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Contre la ligne Lyon-Turin : tract argumentaire du collectif No Tav-Savoie
Pensé depuis 1994, un projet de nouvelle liaison ferroviaire prévoit de creuser le plus long tunnel d’Europe (57 km) pour faire franchir les Alpes à 40 millions de tonnes de marchandises par an (?), et pour faire en principe gagner du temps aux voyageurs entre Lyon et Turin (ce qui est faux !). Annoncée pour 2023, cette autoroute ferroviaire pharaonique coûtera au moins 24 milliards d’euros (7,7 pour la partie française + 6,3 en Italie + 10 pour le tunnel international). Elle implique, en plus du tunnel international, le creusement de tunnels sous les massifs de Belledonne, de Chartreuse et de l’Epine, et la construction de 200 km de voies nouvelles en France.
En Italie, le projet appelé TAV (« treno alta velocità ») se heurte à une résistance déterminée de tous les habitant.es du Val di Susa depuis plus de dix ans. Le chantier n’a pas réellement commencé sur les terrains du site de la Madalena, puisqu’ils appartiennent encore aux opposant.e.s italien.ne.s, les « No Tav ». Juste à côté, les pelleteuses sont protégées par un fortin grillagé et des centaines de policiers et soldats en permanence, pour un surcoût d’au moins 50 000 euros par jour. Le mouvement No Tav dénonce depuis toujours cette militarisation du Val di Susa au service d’intérêts mafieux, pour un projet à la fois coûteux, inutile et néfaste.
En France, certains croient que la liaison Lyon-Turin résoudra tous leurs problèmes : les habitants subissant le passage des camions pensent que le train va remplacer les poids-lourds, et les cheminots, victimes de la privatisation du fret en 2007, espèrent défendre leur métier en soutenant la LGV. On voit aussi des élus de tous bords, reniflant le prestige qu’ils pourront retirer du « chantier du siècle », en faire la promotion.
C’est ainsi que le Lyon-Turin, ce gaspillage monumental dont les seuls bénéficiaires réels seront l’industrie ferroviaire, le BTP et l’économie productiviste, est devenu comme par magie à la fois créateur d’emplois, de richesse, et de pureté écologique. Et c’est ainsi que depuis dix ans, les chantiers préparatoires au projet ont pu avancer en Maurienne sans rencontrer d’opposition efficace.
Pourtant, tous les éléments concrets indiquent que cette nouvelle liaison ferroviaire :
ne remplacera pas les poids lourds, mais va au mieux les déplacer ailleurs.
est complètement inutile étant donné la sous-utilisation des capacités de la ligne ferroviaire historique.
va affaiblir la situation économique des vallées
va provoquer vingt ans de nuisances le long de son tracé : bruit, poussières, augmentation des risques d’accidents et de pollution de l’eau.
va dégrader durablement les territoires par ses déblais colossaux, la captation des eaux souterraines et le bétonnage d’espaces naturels et agricoles.
Voici la synthèse de tous ces éléments, issus de sources institutionnelles disponibles sur internet, de la presse, et d’enquêtes de terrain :
Un projet totalement inutile
D’après le département fédéral des Transports de la Confédération Suisse (*), le volume total de marchandises transitant sur route et rail au Fréjus et au Mont-Cenis est en forte régression depuis dix ans (1 541 000 camions et 25,7 millions de tonnes en 2000 – 1 205 000 camions et 17,7 Mt en 2009 ; pour le rail, on est passé de 8,4Mt à 2,4Mt). Non seulement l’augmentation de trafic qui servait à justifier la rentabilité du projet en 2000 s’avère totalement illusoire, mais les capacités de la ligne ferroviaire historique depuis sa mise au gabarit (18 Mt) sont largement suffisantes pour absorber ce trafic.
Si la part de marché du fret ferroviaire par rapport à la route est en régression partout en Europe, ce n’est pas pour rien :
Ouverte à la concurrence depuis 2007 pour le fret et depuis 2010 pour les voyageurs, la SNCF est en cours de démantèlement. La guerre économique a remplacé le service public, d’autres entreprises se partagent les rails et les parts de marché, avec à la clé : moins d’emplois, de mauvaises conditions de travail et de sécurité, et un report massif vers le transport routier de marchandises, plus concurrentiel.
Dans son organisation actuelle, l’économie ne peut pas se passer du camion, irremplaçable pour effectuer du « juste à temps » et « porte-à-porte » avec des sous-traitants éloignés. Et ce d’autant plus que se multiplient les « zones artisanales » dans chaque commune et les faveurs des élu.e.s au lobby routier.
Entre la France et l’Italie plus particulièrement, un audit des Ponts et Chaussées de 2003 (*) affirme qu’il s’agit d’un trafic essentiellement régional. Les marchandises concernées sont transportées sur moins de 1000 km, distance à partir de laquelle le transport ferroviaire devient rentable.
Dans ce contexte, le Lyon-Turin ne concurrencera pas réellement le transport routier : Mauriennais, mauriennaises, vous aurez les camions ET les wagons.
Et quand bien même le Lyon-Turin absorberait une partie des camions passant par Modane, il encouragerait globalement le transit de millions de tonnes de marchandises à travers les Alpes, donc l’augmentation du trafic et des camions, partout ailleurs. Or l’absurdité de notre économie productiviste, son gaspillage énergétique et ses dégâts humains, sont de plus en plus remis en cause : le Lyon-Turin a un siècle de retard.
Des nuisances durables
Le creusement du tunnel international produira 18 millions de m³ de déblais, dont 10 millions seront stockés côté français (*), et dont une bonne part contiendra de l’amiante et de l’uranium (poussières cancérigènes). Si l’on ajoute les 64 km des tunnels sous Chartreuse et Belledonne, on obtient au minimum 20 millions de m³ supplémentaires. Pendant le chantier, c’est donc l’équivalent de 12 pyramides de Khéops qu’il faudra déplacer et stocker en Maurienne, Belledonne et dans le Sillon alpin ! Cela représente à peu près 460 camions-benne tous les jours, pendant quinze ans. Au fait, le Lyon-Turin n’était-il pas censé diminuer le nombre de camions dans nos vallées ?
