2. En lutte !

Et un parking en moins pour Vinci !

  • août 18, 2011

Comme dans beaucoup de villes, Vinci colonise des espaces publics pour son profit. L’installation d’une simple barrière ou d’un parcmètre suffit, ainsi on voit les parkings payants se multiplier. Cet article fait plaisir à lire et montre que quelques individus incontrôlables peuvent faire céder le racketteur professionnel.

Las des intimidations, Vinci abandonne un parking marseillais

LEMONDE.FR avec AFP | 03.08.11 | 21h26

Le groupe français de BTP et de concessions Vinci, mandaté par la communauté urbaine de Marseille pour gérer un parking du centre-ville, a fini par abandonner les lieux après plusieurs mois d’intimidations et de dégradations, a-t-on appris mercredi 3 août de sources concordantes. Ce retrait est pour l’exploitant une « situation inédite » au niveau national.

« Les graves problèmes de délinquance qui touchent l’ensemble du quartier depuis trop longtemps ont fini par rendre impossible, au quotidien, l’exercice de la mission que notre communauté urbaine a confiée à Vinci Park », regrette dans un communiqué le président socialiste de Marseille Provence Métropole (MPM), Eugène Caselli.

Confrontée à ces difficultés depuis fin 2010, la direction régionale de Vinci Park a décidé de quitter les lieux le 8 juillet pour des « raisons de sécurité », à la suite de nouvelles tentatives d’intimidations, non sans avoir précédemment déposé « 15 à 20 plaintes », « sans conséquences sur le terrain ».

DEUX INTERPELLATIONS

« Nous sommes une société d’exploitation de parkings, pas de maintien de l’ordre », relevait-on mercredi à la direction régionale du groupe. Cette semaine encore, une caisse automatique, laissée sur place dans l’hypothèse d’un retour, a été incendiée, ajoute-t-on.

Selon la préfecture des Bouches-du-Rhône, qui a « déploré » mercredi soir dans un communiqué la décision de Vinci, « sept plaintes pour vol et dégradation » ont été enregistrées depuis le début de l’année et « des surveillances ont alors été mises en place, aboutissant à l’interpellation de deux individus ».

Depuis des semaines, ce parking aérien de 49 places du quartier de la porte d’Aix avait été pris en main par des individus qui, une fois les agents de gardiennage de Vinci partis en fin de journée, levaient la barrière en demandant des pièces aux automobilistes, comme l’ont montré les médias locaux.

A propos de l’explosion de deux engins de chantier à Sautron (44)

  • août 18, 2011

À propos de l’explosion de deux engins de chantier à Sautron (44)

Le 31 juillet était présente dans Ouest France l’attaque d’un chantier Vinci à Sautron en banlieue nantaise (plusieurs engins brûlés…), attaque qui n’a pas fait l’objet de texte de revendication jusqu’à présent.

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Que les auteur-e-s décident de mettre des mots sur leur choix de poser des bouteilles de gaz et d’essence en dessous du défunt matériel ou de laisser ce (beau) geste parler de lui-même n’importe pas tant que ça.

Ce texte n’est pas un communiqué de revendication, il ne prétend partager que le sens que des lectrices enthousiastes trouvent dans ce sabotage.

En l’absence de texte « explicatif », nous considérons l’attaque de ce chantier qui se situe à une dizaine de kilomètres de la ZAD comme une contribution à la lutte en cours contre l’aéroport et son monde. Et il nous semble important en l’absence d’autres textes de rendre encore plus palpable que l’objectif de « faire mordre la poussière » à VINCI et à ce projet se traduit par une série d’actions. Que ces actions prennent la forme qui semble la plus pertinentes aux différents groupes ou individu-e-s qui se sentent proches/solidaires/partie prenante de cette lutte, et notamment la forme d’actions anonymes. Sur Vinci, comme ça a été le cas cette fois-ci, mais aussi sur les nombreuses autres entreprises qui sont accessibles dans notre voisinage quotidien. Que ces attaques outre le fait de leur faire perdre de l’argent, permettent aussi de rendre bien visibles le fait qu’elles aussi participer à ce projet et visibiliser le fait que les travaux liés à cet aéroport ont déjà commencé.

Nous sommes et resterons solidaires des actes comme des individu-es qui seraient poursuivies par la suite.

Que se déchaîne notre colère et notre créativité Faisons leur mordre aussi leurs tractopelles…

Indymedia Nantes, 13 août 2011.

 

Des engins de chantier détruits à Sautron – Nantes

La piste criminelle est envisagée après que plusieurs engins de chantier ont brûlé à Sautron. Un appel à témoins est lancé.

