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Contre la ligne Lyon-Turin : tract argumentaire du collectif No Tav-Savoie

  • mai 11, 2012
Le collectif No Tav Savoie propose une synthèse des arguments pour s’opposer à la ligne de train à grande vitesse Lyon-Turin, à partir de ce côté des Alpes, alors que continue en Val Susa, côté italien, une opposition radicale à ce projet.

Pensé depuis 1994, un projet de nou­velle liai­son fer­ro­viaire pré­voit de creu­ser le plus long tunnel d’Europe (57 km) pour faire fran­chir les Alpes à 40 mil­lions de tonnes de mar­chan­di­ses par an (?), et pour faire en prin­cipe gagner du temps aux voya­geurs entre Lyon et Turin (ce qui est faux !). Annoncée pour 2023, cette auto­route fer­ro­viaire pha­rao­ni­que coû­tera au moins 24 mil­liards d’euros (7,7 pour la partie fran­çaise + 6,3 en Italie + 10 pour le tunnel inter­na­tio­nal). Elle impli­que, en plus du tunnel inter­na­tio­nal, le creu­se­ment de tun­nels sous les mas­sifs de Belledonne, de Chartreuse et de l’Epine, et la cons­truc­tion de 200 km de voies nou­vel­les en France.

En Italie, le projet appelé TAV (« treno alta velo­cità ») se heurte à une résis­tance déter­mi­née de tous les habi­tant.es du Val di Susa depuis plus de dix ans. Le chan­tier n’a pas réel­le­ment com­mencé sur les ter­rains du site de la Madalena, puisqu’ils appar­tien­nent encore aux oppo­sant.e.s ita­lien.ne.s, les « No Tav ». Juste à côté, les pel­le­teu­ses sont pro­té­gées par un fortin grillagé et des cen­tai­nes de poli­ciers et sol­dats en per­ma­nence, pour un sur­coût d’au moins 50 000 euros par jour. Le mou­ve­ment No Tav dénonce depuis tou­jours cette mili­ta­ri­sa­tion du Val di Susa au ser­vice d’inté­rêts mafieux, pour un projet à la fois coû­teux, inu­tile et néfaste.

En France, cer­tains croient que la liai­son Lyon-Turin résou­dra tous leurs pro­blè­mes : les habi­tants subis­sant le pas­sage des camions pen­sent que le train va rem­pla­cer les poids-lourds, et les che­mi­nots, vic­ti­mes de la pri­va­ti­sa­tion du fret en 2007, espè­rent défen­dre leur métier en sou­te­nant la LGV. On voit aussi des élus de tous bords, reni­flant le pres­tige qu’ils pour­ront reti­rer du « chan­tier du siècle », en faire la pro­mo­tion.

C’est ainsi que le Lyon-Turin, ce gas­pillage monu­men­tal dont les seuls béné­fi­ciai­res réels seront l’indus­trie fer­ro­viaire, le BTP et l’économie pro­duc­ti­viste, est devenu comme par magie à la fois créa­teur d’emplois, de richesse, et de pureté écologique. Et c’est ainsi que depuis dix ans, les chan­tiers pré­pa­ra­toi­res au projet ont pu avan­cer en Maurienne sans ren­contrer d’oppo­si­tion effi­cace.

Pourtant, tous les éléments concrets indi­quent que cette nou­velle liai­son fer­ro­viaire :

- ne rem­pla­cera pas les poids lourds, mais va au mieux les dépla­cer ailleurs.

- est com­plè­te­ment inu­tile étant donné la sous-uti­li­sa­tion des capa­ci­tés de la ligne fer­ro­viaire his­to­ri­que.

- va affai­blir la situa­tion économique des val­lées

- va pro­vo­quer vingt ans de nui­san­ces le long de son tracé : bruit, pous­siè­res, aug­men­ta­tion des ris­ques d’acci­dents et de pol­lu­tion de l’eau.

- va dégra­der dura­ble­ment les ter­ri­toi­res par ses déblais colos­saux, la cap­ta­tion des eaux sou­ter­rai­nes et le béton­nage d’espa­ces natu­rels et agri­co­les.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici la syn­thèse de tous ces éléments, issus de sour­ces ins­ti­tu­tion­nel­les dis­po­ni­bles sur inter­net, de la presse, et d’enquê­tes de ter­rain :

Un projet totalement inutile

D’après le dépar­te­ment fédé­ral des Transports de la Confédération Suisse (*), le volume total de mar­chan­di­ses tran­si­tant sur route et rail au Fréjus et au Mont-Cenis est en forte régres­sion depuis dix ans (1 541 000 camions et 25,7 mil­lions de tonnes en 2000 – 1 205 000 camions et 17,7 Mt en 2009 ; pour le rail, on est passé de 8,4Mt à 2,4Mt). Non seu­le­ment l’aug­men­ta­tion de trafic qui ser­vait à jus­ti­fier la ren­ta­bi­lité du projet en 2000 s’avère tota­le­ment illu­soire, mais les capa­ci­tés de la ligne fer­ro­viaire his­to­ri­que depuis sa mise au gaba­rit (18 Mt) sont lar­ge­ment suf­fi­san­tes pour absor­ber ce trafic.

Si la part de marché du fret fer­ro­viaire par rap­port à la route est en régres­sion par­tout en Europe, ce n’est pas pour rien :
- Ouverte à la concur­rence depuis 2007 pour le fret et depuis 2010 pour les voya­geurs, la SNCF est en cours de déman­tè­le­ment. La guerre économique a rem­placé le ser­vice public, d’autres entre­pri­ses se par­ta­gent les rails et les parts de marché, avec à la clé : moins d’emplois, de mau­vai­ses condi­tions de tra­vail et de sécu­rité, et un report massif vers le trans­port rou­tier de mar­chan­di­ses, plus concur­ren­tiel.
- Dans son orga­ni­sa­tion actuelle, l’économie ne peut pas se passer du camion, irrem­pla­ça­ble pour effec­tuer du « juste à temps » et « porte-à-porte » avec des sous-trai­tants éloignés. Et ce d’autant plus que se mul­ti­plient les « zones arti­sa­na­les » dans chaque com­mune et les faveurs des élu.e.s au lobby rou­tier.
- Entre la France et l’Italie plus par­ti­cu­liè­re­ment, un audit des Ponts et Chaussées de 2003 (*) affirme qu’il s’agit d’un trafic essen­tiel­le­ment régio­nal. Les mar­chan­di­ses concer­nées sont trans­por­tées sur moins de 1000 km, dis­tance à partir de laquelle le trans­port fer­ro­viaire devient ren­ta­ble.