En janvier 2006, des conseillers municipaux de Lanslebourg-Montcenis interpellaient leur maire après un conseil municipal où le Lyon-Turin était à l’ordre du jour : « Les représentants de LTF confirment que de l’amiante et de l’uranium sont bien présents dans les massifs. Ils annoncent que de 4,5 à 6 millions de m³ de matériaux (2 à 3 pyramides de Khéops) seront transportés par téléphérique depuis Venaus sur le site protégé du Mont-Cenis. Ce seront 5000 m³ de marinages par jour, et ce 300 jours par an pendant 4 ans, qui seront déversés dans la carrière du Paradis. ». Ils expriment l’inquiétude des habitants de la vallée, de respirer les poussières cancérigènes issues des bennes et de cette immense butte, située sur un site balayé par des vents violents. Ils ajoutent : « Les populations ne se sont-elles pas opposées en 1983 à une demande de recherche d’uranium sur les sites du Mont-Cenis et d’Ambin ? ».(*)
A Villarodin-Bourget, le creusement de la descenderie de reconnaissance jusqu’en 2007 a déjà confisqué toutes les sources d’eau potable alimentant le village, et créé des lézardes dans les murs des maisons. Lorsque va débuter le creusement du tunnel international en 2013, l’Arc sera coincé entre une butte de déblais de 200m x 400m x 30m de hauteur (menaçant de glisser dans la rivière et de l’obstruer), une usine de béton (supprimant l’unique zone humide permettant d’amortir les crues avant Modane) et une nouvelle centrale électrique. La commune refuse ces nuisances futures, et a attaqué en justice la déclaration d’utilité publique des travaux.(*)
Le tunnel international agira comme un gigantesque drain dans le massif d’Ambin, qui modifiera les écoulements d’eau souterrains et conduira à l’assèchement de certaines sources. Les eaux d’infiltration recueillies et évacuées aux extrémités du tunnel seront à la fois chaudes (de 22°C à 30 °C, ce qui va créer un brouillard permanent si elles sont stockées en bassin) et chargées de soufre, donc très polluantes si elles atteignent les rivières. (*)
Creuser ce tunnel, c’est accepter cette pollution de nos écosystèmes de montagne, pour toujours.
Des emplois temporaires
Lyon-Turin Ferroviaire (LTF) a annoncé 10 000 emplois sur dix ans pour l’ensemble du projet, dont 3500 pour le tunnel international au maximum du chantier. Même avec ce chiffre très optimiste (les travaux du tunnel suisse du St-Gothard en 2009 n’ont employé que 1000 personnes en pointe, la plupart venues d’ailleurs), c’est un investissement de 2,4 millions d’euros par emploi créé ! A titre de comparaison, l’investissement par emploi créé dans une PME est généralement de l’ordre de quelques dizaines de milliers d’euros.
Il est très probable que les ingénieurs et techniciens qualifiés viendront de loin, le « sale boulot » étant réservé à la main d’œuvre locale. Car il s’agit de creuser à travers un massif contenant de l’uranium et de l’amiante : LTF peut promettre ce qu’elle veut, croyez-vous que les ouvriers du tunnel n’en inhaleront pas une seule fibre ? Ajoutons que seulement 13O personnes seront employées durablement pour le fonctionnement de l’infrastructure, à partir de… 2023.
Lors du chantier de l’autoroute de Maurienne, les entreprises de BTP nationales ont sous-traité à des entreprises locales à des prix dérisoires, ce qui a fragilisé ces dernières et entraîné leur rachat par de plus grosses, avec au final des suppressions d’emplois. De même après les JO d’Albertville, l’effet spéculatif sur l’interim et l’immobilier a créé une crise locale. Ce phénomène est en fait classique des grands chantiers de transports, qui à terme fragilisent plus l’économie locale qu’ils ne la dynamisent.
À qui profite le désastre ?
Alstom, Bombardier, Vinci, Vossloh Cogifer, Egis, Faiveley, Systra et quelques autres : tous sont réunis dans la Fédération des Industries Ferroviaires (la « FIF »), qui sert d’instrument de pression sur les gouvernements et les collectivités locales. Leurs objectifs :
Empêcher que l’on fasse le bilan des trente dernières années de TGV, qui mettrait en évidence le décalage entre nos besoins collectifs réels (un réseau TER efficace et bien entretenu) et leur recherche du profit privé. Surtout, éviter que l’on range le TGV dans la série des délires mégalos et néfastes, juste à côté du Concorde.
Construire de nouvelles lignes en Europe pour s’en servir de vitrine commerciale, et gagner des marchés à l’étranger. Car sans les grands chantiers TGV des pays émergents, ces mastodontes seraient voués à disparaître.
Le Lyon-Turin fait partie de ces projets « vitrines ». Il n’est pas vraiment fait pour servir, c’est plutôt une démonstration de force de l’industrie européenne, pour ce qui est de faire rouler l’acier à 300 km/h, et de détruire notre monde.
« La Transalpine », le lobby du Lyon-Turin, rassemble de nombreux groupes bancaires et industriels (Danone, BASF, EDF…), le Medef, le BTP de Savoie … mais aussi le groupe Norbert Dentressangle, l’un des plus gros transporteurs routiers. Parmi les bénéficiaires directs du projet, citons aussi le groupe Eiffage et le tunnelier Razel.
À plus long-terme, ce projet entérine l’industrialisation des espaces naturels, le gaspillage énergétique et la prédominance des marchandises sur les personnes. Il affirme la mise en concurrence des peuples et renie pour toujours la possibilité d’une économie locale et décente.
Le Lyon-Turin n’est qu’une autoroute de plus, même ferroviaire. Une autoroute qui connectera Lyon et Turin au Sillon Alpin, accélérant ainsi la transformation de nos territoires en une ville unique de Genève à Valence.