Plusieurs engins de chantier ont été détruits par le feu dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3 heures du matin, sur le chantier du secteur dit « de la Carrosserie », rue de Bretagne à Sautron. Le feu a d’abord pris au niveau d’un chariot élévateur, avant de se propager à une pelle mécanique, endommageant au passage le système de commandement d’une grue. Un riverain a pu prévenir à temps les pompiers, et l’incendie a été rapidement maîtrisé par les hommes de la caserne d’Orvault. L’incendie n’a pas fait de victime.

Pour le parquet, le caractère volontaire de l’incendie ne fait aucun doute. Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie de Sautron, appuyée par les unités de recherche de la gendarmerie de Nantes. Les lieux ont été quadrillés hier, et différents relevés ont été effectués en vue d’analyses.

Le chantier « de la Carrosserie » a débuté en décembre 2010, et la première pierre avait été posée le 28 juin dernier. Le projet du site prévoit notamment la création d’une structure intergénérationnelle Ehpad (Établissement d’Hébergement des Personnes Âgées Dépendantes). Une crèche de 40 places et 15 logements sociaux font également partie du projet immobilier. L’immeuble en construction du chantier n’a pas été, quant à lui, touché par les flammes.

Un appel à témoins a été lancé hier par la brigade de gendarmerie de Sautron […]

Leur presse (Maud de Carpentier, Ouest France.fr), 1er août 2011.

Péage gratuit contre Vinci à Montpellier ce 15 août

  • août 18, 2011

Vu sur le jura libertaire

Un péage gratuit a eu lieu ce matin du 15 août au péage de St Jean de Védas, près de Montpellier, dans le cadre de la campagne lancée contre la multinationale Vinci.

Une cinquantaine de personnes ont permis à de nombreux vacanciers sur le retour (ou le départ) de ne pas enrichir ces méchants, durant une petite demi-heure, tandis que des affiches étaient collées un peu partout et que le tract suivant était distribué :

(précisons que les quelques tunes récoltées sont allées vers des caisses de solidarité pour aider ceux qui sont confronté à la répression.)

Péage gratuit !

Départ en vacances ? Retour au turbin ?

Vinci, premier opérateur autoroutier en Europe, s’assure que vous ne soyez pas trop dépaysés: le décor restera aussi insipide à l’arrivée qu’au départ. Partout, les mêmes aires de repos, les mêmes parkings, les mêmes péages, les mêmes boutiques terroir… un univers où rien n’échappe aux caméras et à la logique économique.

Comme ses semblables (Eiffage, Bouygues, Bolloré et nombre d’autres entreprises…), Vinci modèle le monde selon ses intérêts, masqué derrière l’image du développement durable et du respect de l’environnement.

Chaque espace doit avoir son orientation économique, de la zone industrielle à la plaine céréalière, en passant par la région montagneuse, sa détente pour riches, son énergie bois et son gaz de schiste. Quand chacune des régions devient spécialisée, un schéma global de transport à grande vitesse s’impose et quadrille l’ensemble : lignes Très Haute Tension, Lignes à Grande Vitesse, lignes ADSL, fibre optique, autoroutes, ceintures périphériques, métros, tramways, ports maritimes, aéroports… que permettent et qui alimentent, d’autres grands projets tels que complexes nucléaires, barrages hydrauliques, terminaux pétroliers, mines, parcs éoliens, zones commerciales, grands stades, lotissements, zones touristiques…

Mais leur main-mise ne s’arrête pas à ces infrastructures qui avancent à grands coups de bulldozers. Derrière ces moult activités, des milliers de personnes sont exploitées : maçons sans-papier arrêté sur le chantier d’un centre de rétention, travailleur des mines d’uranium qui ramène la radioactivité dans son foyer, intérimaire enfermé dans une cabine de péage et qui n’a guère les moyens de partir en vacances…

Les réaménagements se font aussi au détriment de populations qui se retrouvent à devoir céder leur place : les pauvres sont chassés des centre-ville et cloisonnés dans les périphéries ; les territoires, urbains ou ruraux, où ils subsistent, sont accaparés et bétonnés pour plus de profit.

Pour de telles réalisations, la recette est toute trouvée : les partenariats publics-privés (PPP). Ils permettent d’allier la légitimité démocratique, la maîtrise de l’ensemble géographique, les financements publics et les forces de l’ordre de l’État aux savoir-faire, réseaux et réalisme commercial des grands groupes privés. Ceux-ci prennent en charge l’ensemble des projets, de la construction à la gestion.

