Véolia et Vinci vous remercient de votre participation aux primaires du PS !
A l’occasion du meeting de François Hollande dans le cadre des primaires du PS le 27 septembre dernier à Rennes, nous lancions notre campagne visant à dénoncer la compromission du parti socialiste avec les entreprises Veolia et Vinci. Le parti briguant l’Elysée en 2012 copine financièrement et allègrement avec Veolia comme en témoigne l’attribution de nombreuses concessions pour la distribution de l’eau dans de grandes métropoles et municipalités bretonnes. Avec Vinci comme le montre la remarquable unanimité de la Région Bretagne et des Pays-de-la-Loire, des conseils généraux d’Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique, des mairies de Nantes et Rennes, pour promouvoir coûte que coûte la promotion inutile de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Nous avions porté la contradictions à Nantes lors de la venue de Ségolène Royale le 2 octobre et à Vannes le 5 octobre pendant un débat télévisé en direct.
Plusieurs médias s’en sont fait l’écho : Ouest-France, le Mensuel de Rennes, RKB, RBG, Radio Kerne, Arvorig FM.
Afin de dénoncer cette compromission et les dégâts environnementaux et sociaux qu’elle génère,une vingtaine de militants de Breizhistance-Indépendance et Socialisme se sont rassemblés aujourd’hui, dimanche 9 octobre, devant des bureaux de votes des primaires du PS à Guingamp, à Rennes et à Nantes (Mairie de Chantenay).
Des centaines de tracts pastiches des actionnaires de Vinci et Veolia appelant à voter aux primaires du PS ont été distribués, des banderoles déployées et affiches placardées. Le tout sans entraver aucunement le bon déroulement de ces élections bien entendu.
Si tout s’est passé dans le plus grand calme et en toute sérénité à Guingamp, Nantes et Brest ce fut loin d’être le cas à Rennes (boulevard de la liberté).
Comme seule réponse au débat que nous provoquons sur les problèmes sociaux et environnementaux posés par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes nous n’avons reçu qu’injures et violences de sympathisants et élus socialistes rennais. Nos banderoles apposées contre le grillage de la voie publique ont été arrachées et confisquées, un de nos militants pris à parti et crocheté au col par un « militant » socialiste se faisant appelé Antoine, nous aurons sans doute l’occasion de recroiser cet individu qui à du mal à se maîtriser. Aux multiples quolibets de bas-étages n’ayant pas place dans un débat politique a succédé la comparaison de nos méthodes avec les méthodes fascistes. Enfin que dire de l’attitude calomnieuse de Didier Le Bougeant, conseiller général de Rennes-Centre et vice-président du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine.
Plutôt que d’accepter le débat, en nous tournant les talons il s’est targué d’un « la prochaine fois que vous viendrez, venez avec des bombes aussi » et nous traitant de fascistes. Nous dénoncerons vigoureusement et fermement cette attitude honteuse vis-à-vis de notre engagement politique. Ces propos n’ont pas leur place dans un débat de société et d’environnement, et encore moins quand ils sont tenus par des élus se faisant le chantre de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité.
La réalité c’est que les élus du PS pètent les câbles lorsque l’on rappelle leurs degrés de compromission au service du grand capital et qu’ils ne supportent pas la contradiction. Didier le Bougeant de par son comportement et ses propos indignes en est le témoignage vivant.
Breizhistance Indépendance et Socialisme
Action contre Vinci, le nucléaire et son monde
Ici comme ailleurs, quelques grains de sables sur les rails du train-train…
…
Dans la nuit de Jeudi à Vendredi, l’agence Vinci Park d’Ixelles (Bruxelles) a été attaquée.
Les fils de la caméra de surveillance ont été coupés, les serrures de l’entrée remplies de colle et une chaîne à été cadenassée pour bloquer les portes. Des affiches ont également été collées sur toute la vitrine avec le texte qui suit:
AVIS AUX EMPLOYES DE VINCI
Ce matin, vous débuterez votre travail avec quelques minutes de retard.
Ce charmant boulot qui consiste à se promener, à longueur de journées, dans les rues du quartier à la recherche de stationnements impayés ou de disques bleus expirés.
Ce geste quotidien devenu banal : Une ou deux phots et hop ! le ticket est imprimé et vient se glisser délicatement sous les essuies glaces.
« Il faut bien manger » ; « Si c’est pas moi, quelqu’un d’autre le fera » ;…
C’est aussi ce que répondent les contrôleurs, flics ou matons !