Nous pensons qu’on ne réduira pas le nombre de poids lourds en encourageant le transport de millions de tonnes de marchandises à travers les Alpes, mais plutôt en re-localisant l’économie. De même, on ne créera pas d’emplois durables dans nos vallées, à coups de grands projets aussi dévastateurs que temporaires.
Pour toutes ces raisons, nous voulons l’abandon pur et simple du Lyon-Turin.
Nous voulons un report modal effectif du camion vers le train, dès maintenant et avec les infrastructures existantes.
Mais surtout, nous voulons en finir avec les transports inutiles de marchandises sur de longues distances, et avec l’obsession de la grande vitesse.
Collectif No Tav-Savoie, décembre 2011
(*) Liens vers nos sources argumentaires, charte du collectif et actualité de la lutte : http://notav-savoie.over-blog.com
La ZAD au Pays Basque
Vu près de Baiona au Pays Basque, les bureaux de Vinci construction tagués en solidarité avec la ZAD
Bien au sud de la ZAD, de grands projets inutiles et mégalos sont aussi menés en partie par VINCI, en l’occurence ils veulent imposer une ligne à grande vitesse pour faire rouler leurs trains toujours plus vite. Prétentieusement nommé Grand Projet Du Sud Ouest, la LGV devrait amener avec elle la destruction des espaces naturels et le béton. Mais les habitant.e.s sont vigilant.e.s et résistent d’ores et déjà .
LA ZAD EST PARTOUT
Solidarité internationale contre le projet d’aéroport
Nous ne voulons pas de Vinci et du monde qui vas avec.
VINCI DEGAGE !
Des nouvelles de NDDL
Sur indymedia nantes le 04 mars 2012 :
A Notre-Dame-des-Landes, l’occupation est aussi policière/militaire mais les nombreuses intimidations ne font que renforcer la détermination.
Si les nombreuses condamnations sont pour la plupart des amendes (payées collectivement), le 21 février dernier à St Nazaire, un camarade a été condamné à 14 mois de sursis (dont 2 mois pour refus de don d’ADN), 1000 € d’amende avec sursis pour une autre et 600 € de dommage et intérêts à payer solidairement au flic pour le préjudice morale alors qu’ils n’ont fait qu’escorté, avec d’autres opposant-e-s, un membre des renseignements généraux hors du cortège.
3 jours après, seulement 6 à 24 mois de sursis pour les 3 flics impliqués dans le décès d’Hakim Ajimi.
Le procès pour les camarades inculpé-e-s du 1er décembre est reporté au mercredi 16 mai.
Un Comité de Soutien aux Inculpé-e-s Anti-aéroport a vu le jour pour mieux se coordonner et organiser le soutien aux inculpé-e-s. Il se réunit tous les mardis à 20h30 à B17 à Nantes : https://soutieninculpeesnddl.wordpress.com/
Niveau travaux, le sale boulot continue. Le 24 janvier, le juge des expropriations est venu sur la ZAD pour rencontrer les propriétaires ayant refusé de vendre leurs terrains à l’amiable. S’en suit bousculades, lacrymos, … une belle énergie mais pas suffisante pour empêcher la ballade du juge. Après les visites sur le terrain, c’est au tribunal que se décide les expropriations et le rachat des terres par AGO-Vinci. La 1ère d’une longue série a eu lieu le 14 février et est mise en délibéré le 30 mai prochain.
Et parce que sur Indymedia, on aime bien les médias libres, vous pouvez écoutez la voix de l’occupation de la ZAD avec des émissions radio ou lire le 4e numéro de Lèse Béton : le journal d’occupant-e-s installé-e-s sur la ZAD.
Pour un soutien financier et aider aux actions, la répression, impression de tracts, …
La lutte contre le désordre capitaliste et pour un autre monde continue !!!
24 mars – Nantes – Quand le bocage arrive en ville…
…un récit de camarades sur la manif du 24.
Vu sur Indymedia Nantes, le 28/03/12 :
Retour sur la manif du 24 mars par des ami.e.s d’ailleurs
“Quand on est prêt à faire 1000 kilomètres pour une manifestation, c’est pour qu’il se passe quelque chose” Une source policière citée dans Ouest France le 23/03/12.
La préfecture a annoncé l’arrivée d’éléments « extérieurs », forcément émeutiers aguerris, et une « source policière » admet que les seules manifestations autorisées sont celles où rien ne se passe. On verra bien ! Nous sommes effectivement venu.e.s de loin pour soutenir la lutte contre l’aéroport de Notre dame des Landes, par amitiés, camaraderies, parce qu’on est déjà passé vivre un temps ici, aider à l’installation d’une ferme occupée, où courir dans les champs pour empêcher des forages. Nous sommes venus surtout parce ce que ce qui se décide dans ce coin de bocage nous cause de cette logique de fric, de vitesse et de destruction des territoires qui touche aussi nos quartiers, nos jardins et nos champs . Nous savons qu’il est parfois nécessaire de concentrer nos énergies, « parce qu’une victoire là-bas est la condition de victoire ailleurs »…
Nantes – 24 mars à 12h, 3 cortèges se rassemblent aux carrefours sud, est et nord de la ville. Partout des files de tracteurs. Quelques centaines de motards, interdits de manifestation par la Préf’ qui ne veux pas embrouiller encore plus la situation, ont annoncé qu’ils tenteraient quand même d’arriver en ville, par l’ouest.
Dans les semaines précédentes, des détournements colorés d’invitations officielles à des animations culturelles ont été distribués à quelques milliers d’exemplaires en ville, mettant en scène la mafia pro-aéroport, Vinci et consorts, et invitant à la manif. Les manchettes des journaux ont été remplacées devant les bureaux de tabac et annoncent “Aéroport, Ayrault seul contre tous”. Des affichettes pour la manif ont été glissées partout par dessus les pubs du tram et sur les plans aux arrêts, des slogans peints sur les routes et les ponts de la rocade.