En 2009, le groupe Vinci participe à lui seul à 240’000 chantiers dans plus d’une centaine de pays. Ces projets, et ceux de ses concurrents, suscitent parfois des résistances locales…

À Cadarache (PACA), construction d’un réacteur expérimental de fusion nucléaire (ITER), en partenariat avec Areva.

À Notre-Dame-des-Landes (Pays de Loire), le projet d’un nouvel aéroport international « éco-labellisé » suscite de nombreuses protestations : terres occupées, actions de sabotage…

En Val Susa (Alpes italiennes), plusieurs tunnels doivent être creusés pour laisser passer le TAV (TGC Lyon-Turin). À l’heure actuelle, policiers et militaires tentent de défendre le chantier contre des centaines de personnes déterminées à stopper le projet.

À Khimki (Russie), les opposants à la construction de l’autoroute entre Moscou et Saint-Pétersbourg sont victimes d’une répression féroce (tortures, menaces, assassinats, attaques des forces de l’ordre et de milices fascistes…).

Vinci n’est qu’une des nombreuses pierres du système capitaliste. La cadence à laquelle leurs projets et leur fonctionnement quotidien écrase nos existences n’a d’autres freins que ceux que nous leurs imposerons.

Nous ouvrons ce jour les barrières d’un péage pour mettre un grain de sable, certes modeste, dans les rouages du monde qu’ils aménagent. Nous invitons ceux qui ne se résignent pas à agir de toutes les façons contre cette machine à broyer.

Puisque, ce coup-ci, vos euros ne tomberont pas dans les poches des actionnaires de Vinci, ils peuvent, si vous le souhaitez, servir à alimenter une caisse de solidarité avec les personnes qui se retrouvent dans les griffes de la répression.

Vinci Concessions : parkings, autoroutes, tunnels, ponts, métros, trains, aéroports, équipements publics (campus, stades, hôpitaux…)

Vinci constructions : centrales nucléaires (80 % du parc français), infrastructures hydrauliques (canaux, barrages…) ; traitement des déchets (incinérateurs, stations d’épuration, canalisations…), oléoducs, gazoducs, stockage de combustibles, prisons, bureaux, logements de standing…

Vinci Énergies : parcs éoliens et photovoltaïques, transport de l’énergie produite, technologies de communication, gestion urbaine (vidéo-surveillance, éclairage, public…)

Eurovia : infrastructures routières et ferroviaires, carrières.

Cofiroute, Sogea, Escota, Cegelec, Axians, Actemium, Autochim, Dumez, Viafrance, Saintrapt et Brice, Tunzini, Dodin Camenon Bernard, Thinet, GTIE, Adim, Fabre, GTM, Lola piscines, Hydroplus, Cofframat, Faceo, Géolis, Sol Environnement, Autoroutes du Sud de la France…

15 août 2011.

 

En campagne contre vinci

  • avril 25, 2011

Malgré la crise apparente, le capitalisme reste en expansion et cherche toujours à conquérir du pouvoir sur nos vies. Les débrouilles quotidiennes, la moindre bribe d’autonomie, le petit savoir-faire, la dernière pratique collective sont intégrés au marché ou rendus illégaux. Il s’adapte à tous les contextes politiques et peut se montrer ultra-violent et prédateur ou consultatif et éco-responsable selon les besoins, pour maintenir le cap du profit de quelques uns.

Parmi les outils à sa disposition, figure en bonne place la maîtrise de l’espace. Le déracinement des populations est depuis longtemps une manière de les rendre dépendantes de la société de consommation et soumises au marché du travail. Dans le même temps, le territoire qui permettait leur subsistance est réorienté et rentabilisé dans une logique de profit. Chaque espace doit avoir son orientation économique, de la zone industrielle à la plaine céréalière centralisée , en passant par la région montagneuse, sa détente pour riches et son énergie bois. Quand chaque région devient spécialisée, un schéma global de transport à grande vitesse s’impose. Le quadrillage des voies de communication garantit la cohérence de l’ensemble. Alors pullulent les grands projets qui relient les pôles entre eux : lignes Très Haute Tension, Lignes Grande Vitesse, autoroutes, ceintures périphériques, métros, tramways, boulevards, tunnels, aéroports, qui alimentent ou permettent d’autres grands projets tels que complexes nucléaires, barrages hydrauliques, terminaux pétroliers, parcs éoliens, zones commerciales, grands stades et urbanisation des campagnes.

