce jour là, nous fûmes confrontés à la répression policière comme c’est rarement le cas dans ce genre d’actions. Un « cow-boy fringuant de la gendarmerie d’Angers descendit de sa belle C4, agitant en l’air sa matraque télescopique. Face à son comportement menaçant et irresponsable, il fallut écourter l’opération contre Vinci. Nous avons préféré partir plutôt que de répondre à ces provocations étant donné que son collègue n’attendait que ça, jouant avec son apareil photo.
L’Etat dépolyant son arsenal répressif pour protèger Vinci (fichages, arrestations massives, provocations et indimidations policières, procès en cascade…) croit pouvoir nous décourager. Aucontraire, il ne fait qu’accroitre notre détermination et notre rage. Cette action n’est ni la première, ni la dernière ! Partout, amplifions la campagne contre Vinci !
Véolia et Vinci vous remercient de votre participation aux primaires du PS !
A l’occasion du meeting de François Hollande dans le cadre des primaires du PS le 27 septembre dernier à Rennes, nous lancions notre campagne visant à dénoncer la compromission du parti socialiste avec les entreprises Veolia et Vinci. Le parti briguant l’Elysée en 2012 copine financièrement et allègrement avec Veolia comme en témoigne l’attribution de nombreuses concessions pour la distribution de l’eau dans de grandes métropoles et municipalités bretonnes. Avec Vinci comme le montre la remarquable unanimité de la Région Bretagne et des Pays-de-la-Loire, des conseils généraux d’Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique, des mairies de Nantes et Rennes, pour promouvoir coûte que coûte la promotion inutile de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Nous avions porté la contradictions à Nantes lors de la venue de Ségolène Royale le 2 octobre et à Vannes le 5 octobre pendant un débat télévisé en direct.
Plusieurs médias s’en sont fait l’écho : Ouest-France, le Mensuel de Rennes, RKB, RBG, Radio Kerne, Arvorig FM.
Afin de dénoncer cette compromission et les dégâts environnementaux et sociaux qu’elle génère,une vingtaine de militants de Breizhistance-Indépendance et Socialisme se sont rassemblés aujourd’hui, dimanche 9 octobre, devant des bureaux de votes des primaires du PS à Guingamp, à Rennes et à Nantes (Mairie de Chantenay).
Des centaines de tracts pastiches des actionnaires de Vinci et Veolia appelant à voter aux primaires du PS ont été distribués, des banderoles déployées et affiches placardées. Le tout sans entraver aucunement le bon déroulement de ces élections bien entendu.
Si tout s’est passé dans le plus grand calme et en toute sérénité à Guingamp, Nantes et Brest ce fut loin d’être le cas à Rennes (boulevard de la liberté).
Comme seule réponse au débat que nous provoquons sur les problèmes sociaux et environnementaux posés par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes nous n’avons reçu qu’injures et violences de sympathisants et élus socialistes rennais. Nos banderoles apposées contre le grillage de la voie publique ont été arrachées et confisquées, un de nos militants pris à parti et crocheté au col par un « militant » socialiste se faisant appelé Antoine, nous aurons sans doute l’occasion de recroiser cet individu qui à du mal à se maîtriser. Aux multiples quolibets de bas-étages n’ayant pas place dans un débat politique a succédé la comparaison de nos méthodes avec les méthodes fascistes. Enfin que dire de l’attitude calomnieuse de Didier Le Bougeant, conseiller général de Rennes-Centre et vice-président du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine.
Plutôt que d’accepter le débat, en nous tournant les talons il s’est targué d’un « la prochaine fois que vous viendrez, venez avec des bombes aussi » et nous traitant de fascistes. Nous dénoncerons vigoureusement et fermement cette attitude honteuse vis-à-vis de notre engagement politique. Ces propos n’ont pas leur place dans un débat de société et d’environnement, et encore moins quand ils sont tenus par des élus se faisant le chantre de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité.
La réalité c’est que les élus du PS pètent les câbles lorsque l’on rappelle leurs degrés de compromission au service du grand capital et qu’ils ne supportent pas la contradiction. Didier le Bougeant de par son comportement et ses propos indignes en est le témoignage vivant.