Est-ce que la seule solution pour survivre dans ce monde se limite à accepter de porter l’uniforme (quelque soit sa couleur) et de faire le flic ?
Et où vont toutes ces thunes amassées avec tant de bonne volonté ?
Dans les poches de Vinci ! Pardi !
Vinci qui se réclame d’être le « premier groupe mondial de construction-concession »
Vinci qui bétonne nos vies main dans la main avec les Etats dictatoriaux comme démocratiques et y construit aussi bien des ouvrages gigantesques, que des installations nucléaires des prisons ou des centres fermés pour sans-papiers.
Vinci qui cherche à imposer par la force ses projets mais qui se retrouve confronté à des luttes un peu partout :
Contre le projet ITER de fusion nucléaire en France, les mines d’Uranium au Niger, l’autoroute Moscou-St Petersburg, la LGV (Ligne Grande Vitesse Sud Europe Atlantique, l’aéroport International de Nantes à Notre Dame des Landes…
Par exemple aujourd’hui, un train de déchets nucléaires traverse la France et l’Allemagne. Il se retrouve confronté sur sa route à toute une série d’actes de résistance et de sabotages.
Cela nous concerne aussi parce que Vinci fait partie de ces entreprises qui jouent avec nos vies et les pourrissent.
Parce que nous ne voulons pas ni du nucléaire, ni du monde qui va avec et que nous sommes solidaires de toutes les luttes à son encontre.
Peut-être bien que toi aussi, tu pourrais déserter ton boulot
(et au passage cracher sur ton patron !)
Parkings sabotés – Vinci dégage !
Tiré de http://lereveil.ch/contrib/parkings-sabotes-vinci-degage
Action de solidarité avec les occupant-e-s menacées d’expulsion de la ZAD et celles qui luttent contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Dans la nuit de vendredi 30 septembre à samedi 1 octobre, les machines à billets de deux parkings à Lausanne et Nyon ont été sabotées. Dans le même temps, les murs de ces lieux ont reçu des inscriptions diverses telles que « Nous ne nous laisserons pas aménager ! » « Vinci dégage ! » « La ZAD est partout ! »
Ces parkings sont contrôlés par PMS, une société de gestion de parkings qui appartient à Vinci, la plus grande entreprise de construction au monde. Vinci est chargé de mener à bien le projet d’un nouvel aéroport géant à Nantes. Ce projet ignoble et inutile menace toute une zone de bocage au nord de la ville qui est actuellement occupée par des gens en lutte contre ce projet. La série de sabotage des parkings PMS en Suisse romande est un coup porté à l’ogre Vinci ainsi qu’une action de solidarité avec les occupantes de la Zone à Défendre (ZAD) qui risquent d’être expulsées de leurs lieux de vie à l’approche de l’hiver.
Le juteux business des sociétés d’autoroutes
Publié sur www.bastamag.net le 1er février 2011
Malgré les promesses du Grenelle de l’environnement, près de 1.000 kilomètres d’autoroutes supplémentaires vont être construits. Et plus de 8 milliards d’euros investis par l’État pour ces futurs projets. Une bonne nouvelle pour les géants du BTP et sociétés d’autoroutes, qui cultivent secrets tarifaires et bénéfices juteux. Enquête sur un jackpot qui profite à quelques entreprises.
« Vous vous rendez compte ? Un kilomètre d’autoroute, ce sont 10 hectares de terre sacrifiés. Avec le projet de l’A45 entre Lyon et Saint-Étienne, 400 hectares de zones fruitières, maraîchères, viticoles ou naturelles protégées vont être amputées. » Noël Collomb est en colère contre un projet autoroutier, doublon d’une autoroute existante – l’A47 – et longée par une liaison ferroviaire. Co-président de l’association Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais, Noël a fait de la lutte contre l’autoroute son cheval de bataille quotidien. À l’entrée de son village, Taluyers, aux portes des monts du Lyonnais, un panneau municipal donne le ton : « Bienvenue dans notre commune, opposée à l’A45 et au contournement autoroutier de Lyon ». 109 autres communes de l’Ouest lyonnais favorables à une alternative aux contournements autoroutiers de Lyon arborent, elles aussi, ce panneau.