Dans ce contexte, le Lyon-Turin ne concur­ren­cera pas réel­le­ment le trans­port rou­tier : Mauriennais, mau­rien­nai­ses, vous aurez les camions ET les wagons.

Et quand bien même le Lyon-Turin absor­be­rait une partie des camions pas­sant par Modane, il encou­ra­ge­rait glo­ba­le­ment le tran­sit de mil­lions de tonnes de mar­chan­di­ses à tra­vers les Alpes, donc l’aug­men­ta­tion du trafic et des camions, par­tout ailleurs. Or l’absur­dité de notre économie pro­duc­ti­viste, son gas­pillage énergétique et ses dégâts humains, sont de plus en plus remis en cause : le Lyon-Turin a un siècle de retard.

Des nuisances durables

Le creu­se­ment du tunnel inter­na­tio­nal pro­duira 18 mil­lions de m³ de déblais, dont 10 mil­lions seront sto­ckés côté fran­çais (*), et dont une bonne part contien­dra de l’amiante et de l’ura­nium (pous­siè­res can­cé­ri­gè­nes). Si l’on ajoute les 64 km des tun­nels sous Chartreuse et Belledonne, on obtient au mini­mum 20 mil­lions de m³ sup­plé­men­tai­res. Pendant le chan­tier, c’est donc l’équivalent de 12 pyra­mi­des de Khéops qu’il faudra dépla­cer et sto­cker en Maurienne, Belledonne et dans le Sillon alpin ! Cela repré­sente à peu près 460 camions-benne tous les jours, pen­dant quinze ans. Au fait, le Lyon-Turin n’était-il pas censé dimi­nuer le nombre de camions dans nos val­lées ?

En jan­vier 2006, des conseillers muni­ci­paux de Lanslebourg-Montcenis inter­pel­laient leur maire après un conseil muni­ci­pal où le Lyon-Turin était à l’ordre du jour : « Les repré­sen­tants de LTF confir­ment que de l’amiante et de l’ura­nium sont bien pré­sents dans les mas­sifs. Ils annon­cent que de 4,5 à 6 mil­lions de m³ de maté­riaux (2 à 3 pyra­mi­des de Khéops) seront trans­por­tés par télé­phé­ri­que depuis Venaus sur le site pro­tégé du Mont-Cenis. Ce seront 5000 m³ de mari­na­ges par jour, et ce 300 jours par an pen­dant 4 ans, qui seront déver­sés dans la car­rière du Paradis. ». Ils expri­ment l’inquié­tude des habi­tants de la vallée, de res­pi­rer les pous­siè­res can­cé­ri­gè­nes issues des bennes et de cette immense butte, située sur un site balayé par des vents vio­lents. Ils ajou­tent : « Les popu­la­tions ne se sont-elles pas oppo­sées en 1983 à une demande de recher­che d’ura­nium sur les sites du Mont-Cenis et d’Ambin ? ».(*)

A Villarodin-Bourget, le creu­se­ment de la des­cen­de­rie de reconnais­sance jusqu’en 2007 a déjà confis­qué toutes les sour­ces d’eau pota­ble ali­men­tant le vil­lage, et créé des lézar­des dans les murs des mai­sons. Lorsque va débu­ter le creu­se­ment du tunnel inter­na­tio­nal en 2013, l’Arc sera coincé entre une butte de déblais de 200m x 400m x 30m de hau­teur (mena­çant de glis­ser dans la rivière et de l’obs­truer), une usine de béton (sup­pri­mant l’unique zone humide per­met­tant d’amor­tir les crues avant Modane) et une nou­velle cen­trale électrique. La com­mune refuse ces nui­san­ces futu­res, et a atta­qué en jus­tice la décla­ra­tion d’uti­lité publi­que des tra­vaux.(*)

Le tunnel inter­na­tio­nal agira comme un gigan­tes­que drain dans le massif d’Ambin, qui modi­fiera les écoulements d’eau sou­ter­rains et conduira à l’assè­che­ment de cer­tai­nes sour­ces. Les eaux d’infil­tra­tion recueillies et évacuées aux extré­mi­tés du tunnel seront à la fois chau­des (de 22°C à 30 °C, ce qui va créer un brouillard per­ma­nent si elles sont sto­ckées en bassin) et char­gées de soufre, donc très pol­luan­tes si elles attei­gnent les riviè­res. (*)

Creuser ce tunnel, c’est accep­ter cette pol­lu­tion de nos écosystèmes de mon­ta­gne, pour tou­jours.

 

Des emplois temporaires

Lyon-Turin Ferroviaire (LTF) a annoncé 10 000 emplois sur dix ans pour l’ensem­ble du projet, dont 3500 pour le tunnel inter­na­tio­nal au maxi­mum du chan­tier. Même avec ce chif­fre très opti­miste (les tra­vaux du tunnel suisse du St-Gothard en 2009 n’ont employé que 1000 per­son­nes en pointe, la plu­part venues d’ailleurs), c’est un inves­tis­se­ment de 2,4 mil­lions d’euros par emploi créé ! A titre de com­pa­rai­son, l’inves­tis­se­ment par emploi créé dans une PME est géné­ra­le­ment de l’ordre de quel­ques dizai­nes de mil­liers d’euros.

Il est très pro­ba­ble que les ingé­nieurs et tech­ni­ciens qua­li­fiés vien­dront de loin, le « sale boulot » étant réservé à la main d’œuvre locale. Car il s’agit de creu­ser à tra­vers un massif conte­nant de l’ura­nium et de l’amiante : LTF peut pro­met­tre ce qu’elle veut, croyez-vous que les ouvriers du tunnel n’en inha­le­ront pas une seule fibre ? Ajoutons que seu­le­ment 13O per­son­nes seront employées dura­ble­ment pour le fonc­tion­ne­ment de l’infra­struc­ture, à partir de… 2023.

Lors du chan­tier de l’auto­route de Maurienne, les entre­pri­ses de BTP natio­na­les ont sous-traité à des entre­pri­ses loca­les à des prix déri­soi­res, ce qui a fra­gi­lisé ces der­niè­res et entraîné leur rachat par de plus gros­ses, avec au final des sup­pres­sions d’emplois. De même après les JO d’Albertville, l’effet spé­cu­la­tif sur l’inte­rim et l’immo­bi­lier a créé une crise locale. Ce phé­no­mène est en fait clas­si­que des grands chan­tiers de trans­ports, qui à terme fra­gi­li­sent plus l’économie locale qu’ils ne la dyna­mi­sent.