Breizhistance Indépendance et Socialisme
Parkings sabotés – Vinci dégage !
Tiré de http://lereveil.ch/contrib/parkings-sabotes-vinci-degage
Action de solidarité avec les occupant-e-s menacées d’expulsion de la ZAD et celles qui luttent contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Dans la nuit de vendredi 30 septembre à samedi 1 octobre, les machines à billets de deux parkings à Lausanne et Nyon ont été sabotées. Dans le même temps, les murs de ces lieux ont reçu des inscriptions diverses telles que « Nous ne nous laisserons pas aménager ! » « Vinci dégage ! » « La ZAD est partout ! »
Ces parkings sont contrôlés par PMS, une société de gestion de parkings qui appartient à Vinci, la plus grande entreprise de construction au monde. Vinci est chargé de mener à bien le projet d’un nouvel aéroport géant à Nantes. Ce projet ignoble et inutile menace toute une zone de bocage au nord de la ville qui est actuellement occupée par des gens en lutte contre ce projet. La série de sabotage des parkings PMS en Suisse romande est un coup porté à l’ogre Vinci ainsi qu’une action de solidarité avec les occupantes de la Zone à Défendre (ZAD) qui risquent d’être expulsées de leurs lieux de vie à l’approche de l’hiver.
[La Roche-sur-Yon] PS Vinci complices – Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Publié sur Le Jura Libertaire le 7 août 2011
La Roche-sur-Yon (Vendée) : la fédération socialiste couverte de tags
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le siège du Parti socialiste a été tagué. L’immeuble de la rue de Verdun a reçu dix impacts d’œufs remplis de peinture verte, avec des inscriptions « PS Vinci complices » ou « Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ».
Sylviane Bulteau, la première fédérale, qui a porté plainte au commissariat de La Roche-sur-Yon, dénonce ces actes de vandalisme, qui « décrédibilisent totalement l’action de ceux qui s’opposent pacifiquement » au projet de nouvel aéroport. Après les incidents vécus à Nantes, la semaine dernière, Jacques Auxiette pointe « un climat délétère » et souhaite que « le droit s’applique de manière sévère ».
Leur presse (Ouest-France.fr), 4 août 2011.
Vendée : action péage contre le projet d’aéroport à NDDL (le 13/08/11)
Le tract de l’action :
Pourquoi cette action de péage gratuit ?
L’autoroute que vous venez d’emprunter est gérée par la société COFIROUTE, filiale du groupe VINCI, un des leaders mondiaux des travaux publics et de l’aménagement de l’espace.
Parmi toutes les nuisances occasionnés par ce groupe, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au Nord-Ouest de Nantes, est fortement contesté, depuis longtemps, par une partie des habitants de cette région de bocages (2000 hectares de terres agricoles), ainsi que par diverses associations écologistes, partis politiques ou syndicats. Ce projet de destruction d’un site naturel exceptionnel financé par les ressources publiques est cependant soutenu entre autres par J.M. Ayrault, maire de Nantes, membre du P.S. Une des raisons évoquées pour mener à bien cette ultime bétonnage de la nature est le soit-disant nécessaire « désengorgement » d’un premier aéroport, situé au sud de Nantes, ce qui est mensonger car cet aéroport est en partie sous-exploité.
La spécialité de Vinci est de spéculer sur nos déplacements sur le territoire. Leurs méthodes : expulser les gens des quartiers et des campagnes afin de bétonner et aseptiser nos espaces et nos vies, ainsi ils nous vendent le mythe du progrès.
Vinci voit ce type de projet comme une vitrine pour son image de marque, ses actionnaires et ses profits boursiers. Mais leur but propre est de concrétiser les projets de l’Etat de quadrillage et de contrôle de la société via la maitrise de l’espace, de nos espaces.
L’action qui est menée aujourd’hui rejoint de nombreuses autres actions menées durant ce week-end pour signifier aux groupes capitalistes, et aux politiciens qui les soutiennent, qu’il n’est pas question de les laisser prospérer davantage, mais plutôt de les mettre hors d’état de nuire.