Cela fait plusieurs jours que les élus, le maire, la presse annoncent la présence d’”ultras”, la « radicalisation d’une minorité », des risques de « dégradations aggravées » et de « violence incontrôlées ». La préfecture, dans une lettre ouverte a menacé les associations organisatrices d’être tenues pour responsables « en cas de débordements, quels qu’en soient les auteurs » et les a poussé à déplacer le lieu de rassemblement vers un espace qui puisse être « plus facilement dégagé » et « mieux canalisé ». Sans succès. Pendant les deux journées qui précèdent, des cars de gardes-mobiles à chaque carrefour et en embuscade contrôlent tout ce qui passe sur la ZAD (“Zone d’Aménagement Différé” vs “Zone A Défendre”). Cela n’empêche pas que beaucoup se retrouvent et s’organisent autour de la trentaine de sites occupés et habités ou des fermes qui résistent, quitte à passer à travers champs. La veille, la presse relaie avec enthousiasme une histoire fantasmée “d’agriculteur agressé par un squatteur”. On sent qu’il faut à tout prix casser le front commun qui se constitue pas à pas, souvent en tension malgré tout, entre paysan.e.s, squatter.e.s, habitant.e.s, militant.e.s, associations – contre l’aéroport et pour beaucoup aussi contre le monde qu’il porte.
Une mobilisation policière inédite dans l’histoire nantaise est annoncée, 1500 hommes, des patrouilles et civils partout dans la ville dès la veille, la zone de la mairie et de la préfecture “sanctuarisée”, des caméras mobiles, des barrières, des canons à eau et un helico… Le grand déballage des grands jours. Du point de vue de la pression sur le Maire en pleine période électorale le pari est déjà gagné. Celui-ci a même dû repousser d’une journée l’inauguration prévue de longue date de son grand “mémorial de l’abolition de l’esclavage”, une construction Vinci, pour laquelle des chefs d’Etat sont attendus. La ville devra forcément apparaître comme lisse et maîtrisée, nettoyée au plus vite.. *
Tout le monde s’attend sur le pont Morand, face à la Préfecture. Chaque arrivée motorisée d’un village alentour est saluée et applaudie. Pendant ce temps, un petit groupe d’agents masqués en gilets jaunes grimpent sur les poteaux indicateurs de directions et les recouvrent d’autocollants ad hoc et rigoureusement identiques :”métropole”. L’un d’eux commente au mégaphone : “la métropole est cette manière d’uniformiser le monde et de le bétonner pour la bonne circulation des marchandises. L’aéroport est un des biais par lesquels la métropole cherche à recouvrir nos vies”…
Au point de jonction la presse parlera de 7000 personnes réunies et les organisateurs de 240 tracteurs. Dans le chaos coloré de l’après-midi, entre les chars, les badauds et les moteurs, nous donnions plutôt l’impression d’être indénombrables. Quoi qu’il en soit, nous avons tenu la rue, comme en convient presque piteusement Ouest France deux jours après, reconnaissant à demi-mots qu’ils avaient pourtant fait leur possible pour freiner la participation “familiale” à grands coups d’annonce menaçante. On est là en masse et on passe…
Au cours du cortège ceux qui luttent en Bretagne contre la ligne THT repeignent des bureaux d’EDF, d’autres la mairie, des clowns vont se frotter aux pandores qui gardent la préfecture, des flics en civils se font expulser… Arrivée place du cirque, épicentre nantais, des bennes déversent de la terre, du fumier d’un coté et de l’autre pour marquer l’espace occupé sur 200 mètres et y planter des arbres. On amène le bocage dans Nantes avant que les seigneurs nantais ne tente de l’engloutir. Des cuisines collectives s’installent. Un vache et quelques chevaux se baladent. Deux dragons chinois d’une dizaine de mètres se dandinent, avancent par circonvolutions et s’arrêtent face à des banques et autres enseignes ciblées. La fumée grise qu’ils crachaient jusqu’alors se métamorphose en jet de peinture vive et arrose copieusement les façades. D’autres sont recouvertes de boue ou simplement taguées. Un isoloir/défouloir invite les badauds à s’introduire en son sein pour venir s’exprimer par des pochoirs au sol et laisse sur son passage de grand lettrages blancs : « vinci dégage ! », « la résignation est leur business ». Sous un petit train formé de tentes igloos, un fer à cheval, des pots de fleurs se retrouvent ancrés dans un sol transpercé. Des chaussures enlacées sont lancées sur les câbles du tram pour le bloquer. Des groupes d’italiens « No Tav » font la jonction en chanson avec la résistance montagnarde acharnée à la Ligne à Grande Vitesse dans le Val de Suse. Des centaines de poteaux de géomètres dépiquetés sur les futurs zones de chantiers sont déversés au sol et retournés à l’envoyeur. La redécoration tout azimut des symboles du fric et des complices de l’aéroport, des pubs, poteaux, panneaux ou du siège du PS se déroule sans encombre jusqu’à ce que des flics de la bac tentent une approche en nombre pour alpaguer un peintre. Une banderole vient s’interposer, ça se regroupe, des drapeaux accrochés à des tiges en bambou s’élèvent. Le commando repart vite fait, bredouille. Ils se contentent de guetter en retrait pour le reste de l’après-midi.
Plus loin sur le podium s’enchaînent quelques prises de paroles tempétueuses. Au micro, les « habitants qui résistent » ** affirment qu’ils ne partiront pas et ne se laisseront pas acheter : « Amis d’ici, amis d’ailleurs, ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience… ». Ils attaquent la démission des verts sur ce dossier, dont la docilité a été récemment négociée avec le PS « autour d’une table de monopoly » en échange de quelques postes. Cela n’empêche pas ces derniers d’être présents à la manif drapeaux en main et de se faire embrouiller. D’autant que prévenants ils ont déclaré deux jours avant dans la presse “condamner toute les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant et après la manifestation”. Pas de fumée sans feu, au cours du cortège leur permanence a été repeinte. Une élue locale s’exprime quant à elle de manière plutôt déterminée et le collectif du 24 mars rappelle qu’il faudra résister aux expulsions et qu’une grande manifestation de réoccupation est d’ores et déjà annoncée si nécessaire.