À qui profite le désastre ?

Alstom, Bombardier, Vinci, Vossloh Cogifer, Egis, Faiveley, Systra et quel­ques autres : tous sont réunis dans la Fédération des Industries Ferroviaires (la « FIF »), qui sert d’ins­tru­ment de pres­sion sur les gou­ver­ne­ments et les col­lec­ti­vi­tés loca­les. Leurs objec­tifs :
- Empêcher que l’on fasse le bilan des trente der­niè­res années de TGV, qui met­trait en évidence le déca­lage entre nos besoins col­lec­tifs réels (un réseau TER effi­cace et bien entre­tenu) et leur recher­che du profit privé. Surtout, éviter que l’on range le TGV dans la série des déli­res méga­los et néfas­tes, juste à côté du Concorde.
- Construire de nou­vel­les lignes en Europe pour s’en servir de vitrine com­mer­ciale, et gagner des mar­chés à l’étranger. Car sans les grands chan­tiers TGV des pays émergents, ces mas­to­don­tes seraient voués à dis­pa­raî­tre.

Le Lyon-Turin fait partie de ces pro­jets « vitri­nes ». Il n’est pas vrai­ment fait pour servir, c’est plutôt une démons­tra­tion de force de l’indus­trie euro­péenne, pour ce qui est de faire rouler l’acier à 300 km/h, et de détruire notre monde.

« La Transalpine », le lobby du Lyon-Turin, ras­sem­ble de nom­breux grou­pes ban­cai­res et indus­triels (Danone, BASF, EDF…), le Medef, le BTP de Savoie … mais aussi le groupe Norbert Dentressangle, l’un des plus gros trans­por­teurs rou­tiers. Parmi les béné­fi­ciai­res directs du projet, citons aussi le groupe Eiffage et le tun­ne­lier Razel.

À plus long-terme, ce projet enté­rine l’indus­tria­li­sa­tion des espa­ces natu­rels, le gas­pillage énergétique et la pré­do­mi­nance des mar­chan­di­ses sur les per­son­nes. Il affirme la mise en concur­rence des peu­ples et renie pour tou­jours la pos­si­bi­lité d’une économie locale et décente.

Le Lyon-Turin n’est qu’une auto­route de plus, même fer­ro­viaire. Une auto­route qui connec­tera Lyon et Turin au Sillon Alpin, accé­lé­rant ainsi la trans­for­ma­tion de nos ter­ri­toi­res en une ville unique de Genève à Valence.

Nous pen­sons qu’on ne réduira pas le nombre de poids lourds en encou­ra­geant le trans­port de mil­lions de tonnes de mar­chan­di­ses à tra­vers les Alpes, mais plutôt en re-loca­li­sant l’économie. De même, on ne créera pas d’emplois dura­bles dans nos val­lées, à coups de grands pro­jets aussi dévas­ta­teurs que tem­po­rai­res.

Pour toutes ces rai­sons, nous vou­lons l’aban­don pur et simple du Lyon-Turin.

Nous vou­lons un report modal effec­tif du camion vers le train, dès main­te­nant et avec les infra­struc­tu­res exis­tan­tes.

Mais sur­tout, nous vou­lons en finir avec les trans­ports inu­ti­les de mar­chan­di­ses sur de lon­gues dis­tan­ces, et avec l’obses­sion de la grande vitesse.

Collectif No Tav-Savoie, décem­bre 2011

(*) Liens vers nos sour­ces argu­men­tai­res, charte du col­lec­tif et actua­lité de la lutte : http://notav-savoie.over-blog.com

La ZAD au Pays Basque

  • mai 11, 2012

Vu près de Baiona au Pays Basque, les bureaux de Vinci construction tagués en solidarité avec la ZAD

Bien au sud de la ZAD, de grands projets inutiles et mégalos sont aussi menés en partie par VINCI, en l’occurence ils veulent imposer une ligne à grande vitesse pour faire rouler leurs trains toujours plus vite. Prétentieusement nommé Grand Projet Du Sud Ouest, la LGV devrait amener avec elle la destruction des espaces naturels et le béton. Mais les habitant.e.s sont vigilant.e.s et résistent d’ores et déjà .

LA ZAD EST PARTOUT
Solidarité internationale contre le projet d’aéroport
Nous ne voulons pas de Vinci et du monde qui vas avec.
VINCI DEGAGE !

Des nouvelles de NDDL

  • mai 11, 2012

Sur indymedia nantes le 04 mars 2012 :

A Notre-Dame-des-Landes, l’occupation est aussi policière/militaire mais les nombreuses intimidations ne font que renforcer la détermination.
Si les nombreuses condamnations sont pour la plupart des amendes (payées collectivement), le 21 février dernier à St Nazaire, un camarade a été condamné à 14 mois de sursis (dont 2 mois pour refus de don d’ADN), 1000 € d’amende avec sursis pour une autre et 600 € de dommage et intérêts à payer solidairement au flic pour le préjudice morale alors qu’ils n’ont fait qu’escorté, avec d’autres opposant-e-s, un membre des renseignements généraux hors du cortège.
3 jours après, seulement 6 à 24 mois de sursis pour les 3 flics impliqués dans le décès d’Hakim Ajimi.
Le procès pour les camarades inculpé-e-s du 1er décembre est reporté au mercredi 16 mai.

Un Comité de Soutien aux Inculpé-e-s Anti-aéroport a vu le jour pour mieux se coordonner et organiser le soutien aux inculpé-e-s. Il se réunit tous les mardis à 20h30 à B17 à Nantes : https://soutieninculpeesnddl.wordpress.com/

Niveau travaux, le sale boulot continue. Le 24 janvier, le juge des expropriations est venu sur la ZAD pour rencontrer les propriétaires ayant refusé de vendre leurs terrains à l’amiable. S’en suit bousculades, lacrymos, … une belle énergie mais pas suffisante pour empêcher la ballade du juge. Après les visites sur le terrain, c’est au tribunal que se décide les expropriations et le rachat des terres par AGO-Vinci. La 1ère d’une longue série a eu lieu le 14 février et est mise en délibéré le 30 mai prochain.

Et parce que sur Indymedia, on aime bien les médias libres, vous pouvez écoutez la voix de l’occupation de la ZAD avec des émissions radio ou lire le 4e numéro de Lèse Béton : le journal d’occupant-e-s installé-e-s sur la ZAD.