Des indiens du bocage
Occupation d’un chantier de Vinci
Publié sur indymedia nantes le dimanche 12 juin 2011 –
C’était vendredi dernier, le 10 je crois, et on s’est retrouvéEs à une soixantaine pour aller occuper un chantier de Vinci.
D’abord on s’est occupéEs des vilaines caméras autour du chantier, on les a coiffées de jolis sacs poubelles et on a trouvé qu’elles étaient plus à leur place. Pour une qui se trouvait haut, on a eu recours à un sac muni de ballons gonflés à l’hélium. On a un peu galeré à le guider dans la bonne direction, mais avec une perche et en le retenant avec un fil, il est arrivé à destination. Un peu grâce à la copine qui est montée au poteau parce qu’en fait ça marchait pas super bien.
Ensuite, le chantier. On est entré dans le chantier du centre ville, vous savez, celui qui est en face de la place du Bouffay. La porte était grande ouverte. L’autre porte aussi était grande ouverte. Le chef de la sécurité a voulu parler au responsable, on lui a dit que c’était lui le responsable, et puis on lui a serré la main. Nous, on était pas venu pour l’embêter lui. On était venu pour embêter Vinci. Pourquoi ? Bah, on trouve que quand il s’agit d’embêter les grandes entreprises capitalistes on a toujours raison. Et puis un chantier qui s’arrête, c’est beau. Mais là, c’était pas seulement pour ça. C’est aussi parce que Vinci construit l’aéroport de Notre-Dame des Landes et puis parce qu’ils ne sont pas trop correct avec nos amiEs qui luttent à Khimki et puis parce que quand il y a un mauvais coup, et que des gens veulent bétonner des trucs pour la gloire du capital, du contrôle social et de la rentabilité économique, on a remarqué que Vinci n’était jamais très loin. Et puis aussi, c’est parce qu’on a vu que plusieurs campagnes se lançaient contre Vinci et qu’on avait envie de participer.
Donc on arrive dans le chantier et on voit un responsable et puis quelques personnes qui maniaient un tractopelle, mais à part ça, il n’y avait pas trop de monde. En fait c’était déja la fin du vendredi après-midi et beaucoup d’ouvrières et d’ouvriers étaient déjà parties. On a quand même discuté avec une ou deux personnes. Des flics municipaux commençaient à rappliquer, mais nous on s’en fichait, parce qu’on a pas peur et qu’on sait qu’on a raison. En fait, on s’en fichait surtout parce qu’illes étaient pas vraiment nombreuxes parce que sinon on a quand même un peu peur. On a encore discuté un peu (pas avec les flics, hein, c’est pas nos amiEs) et puis on est parti tranquilement. En tout on a dû rester une demi-heure. On a distribué un petit tract aux ouvriers et aux passantEs mais je l’ai pas sur moi. Si je le retrouve, je vous le montrerai dans les commentaires.
Et puis si vous voulez, vous pouvez faire pareil que nous parce qu’on s’est bien amuséEs.
Vu en se promenant : une caméra de vidéosuveillance entre Bouffay et Duchesse empêchée de nuire.
Solidarité avec la Z.A.D.
Vu sur indymedia Bordeaux
Vinci aménage, construit des cellules et des logements sinistres, accompagnés des nécessaires parkings pour ces bagnoles qui emportent ceux qui ne sont pas incarcérés au boulot, au supermarché, à l’aéroport; celui-là même qui leurs permet de s’envoler là où l’euro est plus précieux.
C’est en ce moment, à Notre-Dâme des Landes (44) que Vinci nous prépare un aéroport « éco-labélisé » (?) dans une zone désormais en résistance: la Z.A.D.
Vinci est partout, mais nous aussi. Et dans la nuit de mercredi à jeudi, à Bègles (33), le chantier d’un parking est investi, cables coupés, moteurs pourris et murs marqués.
La solidarité sabote
VINCI FOND, FOND, FOND !