Une première caméra est aveuglée tandis qu’on y pend une effigie du maire de la ville. Une autre a été installée spécialement pour la manifestation en haut d’un toit qui semble hors d’atteinte. Soudain, des cris et des applaudissements, une personne sort d’un vélux sur un toit mitoyen en pente à une vingtaine de mètres du sol et s’avancent jusqu’à la caméra pour en couper le câble. Le troisième oeil, hélico qui stationne en permanence au-dessus de la manif, sera quant à lui visé par deux fois par des feux d’artifice et aveuglé par des miroirs sans que cela suffise à le repousser durablement. Son ronronnement lancinant se mêle au son du char disco glamour, des slogans, des pétards, de l’orchestre, des discours officiels et des discussions dans tous les coins.
Alors que l’après-midi s’écoule, en rythme avec la batucada, des bruits de marteau et de burin se font maintenant entendre sous les dragons. Des ouvriers invisibles se relaient pour creuser le bitume. Lorsque les dragons replient leur ailes, ils laissent apparaître de grosses pavasses soigneusement empilées et des trouées dans lesquelles des arbustes sont rapidement transplantées. Les dragons s’enflamment et donnent naissance à grand feu de joie pétaradant. Les tracteurs sont déjà repartis en cortège. L’étau policier se resserre, boucle petit à petit les rues alentours et lance des sommations insistantes pour une dispersion imminente. Sans effet. Il faut dire que l’hypothèse de l’assaut policier est malaisée face à cette foule entremêlée et dispersée où l’on serait bien en mal d’isoler un groupe de “perturbateurs”. Alors qu’une bonne partie des manifestants s’en va petit à petit, des skaters font des sauts au dessus du feu, des promeneurs se prennent en photos dans les chars laissés en plan, d’autres restent danser, discuter, défier la police et ont l’air apprécier le “zadland” un peu foutraque et le coin de bocage qui est venu s’intercaler sur les trottoirs lisses de la métropole. Le cour des 50 otages a de la gueule et le terrain de jeu qui s’est construit en quelques heures est adopté par les passants. Vers 19h, les flics finissent par charger, se prennent quelques canettes, courent après ceux qui leur tombent sous la main sur les boulevards et finissent malheureusement par en choper quelques uns.
Pour l’heure et malgré les menaces d’expulsion qui se rapprochent et les grands chantiers qui couvent, la rage s’est cristallisée dans une foire subversive et colorée. Ce samedi, la ville s’est surtout métamorphosée, dans une démonstration de force retenue, manière d’avertir aussi que cela n’en restera pas là si les bulldozers pointent le bout de leur nez. Aujourd’hui les forces contre l’aéroport ont composé ensemble avec une multiplicité de présence et de méthodes. Des personnes de partout se sont engrainées dans l’histoire, beaucoup des patelins alentour ou de Nantes, certaines venues de loin comme nous et prêtes à refaire 1000 kilomètres au besoin. Nous ne les laisserons pas passer !
* Le soir même, le ravalement de façade sera acharné. Mais le lendemain les policiers sont toujours en ville en masse autour des inaugurations officielles et des élus nantais tendus. …
** dans son intégralité, l’excellent discours collectif des “habitants qui résistent”, lu au podium :
Amis d’ici, amis d’ailleurs
ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience…
La destruction ici projetée vise un petit morceau de la France, planté à un jet de pierre de Nantes, fief d’un grand féodal socialiste, Jean-Marc Ayrault. Comment est-il possible d’être si lâche ? Comment peut-on s’asseoir sur tant de proclamations ? Sur tant de phrases creuses prononcées depuis vingt ans par cette gauche bien élevée, au nom du soi-disant « développement durable » ? Jean marc Ayrault ne pense pas, il règne. Incurable défenseur des intérêts industriels, comme son maître-candidat,Francois Hollande. Et ce grand seigneur d’opérette sait reconnaître la puissance quand il la croise. Certes, c’est l’État qui a donné le chantier de Notre-Dame-des-Landes à l’entreprise Vinci, mais il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre le maire de Nantes et celui qui au nom de tous pousse à la construction, c’est-à-dire François Fillon, Premier ministre en titre.
Les socialistes ne sont pas seuls en cause, et nous n’oublierons pas de sitôt leurs complices. Nous voulons parler de ces écologistes de salon, toujours prêts à vendre leur pauvre âme tremblotante en échange de quelques places. Comment osent-ils, les Duflot, Magnen,De Rugis , qui sont pourtant venus chez nous clamer leur opposition au nouvel aéroport ? Comment osent-ils – après nous avoir tant promis -, capituler en rase campagne autour d’une table de Monopoly ? Imaginez comment une telle trahison aurait été accueillie à l’époque du Larzac, en 1972, voici quarante ans. Imaginez comment auraient été reçus des écologistes d’alors, pactisant avec l’armée dans le dos des paysans.
En réalité Ces gens de droite et de gauche ne connaissent que la puissance, et la puissance de l’argent. Pour l’eau, voyez Veolia ou Suez. Pour l’énergie, EDF ou Aréva. Et pour le BTP, Bouygues, Eiffage, Vinci. Ces trois derniers connaissent toutes les chansons du répertoire. Tout le monde ici, , comprend ce que cela veut dire…,Parlons de Vinci qui a vertueusement triomphé dans l’appel d’offre pour Notre-Dame-des-Landes,. :
Vinci est concessionnaire du projet d’autoroute Moscou Saint-Petersbourg, qui menace la forêt moscovite de Khimki. Savez-vous que l’opposant au projet Mikhaïl Beketov a été si gravement tabassé qu’il demeure, quatre ans après les faits, lourdement handicapé ? Que Konstantin Fetissov, un autre militant, a été attaqué à coups de batte de base-ball ? Que tant d’autres sont menacés chaque jour ? Ô bien entendu, les beaux messieurs de Vinci ne sont pour rien dans de telles horreurs. Pensez donc. Mais il est bon de garder certains faits dans un coin de la tête.