Pour un soutien financier et aider aux actions, la répression, impression de tracts, …

La lutte contre le désordre capitaliste et pour un autre monde continue !!!

24 mars – Nantes – Quand le bocage arrive en ville…

  • mai 8, 2012
…un récit de camarades sur la manif du 24.

Vu sur Indymedia Nantes, le 28/03/12 :

Retour sur la manif du 24 mars par des ami.e.s d’ailleurs

“Quand on est prêt à faire 1000 kilomètres pour une manifestation, c’est pour qu’il se passe quelque chose” Une source policière citée dans Ouest France le 23/03/12.

La préfecture a annoncé l’arrivée d’éléments « extérieurs », forcément émeutiers aguerris, et une « source policière » admet que les seules manifestations autorisées sont celles où rien ne se passe. On verra bien ! Nous sommes effectivement venu.e.s de loin pour soutenir la lutte contre l’aéroport de Notre dame des Landes, par amitiés, camaraderies, parce qu’on est déjà passé vivre un temps ici, aider à l’installation d’une ferme occupée, où courir dans les champs pour empêcher des forages. Nous sommes venus surtout parce ce que ce qui se décide dans ce coin de bocage nous cause de cette logique de fric, de vitesse et de destruction des territoires qui touche aussi nos quartiers, nos jardins et nos champs . Nous savons qu’il est parfois nécessaire de concentrer nos énergies, « parce qu’une victoire là-bas est la condition de victoire ailleurs »…

Nantes – 24 mars à 12h, 3 cortèges se rassemblent aux carrefours sud, est et nord de la ville. Partout des files de tracteurs. Quelques centaines de motards, interdits de manifestation par la Préf’ qui ne veux pas embrouiller encore plus la situation, ont annoncé qu’ils tenteraient quand même d’arriver en ville, par l’ouest.

Dans les semaines précédentes, des détournements colorés d’invitations officielles à des animations culturelles ont été distribués à quelques milliers d’exemplaires en ville, mettant en scène la mafia pro-aéroport, Vinci et consorts, et invitant à la manif. Les manchettes des journaux ont été remplacées devant les bureaux de tabac et annoncent “Aéroport, Ayrault seul contre tous”. Des affichettes pour la manif ont été glissées partout par dessus les pubs du tram et sur les plans aux arrêts, des slogans peints sur les routes et les ponts de la rocade.

Cela fait plusieurs jours que les élus, le maire, la presse annoncent la présence d’”ultras”, la « radicalisation d’une minorité », des risques de « dégradations aggravées » et de « violence incontrôlées ». La préfecture, dans une lettre ouverte a menacé les associations organisatrices d’être tenues pour responsables « en cas de débordements, quels qu’en soient les auteurs » et les a poussé à déplacer le lieu de rassemblement vers un espace qui puisse être « plus facilement dégagé » et « mieux canalisé ». Sans succès. Pendant les deux journées qui précèdent, des cars de gardes-mobiles à chaque carrefour et en embuscade contrôlent tout ce qui passe sur la ZAD (“Zone d’Aménagement Différé” vs “Zone A Défendre”). Cela n’empêche pas que beaucoup se retrouvent et s’organisent autour de la trentaine de sites occupés et habités ou des fermes qui résistent, quitte à passer à travers champs. La veille, la presse relaie avec enthousiasme une histoire fantasmée “d’agriculteur agressé par un squatteur”. On sent qu’il faut à tout prix casser le front commun qui se constitue pas à pas, souvent en tension malgré tout, entre paysan.e.s, squatter.e.s, habitant.e.s, militant.e.s, associations – contre l’aéroport et pour beaucoup aussi contre le monde qu’il porte.

Une mobilisation policière inédite dans l’histoire nantaise est annoncée, 1500 hommes, des patrouilles et civils partout dans la ville dès la veille, la zone de la mairie et de la préfecture “sanctuarisée”, des caméras mobiles, des barrières, des canons à eau et un helico… Le grand déballage des grands jours. Du point de vue de la pression sur le Maire en pleine période électorale le pari est déjà gagné. Celui-ci a même dû repousser d’une journée l’inauguration prévue de longue date de son grand “mémorial de l’abolition de l’esclavage”, une construction Vinci, pour laquelle des chefs d’Etat sont attendus. La ville devra forcément apparaître comme lisse et maîtrisée, nettoyée au plus vite.. *

Tout le monde s’attend sur le pont Morand, face à la Préfecture. Chaque arrivée motorisée d’un village alentour est saluée et applaudie. Pendant ce temps, un petit groupe d’agents masqués en gilets jaunes grimpent sur les poteaux indicateurs de directions et les recouvrent d’autocollants ad hoc et rigoureusement identiques :”métropole”. L’un d’eux commente au mégaphone : “la métropole est cette manière d’uniformiser le monde et de le bétonner pour la bonne circulation des marchandises. L’aéroport est un des biais par lesquels la métropole cherche à recouvrir nos vies”…

Au point de jonction la presse parlera de 7000 personnes réunies et les organisateurs de 240 tracteurs. Dans le chaos coloré de l’après-midi, entre les chars, les badauds et les moteurs, nous donnions plutôt l’impression d’être indénombrables. Quoi qu’il en soit, nous avons tenu la rue, comme en convient presque piteusement Ouest France deux jours après, reconnaissant à demi-mots qu’ils avaient pourtant fait leur possible pour freiner la participation “familiale” à grands coups d’annonce menaçante. On est là en masse et on passe…