« Le projet de l’A45 relève de choix politiques à court terme d’une incohérence totale », critique l’ancien élu local. L’avant-projet de Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) rendu public le 27 janvier 2011 par Nathalie Koszciusko-Morizet, la nouvelle ministre de l’Écologie, n’a pas de quoi le rassurer. Ce document prospectif prévoit 732 kilomètres d’autoroutes supplémentaires en France, qui viendront s’ajouter aux quelque 10.000 km existants. 287 km déclarés d’utilité publique restent également à construire. Soit au total une augmentation de près de 10%, alors que la France possède déjà le plus grand réseau autoroutier d’Europe. Au cœur des 200 pages du rapport du SNIT, on retrouve la mention de l’A45 « dont la réalisation s’inscrit dans la nécessaire continuité de l’État ». Et l’esprit du Grenelle dans tout ça ?
Vive le Grenelle… des autoroutes !
« Le changement de paradigme » prôné par le Grenelle de l’environnement, les opposants à l’A45 n’y croyaient pas vraiment. « Le Grenelle propose une rupture (…) La priorité ne sera plus au rattrapage routier mais au rattrapage des autres modes de transports », affirmait Nicolas Sarkozy en 2007. On se souvient aussi de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, déclarant : « On n’augmentera plus la capacité routière (…) sauf intérêt local, enjeux de congestion ou de sécurité. » Quatre ans plus tard, grâce à cette série d’exceptions, on a plutôt l’impression de vivre un Grenelle des autoroutes. Augmentation de 10% de la pieuvre autoroutière, report d’une taxe poids lourds censée financer les infrastructures ferroviaires, autorisation donnée aux méga camions de 44 tonnes de circuler sur les routes françaises… Chez les lobbys du BTP et des transports routiers, c’est Noël tous les jours !
À compter du 1er février 2011, les prix aux péages vont augmenter de 2,24% en moyenne. Dans un entretien au Figaro, Jean-François Roverato, président de l’Association professionnelle des autoroutes et ouvrages routiers , dénonce un « prélèvement sur la route au profit du rail ». L’Etat finance les lignes déficitaires de la SNCF par une taxe aux péages des autoroutes, contrepartie négociée lors de la privatisation en 2005. Cette taxe représente seulement 0,32% sur les 2,24% d’augmentation annoncés, soit 35 millions d’euros. Et les 1,92% restants ? Des centaines de millions d’euros qui iront directement dans les poches des sociétés d’autoroutes. Un montant que Jean-François Roverato, également numéro un du groupe Eiffage, qui gère en concession les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR), s’abstient de préciser.
Des profits illimités
Comprendre la logique des tarifs pratiqués par les concessionnaires d’autoroutes relève du parcours du combattant. L’ancien premier président de la Cour des comptes, Philippe Séguin, s’y est essayé. En 2009, dans un croustillant rapport, il critique les pratiques consistant à concentrer les hausses de tarifs sur les tronçons ou trajets les plus fréquentés. « Un surplus de recettes de 1% [qui] représente, à titre indicatif, quelque 60 millions d’euros par an pour les six sociétés » selon le rapport. Des pratiques contestables dans un contexte où il n’existe pas de critères de limitation des profits des sociétés d’autoroutes.
Résultat ? Les 6 sociétés d’autoroutes françaises – APRR, ASF, Cofiroute, Escota, Sanef, SAPN – se portent plutôt (très !) bien avec un chiffre d’affaires en 2010 dépassant les 8 milliards d’euros. La part des recettes de péages dans ce chiffre d’affaires est conséquente. Si l’on se réfère au rapport financier 2009 de la société APRR, les recettes des péages représentent 82% du chiffre d’affaires. Les revenus annuels du directeur général délégué d’APRR ne sont pas en reste : 430.000 euros en 2009. Même constat à Cofiroute, dont les recettes de péages ont progressé de 5% entre 2008 et 2009. Résultat ? Les actionnaires ont empoché plus de 42 millions d’euros de dividendes en avril 2010.