Comme l’exemple du désastre général des aéroports de province espagnols. Une nouvelle fois, qui veut savoir, sait. Il existe là-bas, en partie grâce aux amis locaux d’Ayrault, socialistes comme lui, une cinquantaine d’aéroports, le plus souvent gérés par des structures publiques. Le bilan en est infernal.. Huesca, dans les Pyrénées ? Vide. Lérida, Cordoue ? Vides. Ciudad Real, qui devait concurrencer Madrid-Barajas ? Un désert qui aura coûté pour commencer 500 millions d’euros.. Castellon, à 50 kilomètres de Valence ? Pas un chat, mais un coût de 150 millions d’euroS. Voilà ce qui se prépare à Notre-Dame-des-Landes.
Un politicien du passé, Ayrault, , veut nous lancer dans une aventure stupide, morbide. Pour faire décoller des avions qui ne décolleront pas, il entend faire disparaître 2 000 hectares d’une terre miraculeusement préservée, où les animaux et les hommes qui la peuplent ne demandent rien à personne. En défendant un mode de vie criminel, qui permet à une infime minorité d’utiliser un engin destructeur du climat. Nous ne pouvons lui pardonner. Nous ne pardonnerons pas, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais à tous ceux qui osent soutenir, de près ou de loin, cette terrible agression contre la beauté de la vie.
En attendant la victoire, que nous espérons de toutes nos forces, nous pleurons un endroit qui pourrait disparaître. Si les machines finissent par gagner la partie, les larmes de crocodile couleront à flots. Il est si bon de pleurer sur le sort des Indiens de l’Amazonie ou des Bushmen du Kalahari. Les bonnes consciences n’hésitent jamais à donner de la voix pour faire croire qu’elles pensent aux autres. Mais nous, nous refusons leur sainte pitié. Nous réclamons la solidarité. Nous appelons au combat. Nous voulons vivre ici. Le soutien de nos compagnons de lutte venus de tout horizon nous donne la force de nous battre. Qu’ils en soient ici remercier. La bataille continue, et nous nous ne pouvons pas la perdre. Seulement, il faut se lever. Et pas à moitié. Il faut s’unir, et sortir nos étendards . Il faut empêcher la construction de cet aéroport de la mort.
Des nouvelles de Khimki
Posté le dimanche 1er Avril 2012 sur zad.nadir.org :
Les activistes et journalistes russes ont survécu aux coups, intimidations et arrestations durant la campagne pour sauver l’une des dernieres forêts millénaires moscovites de la destruction. Notre mouvement pour modifier le trajet de l’autoroute qui doit couper à travers la forêt de Khimki est devenu l’un des mouvement activistes les plus inspirés et le plus large depuis longtemps. Il s’agit de plus qu’une forêt. Nous combattons le règne de la corruption et du pot de vin dans le gouvernement, la loi et l’industrie, qui a permis à ce projet d’avancer. L’année dernière, après la manif de milliers de citoyens dans le centre de Moscou, nous avons gagné une énorme victoire quand le président Dimitri Medvedev a arrêté momentanément la construction. Une de nos principales organisatrices, Yevgenia Chirikova, est mère de 2 enfants et a courageusement propagé la campagne depuis 2007 au risque de mettre sa famille en danger. Maintenant la construction doit reprendre. Depuis ce mois ci la multinationale française Vinci est autorisée à entamer la première étape de l’autoroute. C’est la meilleure chance pour nous d’arrêter le projet avant que l’équipe de construction n’arrive. Nous nous tournons vers vous afin d’augmenter le soutien international. Comme le gouvernement russe nous a laché, nous ciblons Vinci, qui compte faire des profits énormes avec ce projet. C’est la seule compagnie occidentale investie dans la construction.
nous vous demandons de diffuser l’appel pour la Pussy riot les 15 et21 avril prochain !
As promised, I send you the links with more information on the topics.
http://khimkiforest.org/ English Française Deutsch Español Русский
Brief description of the problem http://khimkiforest.org/about
Videos from the forest : http://khimkiforest.org/video
Direct Action. Stopping machines in the Khimki forest. http://www.youtube.com/watch?v=uv64…
’The Symbolic Road’ http://www.youtube.com/watch?v=TF-w…
The Battle against the Road http://www.youtube.com/watch?v=9bVk…
Khimki forest, 2010, nazi coming http://wisegizmo.livejournal.com/35… One of the girls, standing with hands wide against the clearing, is Nadejda Tolokonnikova, or Tolokno, who is now arrested for taking part in the action of Pussy Riot.
Pussy Riot http://freepussyriot.org/
The incredible story in English Française Deutsch Español Русский
Pussy Riot on the Red Square https://www.youtube.com/watch?v=yqc…
Pussy Riot on the roof https://www.youtube.com/watch?v=CZU…
Pussy Riot in the Cathedral, St Virgin deliver us from Putin https://www.youtube.com/watch?v=5bP…
The other questions in contemporary Russia mentioned during the discussion.
Nizhny Novgorod anti-fascists need your solidarity and support ! http://avtonom.org/node/17032
5 years in prison for cutting a piece of fence of an illegal residence of Krasnodar region governor http://khimkiforest.org/news/action…
[Résistance au bétonnage] Appel au montage d’un camp permanent à partir du 10 avril 2012 contre un projet de stade de foot à Décines (Lyon)
Appel au montage d’un camp
le 10 avril 2012 à Décines, au 1 rue Michel Servet.
Nous appelons à une mobilisation importante pour une vie en vert, et contre la construction du stade de foot des Lumières de Jean Michel Aulas, Gérard Collomb et Vinci :
Salut à tous et à toutes, ami-e-s, militant-e-s de la première
ou de la dernière heure.