Au cours du cortège ceux qui luttent en Bretagne contre la ligne THT repeignent des bureaux d’EDF, d’autres la mairie, des clowns vont se frotter aux pandores qui gardent la préfecture, des flics en civils se font expulser… Arrivée place du cirque, épicentre nantais, des bennes déversent de la terre, du fumier d’un coté et de l’autre pour marquer l’espace occupé sur 200 mètres et y planter des arbres. On amène le bocage dans Nantes avant que les seigneurs nantais ne tente de l’engloutir. Des cuisines collectives s’installent. Un vache et quelques chevaux se baladent. Deux dragons chinois d’une dizaine de mètres se dandinent, avancent par circonvolutions et s’arrêtent face à des banques et autres enseignes ciblées. La fumée grise qu’ils crachaient jusqu’alors se métamorphose en jet de peinture vive et arrose copieusement les façades. D’autres sont recouvertes de boue ou simplement taguées. Un isoloir/défouloir invite les badauds à s’introduire en son sein pour venir s’exprimer par des pochoirs au sol et laisse sur son passage de grand lettrages blancs : « vinci dégage ! », « la résignation est leur business ». Sous un petit train formé de tentes igloos, un fer à cheval, des pots de fleurs se retrouvent ancrés dans un sol transpercé. Des chaussures enlacées sont lancées sur les câbles du tram pour le bloquer. Des groupes d’italiens « No Tav » font la jonction en chanson avec la résistance montagnarde acharnée à la Ligne à Grande Vitesse dans le Val de Suse. Des centaines de poteaux de géomètres dépiquetés sur les futurs zones de chantiers sont déversés au sol et retournés à l’envoyeur. La redécoration tout azimut des symboles du fric et des complices de l’aéroport, des pubs, poteaux, panneaux ou du siège du PS se déroule sans encombre jusqu’à ce que des flics de la bac tentent une approche en nombre pour alpaguer un peintre. Une banderole vient s’interposer, ça se regroupe, des drapeaux accrochés à des tiges en bambou s’élèvent. Le commando repart vite fait, bredouille. Ils se contentent de guetter en retrait pour le reste de l’après-midi.

Plus loin sur le podium s’enchaînent quelques prises de paroles tempétueuses. Au micro, les « habitants qui résistent » ** affirment qu’ils ne partiront pas et ne se laisseront pas acheter : « Amis d’ici, amis d’ailleurs, ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience… ». Ils attaquent la démission des verts sur ce dossier, dont la docilité a été récemment négociée avec le PS « autour d’une table de monopoly » en échange de quelques postes. Cela n’empêche pas ces derniers d’être présents à la manif drapeaux en main et de se faire embrouiller. D’autant que prévenants ils ont déclaré deux jours avant dans la presse “condamner toute les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant et après la manifestation”. Pas de fumée sans feu, au cours du cortège leur permanence a été repeinte. Une élue locale s’exprime quant à elle de manière plutôt déterminée et le collectif du 24 mars rappelle qu’il faudra résister aux expulsions et qu’une grande manifestation de réoccupation est d’ores et déjà annoncée si nécessaire.

Une première caméra est aveuglée tandis qu’on y pend une effigie du maire de la ville. Une autre a été installée spécialement pour la manifestation en haut d’un toit qui semble hors d’atteinte. Soudain, des cris et des applaudissements, une personne sort d’un vélux sur un toit mitoyen en pente à une vingtaine de mètres du sol et s’avancent jusqu’à la caméra pour en couper le câble. Le troisième oeil, hélico qui stationne en permanence au-dessus de la manif, sera quant à lui visé par deux fois par des feux d’artifice et aveuglé par des miroirs sans que cela suffise à le repousser durablement. Son ronronnement lancinant se mêle au son du char disco glamour, des slogans, des pétards, de l’orchestre, des discours officiels et des discussions dans tous les coins.

Alors que l’après-midi s’écoule, en rythme avec la batucada, des bruits de marteau et de burin se font maintenant entendre sous les dragons. Des ouvriers invisibles se relaient pour creuser le bitume. Lorsque les dragons replient leur ailes, ils laissent apparaître de grosses pavasses soigneusement empilées et des trouées dans lesquelles des arbustes sont rapidement transplantées. Les dragons s’enflamment et donnent naissance à grand feu de joie pétaradant. Les tracteurs sont déjà repartis en cortège. L’étau policier se resserre, boucle petit à petit les rues alentours et lance des sommations insistantes pour une dispersion imminente. Sans effet. Il faut dire que l’hypothèse de l’assaut policier est malaisée face à cette foule entremêlée et dispersée où l’on serait bien en mal d’isoler un groupe de “perturbateurs”. Alors qu’une bonne partie des manifestants s’en va petit à petit, des skaters font des sauts au dessus du feu, des promeneurs se prennent en photos dans les chars laissés en plan, d’autres restent danser, discuter, défier la police et ont l’air apprécier le “zadland” un peu foutraque et le coin de bocage qui est venu s’intercaler sur les trottoirs lisses de la métropole. Le cour des 50 otages a de la gueule et le terrain de jeu qui s’est construit en quelques heures est adopté par les passants. Vers 19h, les flics finissent par charger, se prennent quelques canettes, courent après ceux qui leur tombent sous la main sur les boulevards et finissent malheureusement par en choper quelques uns.

Pour l’heure et malgré les menaces d’expulsion qui se rapprochent et les grands chantiers qui couvent, la rage s’est cristallisée dans une foire subversive et colorée. Ce samedi, la ville s’est surtout métamorphosée, dans une démonstration de force retenue, manière d’avertir aussi que cela n’en restera pas là si les bulldozers pointent le bout de leur nez. Aujourd’hui les forces contre l’aéroport ont composé ensemble avec une multiplicité de présence et de méthodes. Des personnes de partout se sont engrainées dans l’histoire, beaucoup des patelins alentour ou de Nantes, certaines venues de loin comme nous et prêtes à refaire 1000 kilomètres au besoin. Nous ne les laisserons pas passer !

* Le soir même, le ravalement de façade sera acharné. Mais le lendemain les policiers sont toujours en ville en masse autour des inaugurations officielles et des élus nantais tendus. …

** dans son intégralité, l’excellent discours collectif des “habitants qui résistent”, lu au podium :

Amis d’ici, amis d’ailleurs

ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience…

La destruction ici projetée vise un petit morceau de la France, planté à un jet de pierre de Nantes, fief d’un grand féodal socialiste, Jean-Marc Ayrault. Comment est-il possible d’être si lâche ? Comment peut-on s’asseoir sur tant de proclamations ? Sur tant de phrases creuses prononcées depuis vingt ans par cette gauche bien élevée, au nom du soi-disant « développement durable » ? Jean marc Ayrault ne pense pas, il règne. Incurable défenseur des intérêts industriels, comme son maître-candidat,Francois Hollande. Et ce grand seigneur d’opérette sait reconnaître la puissance quand il la croise. Certes, c’est l’État qui a donné le chantier de Notre-Dame-des-Landes à l’entreprise Vinci, mais il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre le maire de Nantes et celui qui au nom de tous pousse à la construction, c’est-à-dire François Fillon, Premier ministre en titre.