Les trois grandes sociétés d’autoroutes françaises (Cofiroute, Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, Autoroutes du Sud de la France) ont réalisé en 2009 un bénéfice cumulé de 1,29 milliard d’euros. Cofiroute, filiale du groupe Vinci, au chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros, réalise un taux de profit de 24% [1] ! Avec une hausse des tarifs des péages entre 9,7% et 18 % de 2004 à 2010, ces résultats ne sont pas étonnants. « Nous sommes des collecteurs d’impôt à notre corps défendant », s’indigne pourtant Jean-François Roverato. En 2005, les autoroutes ont surtout été privatisées (et bradées à 14 milliards d’euros au lieu de 24 milliards, selon la Cour des comptes) au moment où elles devenaient des « vaches à lait », selon les termes du Canard enchaîné. Avec un paradoxe : « Plus elles sont amorties, plus elles coûtent cher ! »
Un cadeau de 2 milliards
Quand Philippe Séguin a tenté de procéder à une analyse détaillée et par société de l’origine des augmentations de recettes, il raconte s’être heurté à « des difficultés dans le cadre de son contrôle, notamment au moment de la contradiction et en particulier avec le ministère chargé des Transports ». Autrement dit, Jean-Louis Borloo. C’est ce même ministre qui, début 2010, offre un an supplémentaire de concession à ASF, Cofiroute et Escota, toutes trois filiales du groupe Vinci. En prolongeant la concession aux environs de 2030, « ces entreprises n’auront plus un sou de dette et tout ira donc dans la poche des actionnaires », note l’hebdomadaire Marianne.
Comment Jean-Louis Borloo justifie t-il ce cadeau estimé à 2 milliards ? Au nom de l’écologie ! Plus d’un milliard de travaux seront réalisés en contrepartie par les sociétés d’autoroutes pour protéger, préserver, sauvegarder, assure son ministère. Au programme : « l’éco-rénovation des aires de repos », « des parkings de co-voiturage »… mais surtout, un investissement massif dans des péages automatiques. Sur les 420 millions d’euros engagés par exemple par ASF dans ce programme, 84 vont à la mise en place de télépéage sans arrêt et 17 à la protection de la biodiversité… L’argument ? En s’arrêtant moins, on crée moins de bouchons et on réduit les émissions de CO2… Et du même coup les effectifs. En sacrifiant les emplois sur l’autel de pseudo « engagements verts », la tentative de tour de passe-passe de Borloo atteint ses limites.
Doubler le trafic à tout prix
À Taluyers, les militants opposés à l’A45 n’ont aucune envie de se laisser berner. Pour eux, l’enveloppe dédiée aux nouvelles autoroutes, 8,4 milliards d’euros pour 732 km – soit 11,5 millions d’euros par kilomètre – est sous-évaluée. « En comparaison, le projet A45 a été chiffré à hauteur de 34 millions d’euros par kilomètre, par le gouvernement Raffarin en 2003. » La conclusion de Noël Collomb est sans appel : ces 8 milliards d’euros sont « des subventions d’équilibre destinées à aider les sociétés autoroutières à financer ces projets, et ce sont les collectivités territoriales qui vont être ponctionnées ».
Des largesses qui, en période de pénurie budgétaire, ne laissent pas d’étonner. Sans compter que l’équilibre financier de chaque nouvelle autoroute est souvent atteint au prix d’une surévaluation de trafic qui peut atteindre 50% du trafic réel. A’Lienor, par exemple, concessionnaire de l’autoroute Pau-Langon, estime que cette section ne sera rentable que si le trafic atteint 14.000 véhicules par jour en 2020, contre 7.500 véhicules/jour actuellement. Même synopsis farfelu pour le projet de l’A45 : le dossier d’enquête préalable table sur l’hypothèse qu’avec la construction de cette nouvelle autoroute, 40% des voyageurs en train reprendraient leur voiture. Miser sur le report du trafic ferroviaire vers la route, ce n’est pas vraiment Grenello-compatible !
« L’autoroute, ça déménage un territoire »
« Les membres du gouvernement affirment que pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, il faut les soustraire à leur dépendance au pétrole et développer les transports en commun », rappelle Noël Collomb. Au bout du compte, la déclaration d’utilité publique de l’A45 a été signée par Jean-Louis Borloo en juillet 2008. Les promesses du Grenelle, elles, se sont envolées. Face à une concertation qualifiée de « cosmétique », le réseau Stop-Autoroutes a été lancé en octobre 2010. Les associations membres assurent qu’elles « s’opposeront avec pugnacité aux inaugurations de nouvelles autoroutes prévues et participeront avec ténacité aux débats publics locaux ».