Pour de telles réalisations, la recette est toute trouvée : les partenariats public-privé (PPP) Ils permettent d’allier la légitimité démocratique, la maîtrise de l’ensemble géographique, la finance publique et les forces de l’ordre de l’Etat ou des collectivités locales aux savoir-faire, réseaux et réalisme commercial et sans scrupule de grands groupes privés omnipotents. Ceux-ci proposent de prendre en charge l’ensemble des projets, de la construction à la gestion commerciale. Des entreprises comme Eiffage, Bouygues ou Vinci se partagent un gâteau monumental et sans cesse renouvelé. Les grands projets phares y sont des vitrines pour leur image de marques, des actionnaires confiants et du profit boursier. Mais la multitude de leurs interventions sur l’espace (aménagements urbains, rénovations de quartiers, ronds-points, zones commerciales, vidéo-surveillance…) est leur business quotidien. Sous prétexte de progrès et de services rendus à la communauté, ces partenaires vont toujours plus loin dans la colonisation de nos vies. Tout est fait pour que rien ne leur échappe et que chaque geste du quotidien soit rentable et contrôlable. Décomplexés, ils l’affirment haut et fort : « Eurovia aménage votre cadre de vie » !

 

En 2000, Vinci devient le « premier groupe mondial de construction-concession », après avoir été vendu par Vivendi à des actionnaires. En 2009, il participe à 240 000 chantiers dans plus d’une centaine de pays ; Avec 5% de croissance en 2010, son chiffre d’affaire atteint 33,4 milliards d’euros et son carnet de commande augmente de 15%.

Il est un des collaborateurs favoris des pouvoirs publics mais il sait aussi se mettre au service du privé. Le projet ITER de fusion nucléaire est implanté à titre d’expérimentation internationale sur le site de Cadarache (13). Avec Areva – son partenaire jusque dans les mines d’uranium au Niger ou ailleurs – et malgré les nombreuses voix qui s’opposent à cette nouvelle absurdité mégalomaniaque, Vinci construit le désastre…

La Ligne Grande Vitesse Sud Europe Atlantique est un projet très contesté dans les régions concernées. Plusieurs collectifs et associations organisent des manifestations pour dire stop aux grands projets destructeurs et coordonner des actions en Europe.

A Notre-Dame des Landes (44), depuis 40 ans, un projet d’aéroport international s’inscrit dans une expansion de la métropole Nantes/Saint-Nazaire. Aujourd’hui, Vinci s’est emparé de ce chantier pionnier : un aéroport éco-labellisé. Le groupe et ses alliés publics entendent mener les travaux à terme, tout en prétendant respecter une démarche démocratique : par exemple, une enquête publique encadrée par une multitude de gendarmes et de gardes mobiles. Face à cette hypochrisie, les terrains concernés par le projet sont occupés et le combat s’intensifie.

L’autoroute que construit Vinci entre Moscou et Saint-Pétersbourg saccage entre autres, à Khimki, la dernière forêt moscovite. Noyé dans la corruption, ce projet d’expansion urbanistique s’impose aux habitants et n’avance qu’à coups de violences policières contre les opposants. Le campement de résistance installé dans la forêt a également été la cible d’attaques par des milices fascistes. Le tabassage, les tortures, les menaces, les inculpations pénales et les assassinats sont certains des moyens de répression mis en oeuvre par le capital afin de défendre ses propres intérêts sous prétexte de travaux publics.

 

Une campagne contre Vinci ?

Parce que la machine qui nous domine est diffuse et omniprésente, il paraît difficile d’imaginer comment s’en émanciper. Une des stratégies possibles est de faire converger des forces en ciblant un de ses rouages pour ébranler l’ensemble. En tant que grand acteur de ce monde, Vinci est partout. Si certaines de ses tentacules sont rendues visibles par quelques projets, les autres oeuvrent dans l’ombre en s’appuyant sur l’acceptation et l’isolement des individus.

Créer des solidarités entre les personnes aux prises avec Vinci (salariés, populations bétonnées, déplacées, irradiées, opposants réprimés…) pourrait permettre de dépasser des enjeux locaux pour identifer Vinci comme un ennemi public et affiner des stratégies concrètes et à long terme.

Collages, tractages, banderoles, tags, discussions, manifestations, projections, actions, péages ou parkings gratuits, blocages, occupations, ralentissements, sabotages sur les chantiers… sont autant de pratiques qui peuvent participer à renverser le rapport de force existant.

De multiples actions fleurissent déjà contre Vinci, organisons-nous localement pour intensifier cette campagne de façon déterminée et endurante.

Parce que c’est sur notre résignation qu’ils construisent leur business, partageons nos colères pour passer à l’offensive et se donner de la force.

 

Pour échanger des infos : https://stopvinci.noblogs.org