Les socialistes ne sont pas seuls en cause, et nous n’oublierons pas de sitôt leurs complices. Nous voulons parler de ces écologistes de salon, toujours prêts à vendre leur pauvre âme tremblotante en échange de quelques places. Comment osent-ils, les Duflot, Magnen,De Rugis , qui sont pourtant venus chez nous clamer leur opposition au nouvel aéroport ? Comment osent-ils – après nous avoir tant promis -, capituler en rase campagne autour d’une table de Monopoly ? Imaginez comment une telle trahison aurait été accueillie à l’époque du Larzac, en 1972, voici quarante ans. Imaginez comment auraient été reçus des écologistes d’alors, pactisant avec l’armée dans le dos des paysans.

En réalité Ces gens de droite et de gauche ne connaissent que la puissance, et la puissance de l’argent. Pour l’eau, voyez Veolia ou Suez. Pour l’énergie, EDF ou Aréva. Et pour le BTP, Bouygues, Eiffage, Vinci. Ces trois derniers connaissent toutes les chansons du répertoire. Tout le monde ici, , comprend ce que cela veut dire…,Parlons de Vinci qui a vertueusement triomphé dans l’appel d’offre pour Notre-Dame-des-Landes,. :

Vinci est concessionnaire du projet d’autoroute Moscou Saint-Petersbourg, qui menace la forêt moscovite de Khimki. Savez-vous que l’opposant au projet Mikhaïl Beketov a été si gravement tabassé qu’il demeure, quatre ans après les faits, lourdement handicapé ? Que Konstantin Fetissov, un autre militant, a été attaqué à coups de batte de base-ball ? Que tant d’autres sont menacés chaque jour ? Ô bien entendu, les beaux messieurs de Vinci ne sont pour rien dans de telles horreurs. Pensez donc. Mais il est bon de garder certains faits dans un coin de la tête.

Comme l’exemple du désastre général des aéroports de province espagnols. Une nouvelle fois, qui veut savoir, sait. Il existe là-bas, en partie grâce aux amis locaux d’Ayrault, socialistes comme lui, une cinquantaine d’aéroports, le plus souvent gérés par des structures publiques. Le bilan en est infernal.. Huesca, dans les Pyrénées ? Vide. Lérida, Cordoue ? Vides. Ciudad Real, qui devait concurrencer Madrid-Barajas ? Un désert qui aura coûté pour commencer 500 millions d’euros.. Castellon, à 50 kilomètres de Valence ? Pas un chat, mais un coût de 150 millions d’euroS. Voilà ce qui se prépare à Notre-Dame-des-Landes.

Un politicien du passé, Ayrault, , veut nous lancer dans une aventure stupide, morbide. Pour faire décoller des avions qui ne décolleront pas, il entend faire disparaître 2 000 hectares d’une terre miraculeusement préservée, où les animaux et les hommes qui la peuplent ne demandent rien à personne. En défendant un mode de vie criminel, qui permet à une infime minorité d’utiliser un engin destructeur du climat. Nous ne pouvons lui pardonner. Nous ne pardonnerons pas, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais à tous ceux qui osent soutenir, de près ou de loin, cette terrible agression contre la beauté de la vie.

En attendant la victoire, que nous espérons de toutes nos forces, nous pleurons un endroit qui pourrait disparaître. Si les machines finissent par gagner la partie, les larmes de crocodile couleront à flots. Il est si bon de pleurer sur le sort des Indiens de l’Amazonie ou des Bushmen du Kalahari. Les bonnes consciences n’hésitent jamais à donner de la voix pour faire croire qu’elles pensent aux autres. Mais nous, nous refusons leur sainte pitié. Nous réclamons la solidarité. Nous appelons au combat. Nous voulons vivre ici. Le soutien de nos compagnons de lutte venus de tout horizon nous donne la force de nous battre. Qu’ils en soient ici remercier. La bataille continue, et nous nous ne pouvons pas la perdre. Seulement, il faut se lever. Et pas à moitié. Il faut s’unir, et sortir nos étendards . Il faut empêcher la construction de cet aéroport de la mort.

Des nouvelles de Khimki

  • mai 8, 2012

Posté le dimanche 1er Avril 2012 sur zad.nadir.org :

Les activistes et journalistes russes ont survécu aux coups, intimidations et arrestations durant la campagne pour sauver l’une des dernieres forêts millénaires moscovites de la destruction. Notre mouvement pour modifier le trajet de l’autoroute qui doit couper à travers la forêt de Khimki est devenu l’un des mouvement activistes les plus inspirés et le plus large depuis longtemps. Il s’agit de plus qu’une forêt. Nous combattons le règne de la corruption et du pot de vin dans le gouvernement, la loi et l’industrie, qui a permis à ce projet d’avancer. L’année dernière, après la manif de milliers de citoyens dans le centre de Moscou, nous avons gagné une énorme victoire quand le président Dimitri Medvedev a arrêté momentanément la construction. Une de nos principales organisatrices, Yevgenia Chirikova, est mère de 2 enfants et a courageusement propagé la campagne depuis 2007 au risque de mettre sa famille en danger. Maintenant la construction doit reprendre. Depuis ce mois ci la multinationale française Vinci est autorisée à entamer la première étape de l’autoroute. C’est la meilleure chance pour nous d’arrêter le projet avant que l’équipe de construction n’arrive. Nous nous tournons vers vous afin d’augmenter le soutien international. Comme le gouvernement russe nous a laché, nous ciblons Vinci, qui compte faire des profits énormes avec ce projet. C’est la seule compagnie occidentale investie dans la construction.

nous vous demandons de diffuser l’appel pour la Pussy riot les 15 et21 avril prochain !

As promised, I send you the links with more information on the topics.

http://khimkiforest.org/ English Française Deutsch Español Русский

Brief description of the problem http://khimkiforest.org/about

Videos from the forest : http://khimkiforest.org/video

Direct Action. Stopping machines in the Khimki forest. http://www.youtube.com/watch?v=uv64…

’The Symbolic Road’ http://www.youtube.com/watch?v=TF-w…

The Battle against the Road http://www.youtube.com/watch?v=9bVk…

Khimki forest, 2010, nazi coming http://wisegizmo.livejournal.com/35… One of the girls, standing with hands wide against the clearing, is Nadejda Tolokonnikova, or Tolokno, who is now arrested for taking part in the action of Pussy Riot.

Pussy Riot http://freepussyriot.org/

The incredible story in English Française Deutsch Español Русский

Pussy Riot on the Red Square https://www.youtube.com/watch?v=yqc…

Pussy Riot on the roof https://www.youtube.com/watch?v=CZU…

Pussy Riot in the Cathedral, St Virgin deliver us from Putin https://www.youtube.com/watch?v=5bP…

The other questions in contemporary Russia mentioned during the discussion.