À Taluyers, on ne se résigne pas, loin de là. « Pour nous, la priorité doit être donnée à une politique d’aménagement du territoire qui rapproche le domicile du lieu de travail, explique Noël Collomb. L’autoroute, ça n’aménage pas un territoire, ça le déménage ». À table, les militants réunis discutent du besoin de développer l’agriculture et le commerce local, de promouvoir les moyens de transports collectifs ou bien encore d’encourager le ferroutage sur les longues distances. Et si certains les accusent de vouloir protéger leur jardin et leurs beaux monts du Lyonnais, alors ils se verront répondre que leur jardin, c’est aussi la planète : « De nouvelles autoroutes, ni ici ni ailleurs ».
Sophie Chapelle
[La Roche-sur-Yon] PS Vinci complices – Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Publié sur Le Jura Libertaire le 7 août 2011
La Roche-sur-Yon (Vendée) : la fédération socialiste couverte de tags
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le siège du Parti socialiste a été tagué. L’immeuble de la rue de Verdun a reçu dix impacts d’œufs remplis de peinture verte, avec des inscriptions « PS Vinci complices » ou « Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ».
Sylviane Bulteau, la première fédérale, qui a porté plainte au commissariat de La Roche-sur-Yon, dénonce ces actes de vandalisme, qui « décrédibilisent totalement l’action de ceux qui s’opposent pacifiquement » au projet de nouvel aéroport. Après les incidents vécus à Nantes, la semaine dernière, Jacques Auxiette pointe « un climat délétère » et souhaite que « le droit s’applique de manière sévère ».
Leur presse (Ouest-France.fr), 4 août 2011.
Cancer du bitume: la «faute inexcusable» d’Eurovia examinée en appel à Lyon
JUSTICE – La cour d’appel de Lyon va se pencher vendredi sur le recours de l’entreprise…
La cour d’appel de Lyon va examiner vendredi le recours de l’entreprise de travaux publics Eurovia qui avait été reconnue coupable en 2010 de «faute inexcusable» par le Tribunal des affaires sociales (Tass) de Bourg-en-Bresse dans la mort il y a trois ans d’un ouvrier du bitume.
En mai 2010, pour la première fois en France, le Tass de Bourg-en-Bresse avait reconnu «la faute inexcusable» de cette filiale du groupe Vinci dans le cas d’un ouvrier de 56 ans décédé d’un cancer de la peau. La sécurité sociale avait qualifié son cancer de maladie professionnelle mais l’avait attribué «à l’exposition aux UV solaires», a précisé mercredi une porte-parole d’Eurovia. Le tribunal «a pu trouver que la conjonction de projections, voire d’inhalations, du bitume avec les UV favorisait soit le risque né des UV, soit le risque né du bitume». Il y a donc une «faute inexcusable de la part d’Eurovia», avaient estimé les magistrats dans leur délibéré.
Un embryon de jurisprudence
L’entreprise de travaux publics avait immédiatement fait appel de la décision, estimant que «ce jugement (allait) à l’encontre des études les plus récentes, qui ont conclu à l’absence de lien entre le bitume et toutes formes de cancer». «Depuis 20 ans, toutes les études internationales convergent» dans ce sens, a réaffirmé à l’AFP la représentante de l’entreprise.
L’affaire avait débuté à la suite du décès, le 3 juillet 2008, de José-Francisco Serrano Andrade, ouvrier spécialisé dans l’épandage du bitume et du macadam sur les routes et autoroutes, atteint d’un cancer qui s’était déclaré sur le visage.
L’audience de vendredi «est importante», selon le défenseur de la famille Andrade, Me Jean-Jacques Rinck: «Avec la décision du Tass de Bourg, nous avons un embryon de jurisprudence. Mais si la cour d’appel de Lyon confirme le jugement, ce sera une bombe atomique, parce que le bitume est épandu sur la planète entière, sauf en Amérique et en Allemagne», ce que conteste Eurovia, d’après qui les USA sont le plus gros consommateur mondial et l’Allemagne le plus important en Europe.
Des indemnisations à la clé
La reconnaissance d’une faute inexcusable permet «l’indemnisation» des ayants droit, mais surtout «on obtiendra justice pour lui (M. Andrade) et ses copains», a ajouté l’avocat. La faute inexcusable sanctionne la responsabilité d’un employeur qui a manqué à une obligation de résultat de sécurité, selon Me Rinck.
Une autre affaire pour faute inexcusable doit être jugée en appel à Aix-en-Provence, concernant la même entreprise, relaxée en première instance. Parallèlement, trois plaintes pour «crime d’empoisonnement» ont été déposées contre Eurovia-Vinci, Jean Lefèbvre (autre filiale de Vinci) et la DDE du Doubs devant les parquets de Bourg-en-Bresse, Orléans et Montbéliard (Doubs) par la famille Andrade et deux autres familles de victimes.