L’étau se resserre jours après jours ; aseptisés sont nos vies, nos
villes et nos quartiers.
Les zones de libertés diminuent à mesure que disparaissent les espaces
naturels.
La politique mondiale s’allie au béton et à l’acier, aux pelleteuses
et aux foreuses pour permettre le maintien de l’ordre, pour asseoir
l’empire de glace sur nos vies et celle de la Nature.
Depuis longtemps nous comprenons que nous devons protéger la nature:
car militer pour la protection d’un arbre, c’est déjà, sauver les
valeurs humaines.
Ils bétonnent! Ils expulsent! Nous, nous occupons:
A Notre-Dame-des-Landes, la Z.A.D (Zone à Défendre), s’attache depuis
des années à occuper les terres destinées à la construction d’un
aéroport, sur plus de 2000 hectares qui, espérons le, ne verra jamais
le jour.a
A Turin, et dans les vallées alentour, nombreux et nombreuses sont
celles et ceux qui militent contre le projet du TGV (TAV) censé
rejoindre Lyon, par un tunnel de 53 km sous les Alpes.
Partout émergent des problématiques liées à la spoliation des terres,
de l’expropriation des paysans, à la destruction des milieux naturels.
Partout, on déloge, on déplace, on parque ailleurs ce que l’on devrait
protéger ici.
Ces projets destructeurs sont décidés au plus haut niveau:
– Etatique
– Juridique
– Financier
Par la complicité de lois liberticides. (LSQ, LOPPSI 2, HADOPI, ACTA…)
Dans la plupart des cas, des multinationales du bâtiment sont impliquées:
Vinci en particulier, qui se cache derrière tout un tas d’autres
entreprises qui sous-traitent pour ce leader du réseau routier et BTP
mondial.
D’une manière ou d’une autre, la résistance face au capitalisme,
à l’impérialisme et au libéralisme du corps et de l’esprit doit être aboli.
La conscience adulte environnementale passe par le refus:
des projets immobiliers, des projets d’infrastructure et des projets
de colonisation, que ces bourreaux ignorants mettent en place.
La volonté de création d’un grand stade par messieurs Jean-Michel
Aulas (PDG de l’OL) et Gérard Collomb (Président du Grand Lyon, des
Hospices de Lyon, sénateur et maire d’une “gauche ratée, d’une droite
dans ta gueule” de Lyon), nous montre aujourd’hui, leur intention
nuisible de conquérir l’est lyonnais pourtant proclamé: “Poumon Vert”
de l’agglomération.
Le projet OL Land de Jean-Michel Aulas est d’implanter un immense
complexe sportif sur plus de 50 hectares de réserve foncière sur la
commune de Décines à 15 km de Lyon, dans l’est lyonnais.(OL= Olympique
Lyonnais)
OL Land comprendrait: le nouveau stade de 60 000 places, le centre
d’entraînement de l’équipe professionnelle, les bureaux du siège d’OL
Groupe, une boutique OL Stade, 7000 places de stationnement,
plusieurs équipements de loisirs et de divertissements dont cent
cinquante chambres d’hôtel*** et 8 000 mètres carrés d’immeubles de
bureaux, autour, des routes et encore des routes qui recouvriront
soigneusement tous les déchets qu’ils ne peuvent enfouir ailleurs.
Finalement, bien plus qu’un simple stade de football destiné aux
footballeurs professionnels, il s’agit d’une mégapole d’affaires
construites à des fins privées, pour le profit de “Big Brother”. Le
stade n’occuperait que 5 hectares.
L’égo de ces brigands ne brillera pas longtemps, tant que nous
occuperons les terres et maintiendrons une résistance face au fléau
qui se répand.
Nous sommes libres et indépendant-e-s, nomades du monde inter-galactique.
Le monde est à celles et à ceux qui le respectent.
Soutenons la famille Morel: maraîchers pour une AMAP, et Philippe
Layat: éleveur de brebis; sur les communes de Décines et de Chassieu.
Mobilisons-nous, avec l’association “Carton Rouge” qui depuis
plusieurs années militent aux côtés de ces êtres “encore” humains,
pour rendre la terre à qui de droit.
Non au stade de Décines! Non à l’aéroport de Notre-dame-des-landes!
Non au TAV Lyon-Turin!
Mardi 10 avril 2012, nous monterons un camp, sur les terres du futur projet.
Nous appelons toutes celles et tous ceux qui désirent renverser le
régime inquisiteur du roi Aulas et de son bouffon d’Collomb, à venir
prendre place dans la mobilisation contre cette démagogie capitaliste.
Voici venue la fin de l’hégémonie colonialiste de l’empire.
Bienvenue au plus grand nombre, aux bras et à l’énergie de celles et
ceux qui désirent s’investir dans le projet.
Au programme et sur le long terme : potager, éco-construction,
ateliers, débats, théatre, cirque, musique, actions militantes…
A partir du 11 avril, nous commencerons le début du jardin. Nous
appelons les volontaires à amener leurs pieds (jambes et pieds de
tomates, de biches ou autres) ainsi que les outils nécessaires s’ils
en disposent.
PS: Le délai est court : nous avons quatre ans pour empêcher le projet
d’arriver à son terme. (Stade prévu pour l’Euro 2016)
La lutte continue…
…NOUS…
Liste des besoins au montage du camp :
-matériel de camping ( tentes, marabouts, tipis, yourtes, poeles à bois…).
-matériel de jardinage (outils, bidons, graines, semences, tonne à eau…).
-matériaux de construction (planches, poutres, enduits, paille…).
-moyens de transports (voitures, vélos, mobylettes, fourgons…).
Ainsi que tout ce que vous jetez ou n’utilisez plus : moquette,
vêtements, costumes, tissus, fenêtres…
A très vite !!!!!
[Poitiers] Relaxe pour les cinq du squat contre Vinci
Occupation contre Vinci : relaxe pour les 5 !