Nizhny Novgorod anti-fascists need your solidarity and support ! http://avtonom.org/node/17032

5 years in prison for cutting a piece of fence of an illegal residence of Krasnodar region governor http://khimkiforest.org/news/action…

[Résistance au bétonnage] Appel au montage d’un camp permanent à partir du 10 avril 2012 contre un projet de stade de foot à Décines (Lyon)

  • mai 8, 2012

Appel au montage d’un camp

le 10 avril 2012 à Décines, au 1 rue Michel Servet.

Nous appelons à une mobilisation importante pour une vie en vert, et contre la construction du stade de foot des Lumières de Jean Michel Aulas, Gérard Collomb et Vinci :

Salut à tous et à toutes, ami-e-s, militant-e-s de la première
ou de la dernière heure.
L’étau se resserre jours après jours ; aseptisés sont nos vies, nos
villes et nos quartiers.
Les zones de libertés diminuent à mesure que disparaissent les espaces
naturels.
La politique mondiale s’allie au béton et à l’acier, aux pelleteuses
et aux foreuses pour permettre le maintien de l’ordre, pour asseoir
l’empire de glace sur nos vies et celle de la Nature.

Depuis longtemps nous comprenons que nous devons protéger la nature:
car militer pour la protection d’un arbre, c’est déjà, sauver les
valeurs humaines.

Ils bétonnent! Ils expulsent! Nous, nous occupons:

A Notre-Dame-des-Landes, la Z.A.D (Zone à Défendre), s’attache depuis
des années à occuper les terres destinées à la construction d’un
aéroport, sur plus de 2000 hectares qui, espérons le, ne verra jamais
le jour.a

A Turin, et dans les vallées alentour, nombreux et nombreuses sont
celles et ceux qui militent contre le projet du TGV (TAV) censé
rejoindre Lyon, par un tunnel de 53 km sous les Alpes.

Partout émergent des problématiques liées à la spoliation des terres,
de l’expropriation des paysans, à la destruction des milieux naturels.
Partout, on déloge, on déplace, on parque ailleurs ce que l’on devrait
protéger ici.

Ces projets destructeurs sont décidés au plus haut niveau:

– Etatique
– Juridique
– Financier

Par la complicité de lois liberticides. (LSQ, LOPPSI 2, HADOPI, ACTA…)

Dans la plupart des cas, des multinationales du bâtiment sont impliquées:
Vinci en particulier, qui se cache derrière tout un tas d’autres
entreprises qui sous-traitent pour ce leader du réseau routier et BTP
mondial.
D’une manière ou d’une autre, la résistance face au capitalisme,
à l’impérialisme et au libéralisme du corps et de l’esprit doit être aboli.
La conscience adulte environnementale passe par le refus:
des projets immobiliers, des projets d’infrastructure et des projets
de colonisation, que ces bourreaux ignorants mettent en place.

La volonté de création d’un grand stade par messieurs Jean-Michel
Aulas (PDG de l’OL) et Gérard Collomb (Président du Grand Lyon, des
Hospices de Lyon, sénateur et maire d’une “gauche ratée, d’une droite
dans ta gueule” de Lyon), nous montre aujourd’hui, leur intention
nuisible de conquérir l’est lyonnais pourtant proclamé: “Poumon Vert”
de l’agglomération.

Le projet OL Land de Jean-Michel Aulas est d’implanter un immense
complexe sportif sur plus de 50 hectares de réserve foncière sur la
commune de Décines à 15 km de Lyon, dans l’est lyonnais.(OL= Olympique
Lyonnais)
OL Land comprendrait: le nouveau stade de 60 000 places, le centre
d’entraînement de l’équipe professionnelle, les bureaux du siège d’OL
Groupe, une boutique OL Stade, 7000 places de stationnement,
plusieurs équipements de loisirs et de divertissements dont cent
cinquante chambres d’hôtel*** et 8 000 mètres carrés d’immeubles de
bureaux, autour, des routes et encore des routes qui recouvriront
soigneusement tous les déchets qu’ils ne peuvent enfouir ailleurs.

Finalement, bien plus qu’un simple stade de football destiné aux
footballeurs professionnels, il s’agit d’une mégapole d’affaires
construites à des fins privées, pour le profit de “Big Brother”. Le
stade n’occuperait que 5 hectares.

L’égo de ces brigands ne brillera pas longtemps, tant que nous
occuperons les terres et maintiendrons une résistance face au fléau
qui se répand.
Nous sommes libres et indépendant-e-s, nomades du monde inter-galactique.
Le monde est à celles et à ceux qui le respectent.
Soutenons la famille Morel: maraîchers pour une AMAP, et Philippe
Layat: éleveur de brebis; sur les communes de Décines et de Chassieu.
Mobilisons-nous, avec l’association “Carton Rouge” qui depuis
plusieurs années militent aux côtés de ces êtres “encore” humains,
pour rendre la terre à qui de droit.
Non au stade de Décines! Non à l’aéroport de Notre-dame-des-landes!
Non au TAV Lyon-Turin!

Mardi 10 avril 2012, nous monterons un camp, sur les terres du futur projet.
Nous appelons toutes celles et tous ceux qui désirent renverser le
régime inquisiteur du roi Aulas et de son bouffon d’Collomb, à venir
prendre place dans la mobilisation contre cette démagogie capitaliste.
Voici venue la fin de l’hégémonie colonialiste de l’empire.

Bienvenue au plus grand nombre, aux bras et à l’énergie de celles et
ceux qui désirent s’investir dans le projet.
Au programme et sur le long terme : potager, éco-construction,
ateliers, débats, théatre, cirque, musique, actions militantes…

A partir du 11 avril, nous commencerons le début du jardin. Nous
appelons les volontaires à amener leurs pieds (jambes et pieds de
tomates, de biches ou autres) ainsi que les outils nécessaires s’ils
en disposent.

PS: Le délai est court : nous avons quatre ans pour empêcher le projet
d’arriver à son terme. (Stade prévu pour l’Euro 2016)

La lutte continue…

…NOUS…

Liste des besoins au montage du camp :
-matériel de camping ( tentes, marabouts, tipis, yourtes, poeles à bois…).
-matériel de jardinage (outils, bidons, graines, semences, tonne à eau…).
-matériaux de construction (planches, poutres, enduits, paille…).
-moyens de transports (voitures, vélos, mobylettes, fourgons…).