Du poison
«On vend un produit qui est un poison, tout le monde sait que c’est un poison et personne ne fait rien», a estimé Me Rinck. Le bitume, substance composée d’un mélange d’hydrocarbures, provient presque exclusivement de la distillation des pétroles bruts. Plusieurs pays européens reconnaissent le cancer de la peau lié à l’utilisation de bitume comme une maladie professionnelle.
Selon la CGT, 80.000 ouvriers seraient en contact de façon plus ou moins prolongée avec le bitume, alors que les ouvriers du BTP détiennent le record des accidents du travail mortels.
KHIMKI : un 14 juillet contre les petits soldats russes de Vinci
Vu sur Les liquidateurs du vieux monde.
juillet 24, 2011, par deselectronslibres
Vinci degage!
En 2007 est lancée une campagne populaire dans la banlieue nord de Moscou contre le projet de construction d’une nouvelle autoroute Moscou – Saint Petersbourg, qui doit traverser la forêt millénaire de Khimki.
Le projet collossal a pour objectif affiché de désengorger Moscou et de relier l’aéroport de Sheremetyevo à la capitale. Le tronçon sera responsable du massacre de 144 hectares de forêt et coûtera plusieurs milliards de roubles. Le projet de construction est confié à l’entreprise française VINCI, qui par le biais de sa filiale EUROVIA, crée la SARL Severo-Zapadnaïa kontsessionnaïa kompania (SZKK) chargée de réalisée les travaux sur place, avec le soutien de la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), de la Banque mondiale, de la Banque européenne d’investissement et de Coface France.
En 2009, malgré quelques oppositions à la mairie de Moscou, Poutine ordonne le reclassement du territoire de la forêt en terrain constructible. En juillet 2010, la coupe commence sans autorisation, réalisée par la SARL Teplotekhnik. C’est à ce moment que les habitants de Khimki et leurs soutiens installent un camp dans la forêt de Khimki et engagent une lutte acharnée et quotidienne contre la destruction des arbres.
Les autorités locales négligent les expertises et ignorent la gronde. Des aggressions sont commises à l’encontre des activistes et journalistes qui dénoncent le projet : « Le journaliste local Mikhaïl Beketov a été mutilé et abandonné dans la rue en 2008. Il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales et amputations le laissant gravement handicapé. Le lendemain de l’aggression, le collaborateur d’un journal local Sergueï Protazanov est également mutilé, avant d’être assassiné. En 2009, le militant pour les droits de l’Homme Albert Ptchelintsev est kidnappé à Khimki en plein jour et atteint d’un coup d’arme automatique à la bouche. Il survit mais perd l’usage de la parole. Le journaliste local Anatoly Iourov est aggressé à plusieurs reprises, dont une fois à l’aide de plusieurs coups de couteau. Le militant local Vitaly Kapytsev échappe à une tentative d’étranglement et à un attentat à la bombe à son domicile. La militante Evguenia Tchirikova échappe également à une tentative d’assassinat en 2010. Les habitants de Khimki défendant leur forêt deviennent les cibles des provocations policières et des attaques d’“inconnus”, ils sont brutalement arrêtés lors des manifestations, torturés dans les bureaux de police, le feu est mis à leur voitures et à leurs maisons. » Le 23 juillet 2010 dans la nuit, une cinquantaine de fascistes masqués attaquent le camp de Khimki. À la suite d’une manifestation et d’échauffourées le 28 juillet 2010 devant la mairie de Khimki, les activistes antifascistes Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov sont arrêtés et emprisonnés, avant d’être remis en liberté en octobre 2010.
À la suite de ces événements, beaucoup de militants locaux ont peur de s’engager davantage, mais la lutte reste vive. Quotidiennement, des activistes mènent des actions contre le chantier de construction.
Momentanément suspendu suite aux violentes protestations des activistes, le chantier de 5,6 milliards d’euros reprend en décembre 2010 et conserve le tracé initial. Le renoncement au projet aurait pu coûter 85 millions d’euros de pénalité à la Russie pour rupture de contrat. Poutine vient platement s’excuser de ce retard auprès du vice-président de l’entreprise Vinci Yves-Thibault de Silgy lors de son déplacement au salon du Bourget le 27 juin 2011.