Après la tentative de squat contre Vinci, cinq personnes étaient passées en procès le 8 décembre 2011 au TGI de Poitiers, suite à une plainte de la mairie PS.
La grosse baudruche merdiatico-policière s’était piteusement dégonflée et les plaidoiries des avocat-e-s, bruyamment applaudies. Au grand dam du président du tribunal, qui a d’ailleurs demandé aujourd’hui à ce que le « fan-club » ne réitère pas ses démonstrations d’enthousiasme.
Le verdict a donc été rendu aujourd’hui : RELAXE pour les cinq ! L’une d’entre elles prend quand même 100 € d’amende, pour avoir donné une fausse identité aux flics lors de la gardav’.
Vinci hors de nos vies !
Juanito, groupe Pavillon Noir (FA 86), 12 janvier 2011.
Pour un récit de cette action c’est ici.
Péage gratuit à la Brillane (04)
Communiqué d’une action de péage gratuit à la Brillane, dans les Alpes de Haute Provence, contre la multinationale Vinci et le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes :
Ce samedi 17 mars autour de 14h15, une quinzaine de personnes se sont rassemblées aux 4 stations de péage de la ville de la Brillane (04) afin d’effectuer une action de « péages gratuits » pour soutenir et se solidariser avec les personnes luttant, à la ZAD (Zone À Défendre) et ailleurs, contre le projet de construction de l’aéroport international de Notre-Dame des Landes, proche de Nantes.
Après que les caméras de vidéo-surveillance ainsi que les barrières de péages aient été momentanément mises en veille, il a été permis durant une heure, par libre choix, aux automobilistes de s’affranchir — ou pas — d’enrichir Vinci ; et de s’informer, par la voie oral, des tracts et banderoles, sur le projet d’aéroport. Ce fut aussi l’occasion de dénoncer les différents projets et agissements de la multinationale Vinci (premier groupe mondial de construction-concession) spéculateur, entre autre, sur une grande partie du réseau autoroutier français et investisseur dans la fusion nucléaire d’ITER.
Les automobilistes, pro ou anti-projet, étaient pour une bonne partie réceptifs à l’action et l’information. Des réactions très diverses… Certains se targuant d’un « C’est pour quand le prochain passage gratuit ? », « On vous soutient, on est avec vous » ; et d’autre d’un « Ca serait pratique un aéroport près d’ici, c’est rapide et efficace en Corse… profiter du paysage c’est bon pour ceux qui ne travaillent pas ou ceux qui touchent le RSA ! ».
Pendant ce temps d’action, nous avons été informé que Vinci venait de licencier 800 employés par une trop « habituelle » restructuration économique. Les quelques euros, net d’impôt, glanés par les caisses de solidarité aux péages, ne recréeront pas d’emplois mais serviront néanmoins aux occupants la ZAD et aux opposantes à la construction de l’aéroport à Notre-Dame des Landes.
La première patrouille de gendarmerie n’aura mis seulement que quelques minutes à intervenir sur les lieux à une vitesse de décollage aérien, frôlant certainement les 120 km. Les gendarmes sortirent main à l’arme, prêt à dégainer au besoin, croyant intervenir sur une action de braquage des caissettes automatiques de l’autoroute. Une seconde patrouille, ainsi que deux véhicules de l’aménagement autoroutier de Vinci arriveront par la suite, ce qui ne nous empêchera aucunement de mener, sous la forme et le temps voulu, l’action à son terme.
Ainsi, aucune arrestation ni violence n’a eu lieu, fait assez rare dans ces durs temps de répression hexagonale. Ceci peut-être dû, selon les dires d’un gendarme, à une impossibilité de ne pouvoir joindre des policiers plus haut-placés pour prendre une potentielle décision d’intervention — dur dur les forces publiques en plein week-end !
Nous tenons à réaffirmer notre solidarité aux personnes luttant contre la construction de cet aéroport et que nous continuerons à lutter contre Vinci et ses projets à visées d’économie mortifère, à Nantes, comme ailleurs.
Nous appelons enfin aux personnes le désirant et le pouvant de se rendre à la manifestation en faveur de l’arrêt du projet d’aéroport le samedi 24 mars à Nantes ainsi que de continuer des actions décentralisées.
Des Vinciophobes de la Brillane
Sitiographie : http://zad.nadir.org http://stopvinci.noblogs.org/
Texte du flyer distribué lors de l’action :
« L’autoroute que vous venez d’emprunter est gérée par le groupe VINCI, un des leaders mondiaux des travaux publics et de l’aménagement de l’espace.
Parmi toutes les nuisances occasionnées par ce groupe, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au Nord-Ouest de Nantes, est fortement contesté, depuis longtemps, par une partie des habitants de cette région de bocages (2000 hectares de terres agricoles), ainsi que par diverses associations écologistes, partis politiques ou syndicats. Ce projet de destruction d’un site naturel exceptionnel financé par les ressources publiques est cependant soutenu entre autres par J.M. Ayrault, maire de Nantes, membre du P.S. Une des raisons évoquées pour mener à bien cette ultime bétonnage de la nature est le soit-disant nécessaire « désengorgement » d’un premier aéroport, situé au sud de Nantes, ce qui est mensonger car cet aéroport est en partie sous-exploité. La spécialité de Vinci est de spéculer sur nos déplacements sur le territoire. Leurs méthodes : expulser les gens des quartiers et des campagnes afin de bétonner et aseptiser nos espaces et nos vies, ainsi ils nous vendent le mythe du progrès.
Vinci voit ce type de projet comme une vitrine pour son image de marque, ses actionnaires et ses profits boursiers. Mais leur but propre est de concrétiser les projets de l’Etat de quadrillage et de contrôle de la société via la maitrise de l’espace, de nos espaces.
L’action qui est menée aujourd’hui rejoint de nombreuses autres actions menées durant ce week-end pour signifier aux groupes capitalistes, et aux politiciens qui les soutiennent, qu’il n’est pas question de les laisser prospérer davantage, mais plutôt de les mettre hors d’état de nuire. »