Ainsi que tout ce que vous jetez ou n’utilisez plus : moquette,
vêtements, costumes, tissus, fenêtres…

A très vite !!!!!

[Poitiers] Relaxe pour les cinq du squat contre Vinci

  • mai 8, 2012

Occupation contre Vinci : relaxe pour les 5 !

Après la tentative de squat contre Vinci, cinq personnes étaient passées en procès le 8 décembre 2011 au TGI de Poitiers, suite à une plainte de la mairie PS.

La grosse baudruche merdiatico-policière s’était piteusement dégonflée et les plaidoiries des avocat-e-s, bruyamment applaudies. Au grand dam du président du tribunal, qui a d’ailleurs demandé aujourd’hui à ce que le « fan-club » ne réitère pas ses démonstrations d’enthousiasme.

Le verdict a donc été rendu aujourd’hui : RELAXE pour les cinq ! L’une d’entre elles prend quand même 100 € d’amende, pour avoir donné une fausse identité aux flics lors de la gardav’.

Vinci hors de nos vies !

Juanito, groupe Pavillon Noir (FA 86), 12 janvier 2011.

Pour un récit de cette action c’est ici.

Péage gratuit à la Brillane (04)

  • mai 8, 2012

Communiqué d’une action de péage gratuit à la Brillane, dans les Alpes de Haute Provence, contre la multinationale Vinci et le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes :

Ce samedi 17 mars autour de 14h15, une quinzaine de personnes se sont rassemblées aux 4 stations de péage de la ville de la Brillane (04) afin d’effectuer une action de « péages gratuits » pour soutenir et se solidariser avec les personnes luttant, à la ZAD (Zone À Défendre) et ailleurs, contre le projet de construction de l’aéroport international de Notre-Dame des Landes, proche de Nantes.

Après que les caméras de vidéo-surveillance ainsi que les barrières de péages aient été momentanément mises en veille, il a été permis durant une heure, par libre choix, aux automobilistes de s’affranchir — ou pas — d’enrichir Vinci ; et de s’informer, par la voie oral, des tracts et banderoles, sur le projet d’aéroport. Ce fut aussi l’occasion de dénoncer les différents projets et agissements de la multinationale Vinci (premier groupe mondial de construction-concession) spéculateur, entre autre, sur une grande partie du réseau autoroutier français et investisseur dans la fusion nucléaire d’ITER.

Les automobilistes, pro ou anti-projet, étaient pour une bonne partie réceptifs à l’action et l’information. Des réactions très diverses… Certains se targuant d’un « C’est pour quand le prochain passage gratuit ? », « On vous soutient, on est avec vous » ; et d’autre d’un « Ca serait pratique un aéroport près d’ici, c’est rapide et efficace en Corse… profiter du paysage c’est bon pour ceux qui ne travaillent pas ou ceux qui touchent le RSA ! ».

Pendant ce temps d’action, nous avons été informé que Vinci venait de licencier 800 employés par une trop « habituelle » restructuration économique. Les quelques euros, net d’impôt, glanés par les caisses de solidarité aux péages, ne recréeront pas d’emplois mais serviront néanmoins aux occupants la ZAD et aux opposantes à la construction de l’aéroport à Notre-Dame des Landes.

La première patrouille de gendarmerie n’aura mis seulement que quelques minutes à intervenir sur les lieux à une vitesse de décollage aérien, frôlant certainement les 120 km. Les gendarmes sortirent main à l’arme, prêt à dégainer au besoin, croyant intervenir sur une action de braquage des caissettes automatiques de l’autoroute. Une seconde patrouille, ainsi que deux véhicules de l’aménagement autoroutier de Vinci arriveront par la suite, ce qui ne nous empêchera aucunement de mener, sous la forme et le temps voulu, l’action à son terme.

Ainsi, aucune arrestation ni violence n’a eu lieu, fait assez rare dans ces durs temps de répression hexagonale. Ceci peut-être dû, selon les dires d’un gendarme, à une impossibilité de ne pouvoir joindre des policiers plus haut-placés pour prendre une potentielle décision d’intervention — dur dur les forces publiques en plein week-end !

Nous tenons à réaffirmer notre solidarité aux personnes luttant contre la construction de cet aéroport et que nous continuerons à lutter contre Vinci et ses projets à visées d’économie mortifère, à Nantes, comme ailleurs.

Nous appelons enfin aux personnes le désirant et le pouvant de se rendre à la manifestation en faveur de l’arrêt du projet d’aéroport le samedi 24 mars à Nantes ainsi que de continuer des actions décentralisées.

Des Vinciophobes de la Brillane

Sitiographie : http://zad.nadir.org http://stopvinci.noblogs.org/

 

Texte du flyer distribué lors de l’action :

« L’autoroute que vous venez d’emprunter est gérée par le groupe VINCI, un des leaders mondiaux des travaux publics et de l’aménagement de l’espace.

Parmi toutes les nuisances occasionnées par ce groupe, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au Nord-Ouest de Nantes, est fortement contesté, depuis longtemps, par une partie des habitants de cette région de bocages (2000 hectares de terres agricoles), ainsi que par diverses associations écologistes, partis politiques ou syndicats. Ce projet de destruction d’un site naturel exceptionnel financé par les ressources publiques est cependant soutenu entre autres par J.M. Ayrault, maire de Nantes, membre du P.S. Une des raisons évoquées pour mener à bien cette ultime bétonnage de la nature est le soit-disant nécessaire « désengorgement » d’un premier aéroport, situé au sud de Nantes, ce qui est mensonger car cet aéroport est en partie sous-exploité. La spécialité de Vinci est de spéculer sur nos déplacements sur le territoire. Leurs méthodes : expulser les gens des quartiers et des campagnes afin de bétonner et aseptiser nos espaces et nos vies, ainsi ils nous vendent le mythe du progrès.

Vinci voit ce type de projet comme une vitrine pour son image de marque, ses actionnaires et ses profits boursiers. Mais leur but propre est de concrétiser les projets de l’Etat de quadrillage et de contrôle de la société via la maitrise de l’espace, de nos espaces.

L’action qui est menée aujourd’hui rejoint de nombreuses autres actions menées durant ce week-end pour signifier aux groupes capitalistes, et aux politiciens qui les soutiennent, qu’il n’est pas question de les laisser prospérer davantage, mais plutôt de les mettre hors d’état de nuire. »