Lors d’une action de blocage des pelleteuses du chantier le 14 juillet 2011 menée par une douzaine de militants, les agents de sécurité (ЧОП « Витязь ») en charge de la surveillance des véhicules de chantier se montrent extrêmement violents à l’égard des activistes, prétextant une attaque nocturne sur l’un de leurs véhicules. Cette violence n’a pourtant rien d’inhabituel pour les activistes de Khimki.
Les images suivantes rapportent un témoignage du quotidien :
Voir également les rapports et vidéos publiés sur les sites locaux :
www.polit.ru/article/2011/07/15/himki_foto/
Ce que les activistes français devraient noter, c’est l’implication encore une fois de VINCI dans la réalisation d’un projet impopulaire et contraire aux libertés et à la protection de l’environnement.
Rappelons, entre autres projets juteux (dizaines de centres commerciaux, de stades, de ports, de métros, d’autoroutes, de ponts et de tunnels à travers le monde), que VINCI est responsable ou participe à la réalisation des centres pénitentiaires de Baie-Mahault (Guadeloupe) et de Remire Montjoly (Guyane Française), des barrages d’Ertan et de Xiaolangdi (Chine), de Melado (Chili) et Zimapan (Mexique), de plusieurs centrales thermiques au Pakistan, en Égypte, à Sumatra, en Nouvelle Calédonie et au Vietnam, de la centrale nucléaire de Daya Bay (Chine), du laboratoire d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure (France), de réservoirs d’hydrocarbures en Égypte, au Nigéria, en Algérie, au Mexique et aux Émirats Arabes Unis, des aéroports de Casablanca (Maroc), Tripoli (Libye), Dammam (Arabie Saoudite), Karachi (Pakistan), Pochentong (Cambodge) et Notre Dame des Landes (France)…
Et c’est sans compter les projets en cours comme la centrale nucléaire de Taishan (Chine), le réacteur EPR de Flamanville (France), le complexe touristique pour riches de Dahlak Island (Érythrée), les stations de pompage de pétrole Al Gardabiya Assdada (Libye) et Doha Pumping Station (Qatar), le cinéma 3D du président mégalomane turkmène Gurbanguly Berdimuhamedov à Ashgabat ou le sarcophage de Tchernobyl !
Autant dire que VINCI et ses dirigeants ne se soucient guère de l’endroit où ils posent leurs cubes de béton. La destruction méthodique de la nature est leur domaine de prédilection, la collaboration avec les pouvoirs mafieux leur ligne de conduite et le mépris pour les populations locales leur moyen de défense.
Par ailleurs, VINCI a des intérêts également dans les centres de rétention de Marseille et Roissy, dans lesquelles intervient sa filiale GTM Multiservices ou dans celui de Lille que sa filiale SOGEA Caroni a participé à construire.
VINCI, parce qu’il est un vautour parmi les plus avides, mérite une vaste campagne de dénonciation et de lutte !
Sites des activistes de Khimki :
Action contre Vinci et en solidarité avec les défenseurs de Khimki
Le 26 août 2010, le président russe Medvedev cédait aux pressions et interrompait le chantier de l’autoroute entre Moscou et Saint Petersbourg, qui prévoyait de dévaster des centaines d’hectares de la forêt de Khimki. Les activistes locaux ont alors senti le goût de la victoire, qui leur a été volée quelques mois plus tard, lorsque le président, comme toujours influencé par l’oligarchie corrompue, a décidé de reprendre les travaux de l’autoroute.
La lutte pour la forêt de Khimki, contre le projet d’autoroute et contre la corruption qui gangrène la société russe a donc repris de plus belle, se poursuivant jusqu’à aujourd’hui avec une ardeur admirable. Mais cette lutte rencontre une opposition farouche et souvent violente des autorités, des forces de police, de la sécurité privée du chantier et des fascistes…
L’entreprise Vinci, chargée de mener à bien le projet contre une manne de 1,5 milliard d’euros pour le seul tronçon qui défigure Khimki, est directement impliquée dans cette nouvelle tentative de la part des autorités russes d’écraser la population et de lui imposer encore une fois des décisions iniques.
L’entreprise Vinci, à force de déposer ses merdes tout autour du monde, et particulièrement là où les droits et libertés de la population sont baffoués, doit s’attendre à ce que notre colère grandissante se dirige un peu plus chaque jour contre elle.
Les projets en béton armé de Vinci, sponsorisés et financés par le capitalisme, doivent rencontrer, partout où ils cherchent à sortir de terre, notre rage sans concession.
C’est donc en solidarité avec les copains et copines russes que nous sommes allés, dans la nuit du 26 août, coller sous les fenêtres du siège de Vinci, à Rueil-Malmaison, un petit message à son attention : FORET DE KHIMKI, AEROPORT DE NANTES VINCI DEGAGE !
En vidéo : http://rutube.ru/tracks/4762959.html?v=581a020d86a8b68c81ef615f8cbbc61c
Des relais de la lutte contre Vinci en France
26 août : journée d’action pour Khimki (et contre Vinci)
Les luttes en faveur de l’environnement, à Notre Dame des Landes, au val de Suze, à Khimki ou ailleurs, s’inscrivent dans un combat plus large contre le carnage capitaliste. Partout, des entreprises affairistes et corrompues telles que Vinci participent à bétonner la nature et transformer notre monde en immense surface bitumée.
Les contrats de plusieurs millions d’euros passés entre les Etats et les entreprises de construction sont des éléphants blancs, des projets colossaux dont la première visée est de remplir de pognon les poches des représentants de chaque partie. L’intérêt des populations, de tous ceux qui vont voir leurs villages, leurs forêts et leurs jardins défonçés au buldozer, ne prime jamais sur ceux des escrocs qui nous écrasent.
En Russie, les défenseurs de la forêt de Khimki se battent corps et âme depuis plusieurs mois contre le grotesque projet d’autoroute qui doit relier Moscou à son aéroport et à Saint Peterbourg. Certains journalistes ont payé de leur vie d’avoir témoigné de cette lutte. Nombre d’activistes ont pris des coups et sont passés par les cellules du MVD, mais continuent sans relâche d’interrompre le travail quotidien des buldozer et des pelleteuses du chantier.
Le 26 août, ils appellent à des actions de solidarité au niveau international. Pour Khimki, mais aussi pour toutes les luttes similaires engagées ici ou là contre les horribles projets du capitalisme. En France, ces actions devraient pouvoir mettre en exergue le rôle odieux joué dans la plupart de ces projets par l’entreprise Vinci, afin que chacun sache combien celle-ci participe à rendre notre monde invivable.
Voici l’appel lancé par les copains/copines de Khimki :
Chers amis !
Le 26 août, un an aura passé depuis que le président Dimitri Medvedev a interrompu la construction du tronçon d’autoroute passant dans la forêt de Khimki.
Ce fut une des plus grosses victoires des écologistes et plus largement de la société civile russe de ces dernières années.
Pour autant, malgré un pas si décisif, le président a cédé devant la corruption et le chantier a repris.
Mais nous n’avons pas l’intention de nous rendre. Nous sommes convaincus que si le peuple sort dans la rue, alors le pouvoir devra tenir compte de notre existence.
Si l’année passée des milliers de personnes sont sorties sur la place Pouchkine à Moscou, alors nous voulons désormais que les gens prennent part à des actions de solidarité avec la forêt de Khimki dans toutes les villes de Russie.
La forêt de Khimki est un papier carbonne, de son sort dépend la façon dont le pouvoir se comportera à l’égard des défenseurs de l’environnement et de la population. Nous rappelons que 66% des russes sont opposés à ce que les routes traversent la forêt. Ce n’est qu’au profit d’une poignée d’oligarques et personne ne se soucie des intérêts des citoyens russes.
Laissons le gouvernement corrompu dire que tout est décidé, nous sommes persuadés que le dernier mot nous reviendra !
Nous appelons tout le monde à se joindre à la campagne du 26 août. Donnons à voir au pouvoir que nous ne nous laisserons pas faire ainsi.
Les 26, 27, 28 août auront lieux des actions dans toutes la Russie et à l’étranger.
Défendons la nature ! Défendons la forêt de Khimki !
Solidarité avec la lutte de Khimki contre le projet d’autoroute Vinci
En réponse à l’appel pour une semaine de solidarité avec Khimki du 2 au 9 avril 2011, de nombreuses actions ont eu lieu partout en Russie et dans le reste du monde.
Pour vous faire une idée, vous pouvez jeter un oeil sur le site de la campagne contre le projet d’autoroute Vinci entre Moscou et Saint-Petersbourg.